CHAPITRE III
L'ARCHITECTURE FUNÉRAIRE
§ \. — LES IDÉES DES CHALDÉENS ET DES ASSYRIENS SUR L'AUTRE VIE
Ce qui nous esl surtout rcslé de l'antique Egypte, ce sont des sé-
pultures; de tous les monuments qu'elle nous a légués, les plus an-
ciens, les plus importants h certains égards, et, en tout cas, les plus
nombreux, ce sont des tombeaux. Des deux vies de l'Égyptien, celle
qui a pour nous le moins de mystères, c'est la vie posthume, c'est la
vie souterraine et cachée qu'il croyait, mener, après sa mort, dans
l'ombre de la bonne demeure, de la demeure éternelle. Tandis que par-
tout ailleurs, au bout de quelques années, les cadavres se sont réduits
en poussière, là, des grottes qui s'enfoncent dans le flanc de la mon-
tagne et des puits creusés dans le plateau du désert, les momies, au
premier appel, sortent par milliers; elles viennent, accompagnées de
ces longues inscriptions qui parlent pour elles, nous faire la confidence
des joies qu'elles ont goûtées et des douleurs qu'elles ont subies, pen-
dant les courtes journées qu'elles ont passées sur la terre; elles nous
euIretiennent des croyances religieuses et des promesses où elles ont
mis leur espoir quand elles ont senti leurs yeux prêts à se fermer pour
jamais. Ainsi s'explique un contraste que l'Egypte sera seule à nous
offrir. La maison du bourgeois de Memphis et le palais du roi, nous
nous n'avons pu les restituer que d'après des données qui prêtent
parfois à plus d'une interprétation, d'après quelques images succinctes
et quelques mots des auteurs et des textes hiéroglyphiques. Au con-
traire, la tombe égyptienne nous est connue dans tous les détails de sa
construction et de son aménagement; sur plus d'un point, elle s'offre
encore à nous avec tout l'appareil des épitaphes, des prières et des
tableaux sculptés ou peints sur ses parois, avec les talismans qui y ont
été déposés, avec tout le luxe de son ameublement funéraire, telle
L'ARCHITECTURE FUNÉRAIRE
§ \. — LES IDÉES DES CHALDÉENS ET DES ASSYRIENS SUR L'AUTRE VIE
Ce qui nous esl surtout rcslé de l'antique Egypte, ce sont des sé-
pultures; de tous les monuments qu'elle nous a légués, les plus an-
ciens, les plus importants h certains égards, et, en tout cas, les plus
nombreux, ce sont des tombeaux. Des deux vies de l'Égyptien, celle
qui a pour nous le moins de mystères, c'est la vie posthume, c'est la
vie souterraine et cachée qu'il croyait, mener, après sa mort, dans
l'ombre de la bonne demeure, de la demeure éternelle. Tandis que par-
tout ailleurs, au bout de quelques années, les cadavres se sont réduits
en poussière, là, des grottes qui s'enfoncent dans le flanc de la mon-
tagne et des puits creusés dans le plateau du désert, les momies, au
premier appel, sortent par milliers; elles viennent, accompagnées de
ces longues inscriptions qui parlent pour elles, nous faire la confidence
des joies qu'elles ont goûtées et des douleurs qu'elles ont subies, pen-
dant les courtes journées qu'elles ont passées sur la terre; elles nous
euIretiennent des croyances religieuses et des promesses où elles ont
mis leur espoir quand elles ont senti leurs yeux prêts à se fermer pour
jamais. Ainsi s'explique un contraste que l'Egypte sera seule à nous
offrir. La maison du bourgeois de Memphis et le palais du roi, nous
nous n'avons pu les restituer que d'après des données qui prêtent
parfois à plus d'une interprétation, d'après quelques images succinctes
et quelques mots des auteurs et des textes hiéroglyphiques. Au con-
traire, la tombe égyptienne nous est connue dans tous les détails de sa
construction et de son aménagement; sur plus d'un point, elle s'offre
encore à nous avec tout l'appareil des épitaphes, des prières et des
tableaux sculptés ou peints sur ses parois, avec les talismans qui y ont
été déposés, avec tout le luxe de son ameublement funéraire, telle