CHAPITRE V
L'ARCHITECTURE CIVILE ET MILITAIRE
§ i. — caractères généraux du palais et histoire des touilles
Comme l'ont fait remarquer tous ceux qui ont étudié l'art chaldéo-
assyrien, de tous les monuments qu'il a construits, les mieux conservés,
ce sont les palais ; ceux-ci sont seuls représentés par des ruines assez
considérables pour se laisser restaurer, non seulement dans leur dis-
position générale, mais encore dans beaucoup de leurs détails, avec
une vraisemblance qui touche presque à la certitude. On est donc
d'accord pour reconnaître le caractère exceptionnel du rôle que joue le
palais parmi les débris de cette architecture; mais on a parfois expli-
qué cette sorte de privilège par des raisons qui ne supportent pas
l'examen. « Moins religieux ou plus serviles que les Egyptiens et les
Grecs, les Assyriens, dit un historien anglais, sacrifient le temple
à la demeure de leurs rois; comparé au palais, le temple, chez eux,
paraît insignifiant; il n'est môme, en général, qu'une sorte de-dépen-
dance du palais. C'est le palais qui est le chef-d'œuvre de leur art ;
c'est pour lui que sont faits tous les efforts et que sont prodigués tous
les ornements. Quand on a décrit le palais assyrien avec tout le soin
qu'il mérite, il ne reste pas grand'chose à dire des autres édifices que
ce peuple a bâtis1. »
L'histoire dément la théorie par laquelle vous voulez rendre compte
de cette inégalité prétendue. La piété des Chaldéens et des Assyriens
n'était pas moins profonde ni moins vive que celle des Égyptiens ; un
Séti ou un Ramsès, fils chéri d'Ammon et son image visible, lui dont
la mort faisait un dieu, n'occupait pas à Memphis et à Thèbes une
moindre place qu'à Ninive et à Babylone un Sargoii ou un Nabuchodo-
1. G. IUwlinson, The five greal monarchies (4e édition), t. I, p. 278.
L'ARCHITECTURE CIVILE ET MILITAIRE
§ i. — caractères généraux du palais et histoire des touilles
Comme l'ont fait remarquer tous ceux qui ont étudié l'art chaldéo-
assyrien, de tous les monuments qu'il a construits, les mieux conservés,
ce sont les palais ; ceux-ci sont seuls représentés par des ruines assez
considérables pour se laisser restaurer, non seulement dans leur dis-
position générale, mais encore dans beaucoup de leurs détails, avec
une vraisemblance qui touche presque à la certitude. On est donc
d'accord pour reconnaître le caractère exceptionnel du rôle que joue le
palais parmi les débris de cette architecture; mais on a parfois expli-
qué cette sorte de privilège par des raisons qui ne supportent pas
l'examen. « Moins religieux ou plus serviles que les Egyptiens et les
Grecs, les Assyriens, dit un historien anglais, sacrifient le temple
à la demeure de leurs rois; comparé au palais, le temple, chez eux,
paraît insignifiant; il n'est môme, en général, qu'une sorte de-dépen-
dance du palais. C'est le palais qui est le chef-d'œuvre de leur art ;
c'est pour lui que sont faits tous les efforts et que sont prodigués tous
les ornements. Quand on a décrit le palais assyrien avec tout le soin
qu'il mérite, il ne reste pas grand'chose à dire des autres édifices que
ce peuple a bâtis1. »
L'histoire dément la théorie par laquelle vous voulez rendre compte
de cette inégalité prétendue. La piété des Chaldéens et des Assyriens
n'était pas moins profonde ni moins vive que celle des Égyptiens ; un
Séti ou un Ramsès, fils chéri d'Ammon et son image visible, lui dont
la mort faisait un dieu, n'occupait pas à Memphis et à Thèbes une
moindre place qu'à Ninive et à Babylone un Sargoii ou un Nabuchodo-
1. G. IUwlinson, The five greal monarchies (4e édition), t. I, p. 278.