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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 2): Chaldée et Assyrie — Paris, 1884

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https://doi.org/10.11588/diglit.11734#0157

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LA CONSTRUCTION. 147

grand développement, par rapport à la hauteur, qu'en Egypte même
ou que dans les bâtiments d'aucun autre peuple. L'édifice aspire et
atteint à une très grande élévation, sans faire effort pour s'alléger à
mesure qu'il monte; il reste aussi massif à son sommet que dans ses
parties inférieures. Enfin la grossièreté des éléments dont il est com-
posé l'oblige à chercher l'élégance dans une décoration superficielle,
toute en placage et en peinture; il ne saurait montrer à nu sa chair et
ses membres; il fait songer à ces femmes qui, pour paraître belles, ont
besoin d'être richement habillées et couvertes de bijoux.

§ 3. — LA CONSTRUCTION

On ne s'attendait pas à trouver et on n'a pour ainsi dire pas trouvé
en Chaldée de construction en pierre appareillée 1 ; c'est en Assyrie seu-
lement que l'on en rencontre des exemples. Les plus intéressants,
ceux qui ont été étudiés et décrits avec le plus de soin, ce sont ceux
que nous offrent les murailles du palais de Sargon (Khormbad).

Là même la pierre n'a été employée que comme revêtement, dans
les murs qui enveloppaient le tertre. Par l'addition de celle cuirasse
formée de gros blocs soigneusement ajustés, on avait voulu consolider
le massif. La muraille par laquelle il était limité pourrait-elle jamais
être assez forte et assez résistante pour soutenir la poussée de celte
énorme masse de terre, sur laquelle pesaient encore de tout leur poids
les édifices groupés sur le plateau? En même temps, la façon de l'ap-
pareil nous avertit que l'on s'élait aussi préoccupé de l'aspect que
présenterait cette haute paroi de pierre. Les blocs étaient tous de hau-
teur égale, sans être de même largeur ni de même profondeur, dans
un même rang d'assises; étroits ou larges, ils se succédaient dans un

i. Les restes de murs en pierre sont du moins si rares, dans cette contrée, que l'on
peut négliger d'en tenir compte. Je n'en trouve indiqué qu'un exemple dans les relations
que j'ai étudiées : à Abou-Sharein, Taylor a relevé le plan d'un édifice où la plate-
forme qui porte l'étage supérieur est soutenue par un massif dont le corps est en brique
crue, tandis que le revêtement est formé de blocs de grès. Les pierres des lits inférieurs
sont unies par du mortier, celles d'en haut par du bitume. Les renseignements nous
manquent sur la facture de cet appareil et sur les dimensions de ses éléments (Journal of
the royal Asiatic Society, t. XV, p. 408). Ces matériaux lapidaires ont du être tirés d'une de
ces rares collines rocheuses, peut-être d'anciennes îles, qui rompent par place l'unifor-
mité de la plaine, dans la basse Chaldée ; Taylor en signale une a sept milles vers l'ouest
de Mouijheir, c'est-à-dire dans le désert qui s'étend vers l'Arabie, SUT la rive droite de
l'Euphrate (Journal, t. XV, p. 4fi0).
 
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