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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 2): Chaldée et Assyrie — Paris, 1884

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https://doi.org/10.11588/diglit.11734#0315

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LA DÉCORATION. 305

déen n'aurait-elle pas été déjà chargée des tons qui plus tard ont brillé
sur celle de ses successeurs d'ispahan et de Téhéran, de Nicée et de
Brousse ?

Ce que nous pouvons constater, c'est que les uns et les autres
avaient la même prédilection pour le bleu, pour cette merveilleuse
couleur qu'offraient à leur regard les plus charmantes des fleurs de la
prairie, le haut rempart des montagnes lointaines, le miroir des lacs
ou celui de la mer et surtout l'azur profond d'un ciel presque toujours
sans nuages. La nature semble avoir choisi le bleu pour en faire le fond
immuable sur lequel se détache la variété des tableaux, peints de
nuances diverses et changeantes, qu'elle présente à l'admiration de
l'homme; comme les artistes de la Perse moderne, ceux de l'antique
Mésopotamie avaient compris la valeur de cette donnée; ils avaient
profité de l'exemple que leur donnait le divin architecte du monde, le
décorateur suprême. Dans les fragments de briques babyloniennes
que les voyageurs ont ramassés, c'est le bleu qui domine, et c'est
aussi lui qui fournit la teinte de fond dans les deux ensembles de dé-
coration émaillée que les fouilles de Khorsabadont fait retrouver encore
en place. Le bleu de Babylone' paraît d'ailleurs avoir été plus solide
et d'un ton plus foncé que celui dont les peintres se servaient à Ninive.

Cette infériorité de l'émail assyrien, nous l'avons déjà signalée ;
elle s'explique par le grand parti que l'architecte ninivite tirait de la
sculpture ; celle-ci devenant pour lui la partie la plus importante et la
plus durable de la décoration, il pouvait faire à celte peinture murale
une place plus restreinte et, pour ce qu'il en conservait, se contenter
d'une exécution plus sommaire. La brique émaillée n'est pas, en Assy-
rie comme en Chaldée, une sorte de bas-relief sur lequel s'applique
une couleur inaltérable. Les teintes sont posées à plat ; il n'y a de
saillies que dans ces rosaces qui, fabriquées par milliers, servaient à
composer des bordures vers le haut de la muraille ou bien autour des
portes. Là le petit bouton qui forme le milieu de la fleur est modelé en
légère saillie (tig. 121 et 122).

C'est surtout pour les portes et pour leurs abords que l'architecte
assyrien paraît avoir réservé la décoration en briques émaillées
M. Place a retrouvé presque intact l'encadrement de l'une des portes

1. C'est ce qu'avait, dès le début de ses fouilles, reconnu M. Layard : « Entre les
taureaux et les lions, nous trouvions toujours un grand nombre de briques cuites, peintes
avec soin de figures d'animaux, de Heurs et do caractères cunéiformes. Ces briques
formaient le parement des murs au-dessus des sculptures. s Nincveh, t. II, p. 13.
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