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LÀ CHALDÉE ET L'ASSYRIE.
le fondateur préhistorique de la civilisation chaldéenne; mais il nous
semble que là encore on se méprend1. L'image surprend, au premier
abord, ceux qui sont habitués aux monuments assyriens; mais la diffé-
rence de la matière est pour beaucoup dans cette impression; le dur et
sombre basalte donne un tout autre travail que le gypse. Ajoutez à
cela que la proportion n'est pas la même ici que dans les bas-reliefs
niniyif.es ; l'image de Mérodachidiuakhi est l'œuvre d'une école ancienne,
qui faisait ses figures bien plus trapues que ne les ont jamais faites
ceux des sculpteurs assyriens dont les ouvrages nous sont parvenus.
Remarquez enfin la coiffure;
la tiare est cylindrique au
lieu d'être conique, ce qui
contribue encore à rapetisser
et à écraser le corps. Tout
compte fait, si vous ne vous
laissez pas tromper par les
apparences et si vous y re-
gardez de près, vous n'aurez
pas de peine cà reconnaître
que le type est ici le même
que dans les figures de Nim-
roud, de Khorsabad et de
Kouioundjik ; c'est d'ailleurs
déjà celui que l'on rencoulre
dans des monuments qui doi-
vent être antérieurs même à cette stèle royale de Babylone, par exemple
dans ce fragment de bas-relief trouvé par M. de Sarzec à Sirtella (fig. 257).
Ce type que l'on voit si souvent revenir dans les pages de ce livre, la
Chaldée en a réuni et fixé les traits dès le temps de ses premiers
essais plastiques; elle l'a transmis à l'Assyrie, son élève, et, pendant
de longs siècles, jusqu'à la chute de Ninive et de Babylone, sculpteurs
et peintres, des rivages du golfe Persique au pied des montagnes de
l'Arménie, n'ont pas cessé de le reproduire, à perpétuité, j'allais dire à
saliélé; ils l'ont répété sans se lasser, avec de très légères variantes, et
presque jamais ils n'ont paru soupçonner que le visage humain pût offrir
d'autres lignes, présenter un autre aspect et une autre physionomie.
1. Voici ce que M. Ménant a vu dans la stèle babylonienne : « Elle représente une race
au corps trapu, au cou court, enfoncé dans les épaules, au nez écrasé, aux lèvres épaisses »
p. 2b9 du mémoire).
Pierre calcaire. Hauteur, 0m,9.
LÀ CHALDÉE ET L'ASSYRIE.
le fondateur préhistorique de la civilisation chaldéenne; mais il nous
semble que là encore on se méprend1. L'image surprend, au premier
abord, ceux qui sont habitués aux monuments assyriens; mais la diffé-
rence de la matière est pour beaucoup dans cette impression; le dur et
sombre basalte donne un tout autre travail que le gypse. Ajoutez à
cela que la proportion n'est pas la même ici que dans les bas-reliefs
niniyif.es ; l'image de Mérodachidiuakhi est l'œuvre d'une école ancienne,
qui faisait ses figures bien plus trapues que ne les ont jamais faites
ceux des sculpteurs assyriens dont les ouvrages nous sont parvenus.
Remarquez enfin la coiffure;
la tiare est cylindrique au
lieu d'être conique, ce qui
contribue encore à rapetisser
et à écraser le corps. Tout
compte fait, si vous ne vous
laissez pas tromper par les
apparences et si vous y re-
gardez de près, vous n'aurez
pas de peine cà reconnaître
que le type est ici le même
que dans les figures de Nim-
roud, de Khorsabad et de
Kouioundjik ; c'est d'ailleurs
déjà celui que l'on rencoulre
dans des monuments qui doi-
vent être antérieurs même à cette stèle royale de Babylone, par exemple
dans ce fragment de bas-relief trouvé par M. de Sarzec à Sirtella (fig. 257).
Ce type que l'on voit si souvent revenir dans les pages de ce livre, la
Chaldée en a réuni et fixé les traits dès le temps de ses premiers
essais plastiques; elle l'a transmis à l'Assyrie, son élève, et, pendant
de longs siècles, jusqu'à la chute de Ninive et de Babylone, sculpteurs
et peintres, des rivages du golfe Persique au pied des montagnes de
l'Arménie, n'ont pas cessé de le reproduire, à perpétuité, j'allais dire à
saliélé; ils l'ont répété sans se lasser, avec de très légères variantes, et
presque jamais ils n'ont paru soupçonner que le visage humain pût offrir
d'autres lignes, présenter un autre aspect et une autre physionomie.
1. Voici ce que M. Ménant a vu dans la stèle babylonienne : « Elle représente une race
au corps trapu, au cou court, enfoncé dans les épaules, au nez écrasé, aux lèvres épaisses »
p. 2b9 du mémoire).
Pierre calcaire. Hauteur, 0m,9.