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https://doi.org/10.11588/diglit.11734#0025
DES ÉLÉMENTS PRIMITIFS DE LA POPULATION.
13
souvenirs que la race sémitique ail conservés de ses lointaines ori-
gines. « Les peuples, y est-il dit, étant venus de l'Orient; trouvèrent
une campagne dans le pays de Sennaar, et ils y habitèrent1. » Or
le pays de Sénnaak, c'est le nom hébraïque de ce que nous avons
appelé la Chaldée. Il n'y a point à s'y tromper : quand l'écrivain sacré
veut nous faire assister au début de l'histoire des sociétés humaines,
il nous transporte dans la Basse-Mésopotamie. C'est là qu'il fait con-
struire, par les arrière-neveux de Noé, la première grande ville,
Babel, prototype de la Babylone historique ; c'est là que, pour lui, s'est
accomplie la confusion des langues, et c'est de ce centre commun
que les hommes sont partis pour se disperser sur la surface de la
terre et devenir les différentes nalions. Les cités qui passaient pour
les plus vieilles de toutes celles que connaissait le rédacteur de ces
traditions, c'étaient celles de la Chaldée, de la région voisine du golfe
Persique. « De Kousch naquit Nemrod, qui commença à être puissant
sur la terre,
« Et fut un fort chasseur devant le Seigneur. De là vint le pro-
verbe : Un fort chasseur devant, le Seigneur comme Nemrod.
« L'origine de son empire fut Babel, Érech, Accad et Chalanné,
dans le pays de Sennaar.
« De ce pays sortit Assur, qui bât il Ninive et les rues de cette ville,
et Calach,
<( El aussi Besen, entre Ninive et Calach, qui est la grande ville2. »
Ce témoignage est confirmé par celui des monuments donl les débris
ont élé retrouvés en Mésopotamie. Inscriptions qui de jour en jour lais-
sent échapper quelques-uns de leurs secrets, ruines d'édifices donl la
date se révèle, dans une cerlaine mesure, par l'étude du plan, de l'ap-
pareil et de la décoration, statues, statuettes et bas-reliefs, lous ces
restes d'une grande civilisation, interrogés et étudiés sans relâche par
l'ardente curiosité de la science moderne, conduiscnl la critique à
reconnaître la très haute antiquité de ces villes chaldéennes, tôul
ensemble légendaires et historiques. Les assyriologues, avant même
de comprendre le sens des documents, avaient comparé entre elles,
au point de vue paléographique, les différentes variétés de celle écri-
ture dite cunéiforme, qui, pendant quelque deux mille ans, s'est
prêtée à la notation des mots d'au moins cinq ou six langues distinctes
et a successivement traduit les pensées de lous les peuples de l'Asie
\. Genèse, x, 2.
t. Genèse, x, 8-12.
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souvenirs que la race sémitique ail conservés de ses lointaines ori-
gines. « Les peuples, y est-il dit, étant venus de l'Orient; trouvèrent
une campagne dans le pays de Sennaar, et ils y habitèrent1. » Or
le pays de Sénnaak, c'est le nom hébraïque de ce que nous avons
appelé la Chaldée. Il n'y a point à s'y tromper : quand l'écrivain sacré
veut nous faire assister au début de l'histoire des sociétés humaines,
il nous transporte dans la Basse-Mésopotamie. C'est là qu'il fait con-
struire, par les arrière-neveux de Noé, la première grande ville,
Babel, prototype de la Babylone historique ; c'est là que, pour lui, s'est
accomplie la confusion des langues, et c'est de ce centre commun
que les hommes sont partis pour se disperser sur la surface de la
terre et devenir les différentes nalions. Les cités qui passaient pour
les plus vieilles de toutes celles que connaissait le rédacteur de ces
traditions, c'étaient celles de la Chaldée, de la région voisine du golfe
Persique. « De Kousch naquit Nemrod, qui commença à être puissant
sur la terre,
« Et fut un fort chasseur devant le Seigneur. De là vint le pro-
verbe : Un fort chasseur devant, le Seigneur comme Nemrod.
« L'origine de son empire fut Babel, Érech, Accad et Chalanné,
dans le pays de Sennaar.
« De ce pays sortit Assur, qui bât il Ninive et les rues de cette ville,
et Calach,
<( El aussi Besen, entre Ninive et Calach, qui est la grande ville2. »
Ce témoignage est confirmé par celui des monuments donl les débris
ont élé retrouvés en Mésopotamie. Inscriptions qui de jour en jour lais-
sent échapper quelques-uns de leurs secrets, ruines d'édifices donl la
date se révèle, dans une cerlaine mesure, par l'étude du plan, de l'ap-
pareil et de la décoration, statues, statuettes et bas-reliefs, lous ces
restes d'une grande civilisation, interrogés et étudiés sans relâche par
l'ardente curiosité de la science moderne, conduiscnl la critique à
reconnaître la très haute antiquité de ces villes chaldéennes, tôul
ensemble légendaires et historiques. Les assyriologues, avant même
de comprendre le sens des documents, avaient comparé entre elles,
au point de vue paléographique, les différentes variétés de celle écri-
ture dite cunéiforme, qui, pendant quelque deux mille ans, s'est
prêtée à la notation des mots d'au moins cinq ou six langues distinctes
et a successivement traduit les pensées de lous les peuples de l'Asie
\. Genèse, x, 2.
t. Genèse, x, 8-12.