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LA GHALDÈE ET L'ASSYRIE.
sente un bas-relief de Kouioundjik (fig. 112). Au sommet d'une colline,
sur une paroi de rocher, a été sculptée une scène de chasse ; debout
dans son char, le roi s'apprête à percer d'une flèche le lion qui l'attaque,
pendant que le cocher, penché sur ses chevaux, semble chercher à les
retenir et à modérer leur allure. Ce tableau occupe le centre d'un cadre
qui se termine par un plein cintre ; il est lui-même renfermé entre deux
pilastres, que surmonte une corniche crénelée. L'ensemble compose un
petit monument dont les proportions et les lignes, dans l'original, étaient,
semble-t-il, heureusement choisies; il est probable qu'une inscription,
gravée sur le roc, accompagnait et expliquait ce tableau.
intérieures de l'édifice. Comment cet architecte suppléait-il à ce qui lui
manquait? Par quelles combinaisons arrivait-il à remplacer, jusqu'à un
certain point, les moyens d'expression et les effets dont l'emploi lui
était interdit? C'est ce qu'il nous reste à chercher, en étudiant ce que
l'on peut appeler proprement la décoration assyrienne.
Ici, comme partout ailleurs, c'est le principe de la construction qui
explique le caractère de la décoration. Pour ne prendre qu'un seul
exemple, dans un art que nous avons déjà étudié et défini, le temple
égyptien étant tout entier de pierre, la décoration y fait corps avec ce
que l'on peut appeler la substance même et comme la chair de l'édi-
fice. Les éléments de celte riche et brillante parure sont fournis par
112. — Stèle figurée sur le roc. Kouioundjik.
Musée Britannique.
Par cette analyse des formes
secondaires au terme de laquelle
nous sommes arrivés, on voit quelles
précieuses ressources étaient refu-
sées à l'architecte chaldéen et à
l'assyrien, son trop docile élève;
faute de pouvoir ou de vouloir em-
ployer la pierre, il se trouvait privé
d'avoir recours, afin de varier l'as-
pect de ses façades, à ces différences
de plan, à ces saillies savamment
mesurées et graduées qui accusent
au dehors, avec tant de franchise
et de clarté, les grandes divisions
— LA DÉCORATION.
LA GHALDÈE ET L'ASSYRIE.
sente un bas-relief de Kouioundjik (fig. 112). Au sommet d'une colline,
sur une paroi de rocher, a été sculptée une scène de chasse ; debout
dans son char, le roi s'apprête à percer d'une flèche le lion qui l'attaque,
pendant que le cocher, penché sur ses chevaux, semble chercher à les
retenir et à modérer leur allure. Ce tableau occupe le centre d'un cadre
qui se termine par un plein cintre ; il est lui-même renfermé entre deux
pilastres, que surmonte une corniche crénelée. L'ensemble compose un
petit monument dont les proportions et les lignes, dans l'original, étaient,
semble-t-il, heureusement choisies; il est probable qu'une inscription,
gravée sur le roc, accompagnait et expliquait ce tableau.
intérieures de l'édifice. Comment cet architecte suppléait-il à ce qui lui
manquait? Par quelles combinaisons arrivait-il à remplacer, jusqu'à un
certain point, les moyens d'expression et les effets dont l'emploi lui
était interdit? C'est ce qu'il nous reste à chercher, en étudiant ce que
l'on peut appeler proprement la décoration assyrienne.
Ici, comme partout ailleurs, c'est le principe de la construction qui
explique le caractère de la décoration. Pour ne prendre qu'un seul
exemple, dans un art que nous avons déjà étudié et défini, le temple
égyptien étant tout entier de pierre, la décoration y fait corps avec ce
que l'on peut appeler la substance même et comme la chair de l'édi-
fice. Les éléments de celte riche et brillante parure sont fournis par
112. — Stèle figurée sur le roc. Kouioundjik.
Musée Britannique.
Par cette analyse des formes
secondaires au terme de laquelle
nous sommes arrivés, on voit quelles
précieuses ressources étaient refu-
sées à l'architecte chaldéen et à
l'assyrien, son trop docile élève;
faute de pouvoir ou de vouloir em-
ployer la pierre, il se trouvait privé
d'avoir recours, afin de varier l'as-
pect de ses façades, à ces différences
de plan, à ces saillies savamment
mesurées et graduées qui accusent
au dehors, avec tant de franchise
et de clarté, les grandes divisions
— LA DÉCORATION.