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REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
ginedel’ère à laquelle se rapporte la date découverte par M. Mariette;
j’indiquerai tout à l’heure la position de ce jour dans l’année ju-
lienne.
Cela posé, voyons si ce point de départ s’accorde avec les faits
connus.
1° L’année — 1401 à laquelle nous conduisent, en partant de
— 1801, les 400 ans lus par M. Mariette sur la stèle qu’il a décou-
verte, tombe précisément (si l’on adopte le canon chronologique des
rois d’Égypte dressé par M. Brugsch (1)) sur la sixième année du
règne de Ramsès II. Voilà donc une première condition convena-
blement remplie ;
2° Notre hypothèse nous ramène (comme cela doit être) par l’effet
d’une supputation inverse, au lendemain du 30 mésori pour le lever
héliaque de Sothis en l’an—1321.
Je dis : le lendemain du 30 mésori; j’ajoute que c’était le 1er jour
du mois de thoth, parce que le commencement de l’ère, et par con-
séquent de l’année, étant le 1er jour de paschon d’après notre hypo-
thèse, les épagomènes devaient être placés, à cette époque, non après
le mois de mésori, mais après le mois de pharmouthi qui était alors
le douzième et dernier de l’année.
Je crois d’ailleurs trouver une confirmation de cette manière de
voir dans ce fait, que les deux fêtes du Nil (2) célébrées encore au-
jourd’hui par les Coptes le 18 paÿni et le 18 mésori, par conséquent
à 2 mois vagues ou 60 jours de distance l’un de l’autre, se trouvent
déjà mentionnées sous Ramsès II, sous Thouthmès III et sous Ram-
sès III (3), l’une au 15 épiphi et l’autre au 15 thoth, ce qui ferait
65 jours de distance si les épagomènes étaient placés après mésori,
mais n’en fait que 60 dans le cas contraire. Ce rapprochement, je le
répète, me paraît très-significatif (4).
Si d’ailleurs les dates de ces fêtes sont les mêmes à 120 ans de
distance (sous la xixe et la xxe dynastie), cela tient à ce que toute
fête une fois fixée dans le calendrier vague, y demeurait attachée
d’après la loi religieuse, qui voulait faire parcourir à chaque fête tous
les jours de l’année naturelle afin de les sanctifier tous, et non
(1) Histoire d’Égypte, prem. partie, p. 291.
(2) La première, celle du commencement de la crue, trois jour» après le solstice
d’été; la seconde, le mariage du Nil, 60 jours plus tard.
(3) Brugsch, Matériaux, etc. (p. 37).
(4) En supposant le solstice placé au 6 juillet comme il l’était sous Ramsès II, on
trouve que ce jour correspond au 15 épiphi en 1450, c’est donc vers le commence-
ment de laxix.e dynastie que ces fêtes durent être instituées.
REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
ginedel’ère à laquelle se rapporte la date découverte par M. Mariette;
j’indiquerai tout à l’heure la position de ce jour dans l’année ju-
lienne.
Cela posé, voyons si ce point de départ s’accorde avec les faits
connus.
1° L’année — 1401 à laquelle nous conduisent, en partant de
— 1801, les 400 ans lus par M. Mariette sur la stèle qu’il a décou-
verte, tombe précisément (si l’on adopte le canon chronologique des
rois d’Égypte dressé par M. Brugsch (1)) sur la sixième année du
règne de Ramsès II. Voilà donc une première condition convena-
blement remplie ;
2° Notre hypothèse nous ramène (comme cela doit être) par l’effet
d’une supputation inverse, au lendemain du 30 mésori pour le lever
héliaque de Sothis en l’an—1321.
Je dis : le lendemain du 30 mésori; j’ajoute que c’était le 1er jour
du mois de thoth, parce que le commencement de l’ère, et par con-
séquent de l’année, étant le 1er jour de paschon d’après notre hypo-
thèse, les épagomènes devaient être placés, à cette époque, non après
le mois de mésori, mais après le mois de pharmouthi qui était alors
le douzième et dernier de l’année.
Je crois d’ailleurs trouver une confirmation de cette manière de
voir dans ce fait, que les deux fêtes du Nil (2) célébrées encore au-
jourd’hui par les Coptes le 18 paÿni et le 18 mésori, par conséquent
à 2 mois vagues ou 60 jours de distance l’un de l’autre, se trouvent
déjà mentionnées sous Ramsès II, sous Thouthmès III et sous Ram-
sès III (3), l’une au 15 épiphi et l’autre au 15 thoth, ce qui ferait
65 jours de distance si les épagomènes étaient placés après mésori,
mais n’en fait que 60 dans le cas contraire. Ce rapprochement, je le
répète, me paraît très-significatif (4).
Si d’ailleurs les dates de ces fêtes sont les mêmes à 120 ans de
distance (sous la xixe et la xxe dynastie), cela tient à ce que toute
fête une fois fixée dans le calendrier vague, y demeurait attachée
d’après la loi religieuse, qui voulait faire parcourir à chaque fête tous
les jours de l’année naturelle afin de les sanctifier tous, et non
(1) Histoire d’Égypte, prem. partie, p. 291.
(2) La première, celle du commencement de la crue, trois jour» après le solstice
d’été; la seconde, le mariage du Nil, 60 jours plus tard.
(3) Brugsch, Matériaux, etc. (p. 37).
(4) En supposant le solstice placé au 6 juillet comme il l’était sous Ramsès II, on
trouve que ce jour correspond au 15 épiphi en 1450, c’est donc vers le commence-
ment de laxix.e dynastie que ces fêtes durent être instituées.