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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 2): Chaldée et Assyrie — Paris, 1884

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https://doi.org/10.11588/diglit.11734#0623

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LA SCULPTURE ASSYRIENNE. 613

noblesse et la pureté de la forme, tout au moins par la richesse et
l'harmonie des tons, avec les chefs-d'œuvre que la statuaire chrysélé-
phantine des Grecs a produits au temps de Phidias.

§0. — la sculpture assyrienne

Avec la sculpture assyrienne, nous sommes loin de remonter à des
siècles aussi reculés que ceux auxquels appartiennent certains ouvrages
du génie chaldéen. Point de période d'enfance et d'essais encore naïfs ;
élèves de la Chaldée, les Sémites du Nord lui ont emprunté un art
déjà formé. Le plus ancien monument connu date du règne de Teglath
Phalasar I, vers la fin du xnc siècle; c'est un bas-relief ciselé dans le
roc près d'une des sources du Tigre, à environ cinquante milles au nord
de Diarbékir, près du village de Korkhar. Il représente le roi debout,
la main droite étendue, et la gauche tenant un sceptre ; mais on n'en a
jusqu'ici qu'un assez mauvais croquis1. C'est presque la seule œuvre
qui subsiste du temps où la capitale de l'empire était dans la ville dont
le site s'appelle aujourd'hui Kaleh-Shergat. On cite encore un torse de
femme, aujourd'hui à Londres, où se lisait le nom du roi suivant,
Assour-Bil-Kala2.

L'histoire monumentale de l'Assyrie ne commence, à vrai dire,
que deux siècles plus tard, avec les grandes constructions qu'un prince
belliqueux et puissant, Assournazirpal, fit élever à Calach [Nimroud),
qui devint sa résidence favorite. Dès lors l'art assyrien se trouve avoir
atteint le niveau qu'il ne dépassera point ; dans les siècles suivants, il
innovera, il compliquera, il raffinera; mais il ne produira rien qui soit
vraiment supérieur à certains bas-reliefs de Nimroud, à ces tableaux
qui représentent le roi assis ou debout au milieu de ses officiers ou en
face des dieux qu'il adore, mais toujours dans l'attitude de la prière
et du sacrifice. Nous avons déjà donné plusieurs échantillons de celte
sculpture (fig. 4, 205, 254); il nous suffira d'emprunter à ces tableaux
un dernier groupe (fig. 303). Appuyé de la main gauche sur son arc, le
roi, richement vêtu, élève de la droite la pat ère dont il va répandre le
contenu en l'honneur de la divinité; en face de lui se tient un eunuque
qui balance au-dessus de la tête du prince le chasse-mouche; celui-ci,
de tout temps, dans les monarchies orientales, a servi, avec le parasol,

1. On trouvera ce croquis dans Rawlinson, Vive great monarchies, t. IL p. 79.

2. Voir plus haut, p. 515.
 
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