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https://doi.org/10.11588/diglit.11734#0565
LA REPRÉSENTATION DES ANIMAUX.
5;io
§ 4. — LA REPRÉSENTATION DES ANIMAUX
Dans les pages qui précèdent, nous avons cherché surtout à déter-
miner la nature et le mode d'action des influences qu'a subies la
sculpture chaldéo-assyrienne ; nous avons montré quelles circonstances
en avaient gêné les progrès et, par certains côtés, arrêté le dévelop-
pement. Ce qu'aurait pu donner le génie plastique de ces peuples avec
des habitudes sociales qui auraient favorisé davantage l'étude de la
forme nue, on le devine surtout par les figures d'animaux que cet art a
produites; certaines d'entre elles, rondes-bosses ou bas-reliefs, sont très
supérieures à toutes ses figures d'homme et font encore aujourd'hui
l'admiration des sculpteurs.
Pourquoi celte différence et cette inégalité? Il est facile d'en saisir
la raison. Quand l'artiste voulait représenter l'animal, son regard ne
venait pas se heurter, comme lorsqu'il s'agissait de l'homme, à l'ob-
stacle d'un vêlement épais et long; l'animal s'offrait à sa vue dans sa
nudité franche, dans la simplicité de ses altitudes toujours les mêmes
cl de ses mouvements instinctifs. D'un coup d'œil, le sculpteur embras-
sait et détaillait toutes les formes de son modèle; il se rendait compte
de la manière dont les membres s'attachaient au tronc; il voyait les
muscles frémir sous la peau, se tendre dans l'effort et se relâcher
dans le repos. Il n'a point été indifférent à ce spectacle et à cet ensei-
gnement; il en a profité largement, et c'est, dans toute son œuvre, ce
qui fait le mieux comprendre comme il était bien doué, comme il était
capable, par nature, de sentir la beauté de la vie et d'en reproduire
l'inépuisable variété. Qu'il modèle séparément une figure d'animal ou
qu'il la jette au milieu des scènes qu'il retrace, elle est toujours bien
vendue, dans l'originalité de sa forme propre et de ses poses habi-
tuelles.
C'est ci; que prouvera surtout la suite si riche cl si variée des
bas-reliefs assyriens; mais, pour êlre moins nombreuses, les images
du même genre dont la provenance babylonienne nous est attestée
témoignent des mêmes tendances et du même talent ; en copiant avec
une libre et intelligente exactitude les principaux types du monde
animal, les sculpteurs assyriens n'ont fait que suivre les exemples qui
leur ont été donnés par leurs maîtres chaldéens.
Une tête de vache en bronze, qui a été rapportée de Bagdad par
5;io
§ 4. — LA REPRÉSENTATION DES ANIMAUX
Dans les pages qui précèdent, nous avons cherché surtout à déter-
miner la nature et le mode d'action des influences qu'a subies la
sculpture chaldéo-assyrienne ; nous avons montré quelles circonstances
en avaient gêné les progrès et, par certains côtés, arrêté le dévelop-
pement. Ce qu'aurait pu donner le génie plastique de ces peuples avec
des habitudes sociales qui auraient favorisé davantage l'étude de la
forme nue, on le devine surtout par les figures d'animaux que cet art a
produites; certaines d'entre elles, rondes-bosses ou bas-reliefs, sont très
supérieures à toutes ses figures d'homme et font encore aujourd'hui
l'admiration des sculpteurs.
Pourquoi celte différence et cette inégalité? Il est facile d'en saisir
la raison. Quand l'artiste voulait représenter l'animal, son regard ne
venait pas se heurter, comme lorsqu'il s'agissait de l'homme, à l'ob-
stacle d'un vêlement épais et long; l'animal s'offrait à sa vue dans sa
nudité franche, dans la simplicité de ses altitudes toujours les mêmes
cl de ses mouvements instinctifs. D'un coup d'œil, le sculpteur embras-
sait et détaillait toutes les formes de son modèle; il se rendait compte
de la manière dont les membres s'attachaient au tronc; il voyait les
muscles frémir sous la peau, se tendre dans l'effort et se relâcher
dans le repos. Il n'a point été indifférent à ce spectacle et à cet ensei-
gnement; il en a profité largement, et c'est, dans toute son œuvre, ce
qui fait le mieux comprendre comme il était bien doué, comme il était
capable, par nature, de sentir la beauté de la vie et d'en reproduire
l'inépuisable variété. Qu'il modèle séparément une figure d'animal ou
qu'il la jette au milieu des scènes qu'il retrace, elle est toujours bien
vendue, dans l'originalité de sa forme propre et de ses poses habi-
tuelles.
C'est ci; que prouvera surtout la suite si riche cl si variée des
bas-reliefs assyriens; mais, pour êlre moins nombreuses, les images
du même genre dont la provenance babylonienne nous est attestée
témoignent des mêmes tendances et du même talent ; en copiant avec
une libre et intelligente exactitude les principaux types du monde
animal, les sculpteurs assyriens n'ont fait que suivre les exemples qui
leur ont été donnés par leurs maîtres chaldéens.
Une tête de vache en bronze, qui a été rapportée de Bagdad par