LA VOUTE.
assyrien; par suile, il n'a rien produit qui ressemble, même de loin,
à ces belles ordonnances, si ricbes el si grandioses, que nous avons
admirées dans les salles hypostyles de l'Egypte. Cependant on ne sau-
rait dire qu'il ait manqué d'invention el d'originalité dans le choix des
éléments qu'il a mis en œuvre pour décorer les bases et les chapiteaux
de ses colonnes. Le motif qu'il aie plus volontiers employé, c'est celui
que l'architecture classique nomme la volute; mais, tout en ne cessant
pas de le répéter, il l'a varié en mille manières. Suivant les monuments
où il l'introduisait, il en a modifié la physionomie; il l'a l'ait entrer
dans des combinaisons diverses, dont beaucoup sans doute ne sont pas
arrivées jusqu'à nous; par celte longue suile d'essais plus ou moins
beureux, il adonné l'idée des ressources que pouvaient offrir à l'orne-
maniste les courbes harmonieuses el souples de la volute, qui s'allon-
gent ou se raccourcissent, qui s'ouvrent ou se ferment à volonté, sous
le doigt du dessinateur. Au profil de qui s'est l'aile celle expérience et
quels sont les artistes qui se sont servis de ces exemples pour conduire
jusqu'à la perfection même la forme que nous avons vue naître sur les
bords de l'Euphrate et du Tigre ? C'est ce que nous apprendra la suile
de celle élude.
§0. — LA VOUTE.
Dans les pages qui précèdent, nous avons déterminé le caractère
du rôle que l'architecte assyrien fait jouer à la colonne, rôle qui reste
toujours accessoire et secondaire, malgré le soin avec lequel le déco-
rateur a traité certains détails et l'élégance qu'il a su prêter parfois
à ses chapiteaux. On ne s'étonnera donc pas que l'idée ne soit point
venue à cet architecte de donner pour support à la voûte la colonne ou
Je pilier; il ne semble même pas avoir soupçonné les combinaisons
savantes cl hardies au moyen desquelles ses héritiers créeront plus
tard, sur le sol même de l'Orient, l'église byzantine el la mosquée
arabe. C'esl toujours sur des murs épais que s'appuient les retombées
de ses arcs; ici d'ailleurs, comme en Egypte, on rencontre presque
toutes les variétés de la voûte simple ou voûte en berceau.
Comme toutes les autres formes que l'Assyrie a mises en œuvre, la
voùle doit avoir élé inventée en Chaldée; c'est là que l'emploi constani
des petits matériaux en aura, de très bonne heure, fait découvrir le
principe; mais ce sont les monuments de l'Assyrie, mieux conservés
que ceux de la Chaldée, qui nous offriront les soldes voûtes qui aient
assyrien; par suile, il n'a rien produit qui ressemble, même de loin,
à ces belles ordonnances, si ricbes el si grandioses, que nous avons
admirées dans les salles hypostyles de l'Egypte. Cependant on ne sau-
rait dire qu'il ait manqué d'invention el d'originalité dans le choix des
éléments qu'il a mis en œuvre pour décorer les bases et les chapiteaux
de ses colonnes. Le motif qu'il aie plus volontiers employé, c'est celui
que l'architecture classique nomme la volute; mais, tout en ne cessant
pas de le répéter, il l'a varié en mille manières. Suivant les monuments
où il l'introduisait, il en a modifié la physionomie; il l'a l'ait entrer
dans des combinaisons diverses, dont beaucoup sans doute ne sont pas
arrivées jusqu'à nous; par celte longue suile d'essais plus ou moins
beureux, il adonné l'idée des ressources que pouvaient offrir à l'orne-
maniste les courbes harmonieuses el souples de la volute, qui s'allon-
gent ou se raccourcissent, qui s'ouvrent ou se ferment à volonté, sous
le doigt du dessinateur. Au profil de qui s'est l'aile celle expérience et
quels sont les artistes qui se sont servis de ces exemples pour conduire
jusqu'à la perfection même la forme que nous avons vue naître sur les
bords de l'Euphrate et du Tigre ? C'est ce que nous apprendra la suile
de celle élude.
§0. — LA VOUTE.
Dans les pages qui précèdent, nous avons déterminé le caractère
du rôle que l'architecte assyrien fait jouer à la colonne, rôle qui reste
toujours accessoire et secondaire, malgré le soin avec lequel le déco-
rateur a traité certains détails et l'élégance qu'il a su prêter parfois
à ses chapiteaux. On ne s'étonnera donc pas que l'idée ne soit point
venue à cet architecte de donner pour support à la voûte la colonne ou
Je pilier; il ne semble même pas avoir soupçonné les combinaisons
savantes cl hardies au moyen desquelles ses héritiers créeront plus
tard, sur le sol même de l'Orient, l'église byzantine el la mosquée
arabe. C'esl toujours sur des murs épais que s'appuient les retombées
de ses arcs; ici d'ailleurs, comme en Egypte, on rencontre presque
toutes les variétés de la voûte simple ou voûte en berceau.
Comme toutes les autres formes que l'Assyrie a mises en œuvre, la
voùle doit avoir élé inventée en Chaldée; c'est là que l'emploi constani
des petits matériaux en aura, de très bonne heure, fait découvrir le
principe; mais ce sont les monuments de l'Assyrie, mieux conservés
que ceux de la Chaldée, qui nous offriront les soldes voûtes qui aient