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https://doi.org/10.11588/diglit.11734#0432
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LA CHALDÉE ET L'ASSYRIE.
commençant ses travaux, chaque nouveau roi espérait surpasser ses
devanciers par l'étendue et le luxe de l'édifice auquel il attacherait
son nom. Parfois il empruntait des pierres ouvrées aux constructions
anciennes, aux sérails abandonnés ; il dressait devant les portes de sa
maison des taureaux ailés qui avaient déjà servi ailleurs et dont il
changeait l'inscription ; il prenait les dalles d'albâtre ; il faisait retour-
ner vers le mur le côté couvert de bas-reliefs et, sur la face jadis restée
brute, ses artistes ciselaient le tableau de ses propres conquêtes'. Que
l'on remployât ainsi de vieux matériaux ou que tout, briques et pierres,
fût fabriqué et taillé tout exprès, le palais restait toujours personnel et
viager; c'est ainsi que, dans ces tertres dont aucun, sauf celui de Khor-
sabad, n'a été complètement déblayé, les explorateurs ont retrouvé les
restes d'une dizaine de palais, qui tous ont été bâtis par des princes
différents.
Nous ne pouvons songer à décrire successivement les ruines de tous
ces palais; aucun d'eux n'est l'exacte copie d'un autre monument; de
l'un à l'autre, les dimensions et bien des dispositions varient; mais
cependant on peut dire que, dans tous, le plan est sensiblement le
même. Le seul moyen d'éviter des redites continuelles, c'est donc de
prendre, comme type, un de ces édifices, celui que nous connaissons
le moins imparfaitement. Notre choix ne peut être douteux; si le palais
de Sargon, à Khorsabad, n'a été ni le plus grand des palais assyriens
ni celui qu'ont décoré les plus habiles sculpteurs, c'est celui où les
fouilles, commencées par Botta et achevées par Place, ont été con-
duites de la manière la plus méthodique; elles ne se sont arrêtées,
presque partout, qu'aux limites mêmes de la plate-forme. Sauf quelques
dépendances sans grand intérêt et le milieu de quelques cours, tout a
été dégagé; nulle part ailleurs l'ensemble de l'ordonnance ne se révèle
avec la même netteté et ne laisse mieux saisir les divisions principales
de l'édifice et ce que l'on peut appeler l'esprit et le sens de son plan.
§ 2. — le palais de sargon
Le tertre où se cachaient, depuis bien des siècles, les restes du
palais de Sargon portail, avant les fouilles, un petit village appelé
Kliorsabad (fig. 192). Il se dresse à 14 kilomètres environ vers le nord-
•1. Place, Ninive, t. I, p. 38. C'est ce qu'a fait, plus qu'aucun autre, Assarhàddon, à
Nimroud.
LA CHALDÉE ET L'ASSYRIE.
commençant ses travaux, chaque nouveau roi espérait surpasser ses
devanciers par l'étendue et le luxe de l'édifice auquel il attacherait
son nom. Parfois il empruntait des pierres ouvrées aux constructions
anciennes, aux sérails abandonnés ; il dressait devant les portes de sa
maison des taureaux ailés qui avaient déjà servi ailleurs et dont il
changeait l'inscription ; il prenait les dalles d'albâtre ; il faisait retour-
ner vers le mur le côté couvert de bas-reliefs et, sur la face jadis restée
brute, ses artistes ciselaient le tableau de ses propres conquêtes'. Que
l'on remployât ainsi de vieux matériaux ou que tout, briques et pierres,
fût fabriqué et taillé tout exprès, le palais restait toujours personnel et
viager; c'est ainsi que, dans ces tertres dont aucun, sauf celui de Khor-
sabad, n'a été complètement déblayé, les explorateurs ont retrouvé les
restes d'une dizaine de palais, qui tous ont été bâtis par des princes
différents.
Nous ne pouvons songer à décrire successivement les ruines de tous
ces palais; aucun d'eux n'est l'exacte copie d'un autre monument; de
l'un à l'autre, les dimensions et bien des dispositions varient; mais
cependant on peut dire que, dans tous, le plan est sensiblement le
même. Le seul moyen d'éviter des redites continuelles, c'est donc de
prendre, comme type, un de ces édifices, celui que nous connaissons
le moins imparfaitement. Notre choix ne peut être douteux; si le palais
de Sargon, à Khorsabad, n'a été ni le plus grand des palais assyriens
ni celui qu'ont décoré les plus habiles sculpteurs, c'est celui où les
fouilles, commencées par Botta et achevées par Place, ont été con-
duites de la manière la plus méthodique; elles ne se sont arrêtées,
presque partout, qu'aux limites mêmes de la plate-forme. Sauf quelques
dépendances sans grand intérêt et le milieu de quelques cours, tout a
été dégagé; nulle part ailleurs l'ensemble de l'ordonnance ne se révèle
avec la même netteté et ne laisse mieux saisir les divisions principales
de l'édifice et ce que l'on peut appeler l'esprit et le sens de son plan.
§ 2. — le palais de sargon
Le tertre où se cachaient, depuis bien des siècles, les restes du
palais de Sargon portail, avant les fouilles, un petit village appelé
Kliorsabad (fig. 192). Il se dresse à 14 kilomètres environ vers le nord-
•1. Place, Ninive, t. I, p. 38. C'est ce qu'a fait, plus qu'aucun autre, Assarhàddon, à
Nimroud.