LA GLYPTIQUE. 661
dire des bas-reliefs de Ninive, comme on l'a dit de ceux de Thèbes,
(m'ils offraient l'apparence d'une tapisserie multicolore, partout éten-
due sur la paroi. Si,-dans la plupart au moins des édifices, des touches
de peinture, franchement posées sur la face des personnages et sur
différents accessoires, égayaient et variaient l'aspect de ces sculptures,
le grain de la pierre s'y montrait à nu dans les fonds et dans la plus
grande partie de l'espace occupé par les figures. De ces observations
il ne faudrait pas conclure que Chaldéens et Assyriens n'eussent pas,
à un très haut degré, ce goût des colorations vives et hardies qui survit
encore chez leurs successeurs dégénérés, chez les peuples qui habitent
aujourd'hui la vallée de l'Euphrale et le plateau de l'Iran; mais, ce
goût héréditaire et inné, ils le satisfaisaient d'une autre manière.
C'étaient les tentures multicolores, c'étaient surtout les peintures à la
détrempe et les émaux qui donnaient aux édifices de la Mésopotamie
celte brillante cl joyeuse parure que nous avons comparée au revête-
ment des mosquées de la Turquie et de la Perse.
§ 8. — la glyptique
« Les Babyloniens oui chacun un cachet, » dit Hérodote'; c'était
là une des habitudes qui avaient frappé le voyageur, quand il avait
commencé de parcourir les rues et les bazars de la grande cité
orientale. Ces cachets qui attirèrent l'attention d'Hérodote par la
manière apparente dont ils étaient portés et par l'emploi constant que
les indigènes en faisaient dans mainte circonstance de la vie publique
et privée, nous les possédons aujourd'hui dans nos musées; c'est par
centaines qu'ils se comptent dans les galeries de l'Europe, dans ses
collections publiques et privées. Pour ne parler que de Paris, on en
trouvera de belles suites au Louvre et surtout dans le Cabinet des Anti-
ques de la Bibliothèque nationale2.
1. Hérodote, I, 193. Strabon diL Ja même chose (XVI, I, 20), mais dans un passage oii
il copie Hérodote sans le nommer.
2. La collection du Musée Britannique est la plus riche de toutes. Elle compte aujour-
d'hui environ 0C0 cylindres. Il yen a un peu plus de iiOO à la Bibliothèque nationale, et
plus de 300 au Louvre. Le cabinet de La Haye en possède loO, etc. A lui seul, un collec-
tionneur français, M. de Clercq, en a au delà de 400, la plupart d'une très belle conser-
vation et d'un grand intérêt; il s'apprête à en publier le catalogue descriptif, accom-
pagné de planches en photogravure où seront reproduites toutes ces pièces. D'après les
chiffres fournis par M. Menant, le nombre des cylindres qui existent en Occident, entre les
dire des bas-reliefs de Ninive, comme on l'a dit de ceux de Thèbes,
(m'ils offraient l'apparence d'une tapisserie multicolore, partout éten-
due sur la paroi. Si,-dans la plupart au moins des édifices, des touches
de peinture, franchement posées sur la face des personnages et sur
différents accessoires, égayaient et variaient l'aspect de ces sculptures,
le grain de la pierre s'y montrait à nu dans les fonds et dans la plus
grande partie de l'espace occupé par les figures. De ces observations
il ne faudrait pas conclure que Chaldéens et Assyriens n'eussent pas,
à un très haut degré, ce goût des colorations vives et hardies qui survit
encore chez leurs successeurs dégénérés, chez les peuples qui habitent
aujourd'hui la vallée de l'Euphrale et le plateau de l'Iran; mais, ce
goût héréditaire et inné, ils le satisfaisaient d'une autre manière.
C'étaient les tentures multicolores, c'étaient surtout les peintures à la
détrempe et les émaux qui donnaient aux édifices de la Mésopotamie
celte brillante cl joyeuse parure que nous avons comparée au revête-
ment des mosquées de la Turquie et de la Perse.
§ 8. — la glyptique
« Les Babyloniens oui chacun un cachet, » dit Hérodote'; c'était
là une des habitudes qui avaient frappé le voyageur, quand il avait
commencé de parcourir les rues et les bazars de la grande cité
orientale. Ces cachets qui attirèrent l'attention d'Hérodote par la
manière apparente dont ils étaient portés et par l'emploi constant que
les indigènes en faisaient dans mainte circonstance de la vie publique
et privée, nous les possédons aujourd'hui dans nos musées; c'est par
centaines qu'ils se comptent dans les galeries de l'Europe, dans ses
collections publiques et privées. Pour ne parler que de Paris, on en
trouvera de belles suites au Louvre et surtout dans le Cabinet des Anti-
ques de la Bibliothèque nationale2.
1. Hérodote, I, 193. Strabon diL Ja même chose (XVI, I, 20), mais dans un passage oii
il copie Hérodote sans le nommer.
2. La collection du Musée Britannique est la plus riche de toutes. Elle compte aujour-
d'hui environ 0C0 cylindres. Il yen a un peu plus de iiOO à la Bibliothèque nationale, et
plus de 300 au Louvre. Le cabinet de La Haye en possède loO, etc. A lui seul, un collec-
tionneur français, M. de Clercq, en a au delà de 400, la plupart d'une très belle conser-
vation et d'un grand intérêt; il s'apprête à en publier le catalogue descriptif, accom-
pagné de planches en photogravure où seront reproduites toutes ces pièces. D'après les
chiffres fournis par M. Menant, le nombre des cylindres qui existent en Occident, entre les