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Vesme, Alexandre de
Le Peintre-graveur italien — Milan, 1906

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https://doi.org/10.11588/diglit.26383#0011

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Michel-Ange de Caravage

Cet artiste occupe une place importante dans l’histoire de la peinture. Doué d’un carac-
tère indépendant et .violent à l’excès, il se fit le champion de la réaction contre le fade ma-
niérisme des imitateurs épuisés de Raphaël et du Buonarroti ; il proclama comme principe
unique de l’art l’imitation aveugle de la nature et renia toute tradition, toute méthode d’école;
1 fut d’une brutalité souvent choquante dans le choix et dans l’interprétation de ses sujets
et il méprisa ouvertement tout ce qu’en art on nomme ordonnance, noblesse, idéalité ; enfin,
dans le but de donner plus de vigueur à ses peintures, il inventa cette manière particulière
de coloris, ou plutôt de clair-obscur, à laquelle on a donné son nom.

Sa vie agitée et remplie de sombres aventures est en parfait accord avec le carac-
tère de son art, mais comme elle est très connue, nous nous bornerons ici à en rappeler les
points culminants. Michel-Ange naquit en 1569, à Caravaggio, dans le Milanais ; il n’eut pas
de maître et se forma lui-même en étudiant irrégulièrement à Milan et à Venise; ensuite il
se fixa à Rome, ville qui fut le théâtre principal de son activité artistique ; forcé de quitter
Rome en 1606, à la suite d’un meurtre, il alla à Naples, à Malte, en Sicile, puis il revint à
Naples, et il se disposait à regagner Rome, quand il mourut d’une fièvre violente à Porto Ercole,
en 1609, à peine âgé de quarante ans.

Le nom de famille de Michel-Ange de Caravage n’est pas Amerighi, ni Amerigi, ni
Merigi, ni Moriggi, mais Merisi ou Merisio : du moins, c’est ainsi qu’on le voit écrit de la
main de l’artiste même et de celle du greffier dans plusieurs documents judiciaires publiés
par M. A. Bertolotti (Artisli lombardi in Roma\ Milano, 1881 ; t. II, pp. 49-77).

Le Caravage a gravé pour son amusement un très petit nombre d’eaux-fortes. Ces pièces,
qui sont fort rares et peu connues, sont traitées d’une manière libre et analogue à celle de
ses tableaux. Elles pourraient servir da terme de comparaison pour vérifier l’authenticité des
trop nombreux dessins qu’on attribue au maître.

Œuvre de Michel-Ange de Caravage.

I. Le reniement de Saint Pierre. Composition de trois figures en
buste. A gauche, l’apôtre, nu-tête, pose la main gauche sur
sa poitrine, comme pour se défendre de l’accusation portée
contre lui, et il adresse la parole à une servante qui est du
côté opposé, vue de profil à gauche. Un soldat, vu de face et
coiffé d’un chapeau garni de plumes, est entre le deux, et in-
dique du doigt à la servante le disciple de Jésus. A l’angle
 
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