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LA GHALDÉE ET L'ASSYRIE.
est des plus judicieuses et des mieux ordonnées. Quand le statuaire
sculpte la pierre des monolithes entre lesquels s'encadre la porte ou
celle de la plinthe qui règne autour des salles et des cours, il cherche
à rendre, par une image très arrêtée et très précise, ce qu'il conçoit
ou ce qu'il voit; il s'inspire de la nature, alors même qu'il crée des
, êtres factices; il la copie, ne fût-ce que par fragments, avec une
vigoureuse et loyale sincérité. Partout ailleurs que clans ces tableaux
auxquels il assigne une place strictement limitée, il obéit à une fan-
taisie que guide un sens très droit et très sûr; il conserve aux dessins
polychromes qu'il trace sur le mur le caractère de formes toutes
conventionnelles, qui amusent l'œil par une incessante variété de
lignes et de couleurs diversement combinées, sans jamais prétendre
lui donner l'illusion de la réalité. Tel est, tel sera toujours le vrai
principe de toute ornementation bien entendue; c'est ce qu'avaient
compris, c'est ce que paraissent avoir pratiqué, avec beaucoup de
tact et avec une imagination singulièrement riche et féconde, les déco-
rateurs des édifices de Babylone et de Ninivc. Ils ont ainsi mérité
l'honneur d'avoir inventé et mis à la mode bien des motifs que leur
ont empruntés tous leurs voisins, d'une part les Mèdes et les Perses,
et, d'autre part, les Syriens, les Phéniciens, les peuples de l'Asie
Mineure et, plus lard, les Grecs, ces maîtres sans rivaux à qui fut
accordé le privilège d'assurer une sorte d'immortalité à toutes les
formes qu'il leur a plu d'adopter, à toutes celles qu'ils ont daigné
consacrer, par l'usage qu'ils en firent dans des œuvres impérissables.
§ 8. — l'orientation des édifices et les cérémonies
de la fondation
L'homme, en Mésopotamie, était trop préoccupé des phénomènes
célestes, il croyait trop fermement à une influence et à une action
des astres sur sa propre destinée pour ne pas avoir tenu h établir un
rapport défini entre la disposition de ses bâtiments et certaines
régions du ciel, certaines dispositions des astres. Tous les édifices,
en Chaldée et en Assyrie, sont orientés. Cette règle est partout
observée; seulement le principe n'a pas été partout appliqué de la
même manière.
Les édifices de la Mésopotamie sont toujours construits sur plan
rectangulaire, et souvent sur plan carré; or ce sont tantôt les angles,
LA GHALDÉE ET L'ASSYRIE.
est des plus judicieuses et des mieux ordonnées. Quand le statuaire
sculpte la pierre des monolithes entre lesquels s'encadre la porte ou
celle de la plinthe qui règne autour des salles et des cours, il cherche
à rendre, par une image très arrêtée et très précise, ce qu'il conçoit
ou ce qu'il voit; il s'inspire de la nature, alors même qu'il crée des
, êtres factices; il la copie, ne fût-ce que par fragments, avec une
vigoureuse et loyale sincérité. Partout ailleurs que clans ces tableaux
auxquels il assigne une place strictement limitée, il obéit à une fan-
taisie que guide un sens très droit et très sûr; il conserve aux dessins
polychromes qu'il trace sur le mur le caractère de formes toutes
conventionnelles, qui amusent l'œil par une incessante variété de
lignes et de couleurs diversement combinées, sans jamais prétendre
lui donner l'illusion de la réalité. Tel est, tel sera toujours le vrai
principe de toute ornementation bien entendue; c'est ce qu'avaient
compris, c'est ce que paraissent avoir pratiqué, avec beaucoup de
tact et avec une imagination singulièrement riche et féconde, les déco-
rateurs des édifices de Babylone et de Ninivc. Ils ont ainsi mérité
l'honneur d'avoir inventé et mis à la mode bien des motifs que leur
ont empruntés tous leurs voisins, d'une part les Mèdes et les Perses,
et, d'autre part, les Syriens, les Phéniciens, les peuples de l'Asie
Mineure et, plus lard, les Grecs, ces maîtres sans rivaux à qui fut
accordé le privilège d'assurer une sorte d'immortalité à toutes les
formes qu'il leur a plu d'adopter, à toutes celles qu'ils ont daigné
consacrer, par l'usage qu'ils en firent dans des œuvres impérissables.
§ 8. — l'orientation des édifices et les cérémonies
de la fondation
L'homme, en Mésopotamie, était trop préoccupé des phénomènes
célestes, il croyait trop fermement à une influence et à une action
des astres sur sa propre destinée pour ne pas avoir tenu h établir un
rapport défini entre la disposition de ses bâtiments et certaines
régions du ciel, certaines dispositions des astres. Tous les édifices,
en Chaldée et en Assyrie, sont orientés. Cette règle est partout
observée; seulement le principe n'a pas été partout appliqué de la
même manière.
Les édifices de la Mésopotamie sont toujours construits sur plan
rectangulaire, et souvent sur plan carré; or ce sont tantôt les angles,