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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 2): Chaldée et Assyrie — Paris, 1884

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https://doi.org/10.11588/diglit.11734#0787

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LE COMMERCE.

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inscriptions, il est souvent question de ses navires1. Plus tard, quand
se développèrent les besoins d'une civilisation très avancée, cette
marine ne put que grandir; Ésaïe parle des vaisseaux des Chaldéens,
« dont ils tiraient gloire »2. La régularité du régime des vents dans
l'océan Indien facilitait une navigation qui pouvait conduire sans dan-
ger les marins jusqu'aux bouches de l'Indus et les en ramener sans
plus de péril, presque à jour fixe. Nous avons la preuve de ces rela-
tions. Le zébu ou bœuf à bosse est assez souvent représenté dans les
monuments de la Mésopotamie ; or cet animal est originaire de l'Inde,
où sa domestication se perd dans la nuit des temps. Dans les poutres
à demi décomposées que l'on a déterrées, au milieu des ruines de la
Basse Chaldée, on a cru reconnaître le bois de tek3 ; or cet arbre ne vit
ni en Chaldée ni dans aucune autre partie de l'Asie occidentale ; il
appartient proprement à la flore indienne. Enfin, c'est de l'Inde que
devait venir une grande partie de l'ivoire que consommaient les arti-
sans de Babylone et de Ninive. D'ailleurs les mômes marins allaient
peut-être aussi chercher l'ivoire africain jusque sur la côte des Soma-
lis, el, en contournant l'Arabie, ils y prenaient l'encens, la myrrhe et
les autres aromates que produisait cette contrée4.

Cependant c'était surtout par la voie de terre que la Mésopotamie
importait les matières premières et qu'elle exportait ses produits manu-
facturés. Entre l'Inde et l'Assyrie, il devait y avoir un commerce de
caravanes; il suivait la roule qui passe aujourd'hui par Caboul, Hérat,
les portes Caspiennes et la Médie5. Du plateau de l'Iran, plusieurs che-
mins descendaient, en choisissant les cols les moins élevés et les pentes
les moins rapides, dans la vallée du Tigre; d'autres roules, plus péni-
bles et plus allongées par d'inévitables détours, mettaient l'Arménie,
et par elle la région du Caucase, en rapport avec Ninive; mais, comme
le remarquait déjà Hérodote, les radeaux d'oulres, les kéleks5 comme

1. Ménant, Essai sur les pierres gravées, p. 128. Rawlixsox, Vive great monarchies, t. I,
p. 108.

2. Ésaïe, XLIII, 14.

3. Taylor, Notes on the ruins ofMugeyer (Journal, t. XV, p. 264).

4. Slrabon parle d'un comptoir que les Chaldéens auraient eu sur la côte arabique du
golfe Persique et qu'il appelle Gerrha (XVI, m, 3). Lès denrées que produisait l'Arabie
venaient, dit-il, s'y concentrer; de là elles étaient portées par mer en Chaldée, et remon-
taient ensuite par l'Euphrate jusqu'à Thapsaque.

3. C'est cette routé que semble indiquer la réunion, sur l'obélisque noir, du rhinocé-
ros et de l'éléphant aux courtes oreilles ou éléphant indien avec le chameau à double
bosse de la Bactriane. Les singes qui paraissent aussi sur ces bas-reliefs semblent appar-
tenir à une espèce de l'Inde (Houghton, MammaUa of the assyrian sculptures, pp 319-
320).

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