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Vesme, Alexandre de
Le Peintre-graveur italien — Milan, 1906

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https://doi.org/10.11588/diglit.26383#0528

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Charles-Antoine Porporati

Quoiqu’il ait peint quelques tableaux assez bons, le graveur Charles-Antoine Porporati
n’est pas, à proprement parler, un peintre-graveur. Néanmoins nous espérons qu’on ne nous
en voudra pas d’avoir introduit dans notre volume la description de l’œuvre de cet artiste.

Son acte baptismal, trouvé par nous, dissipe les doutes qui existaient jusqu’ ici sur la
date exacte et le lieu de sa naissance; nous y voyons en effet qu’il naquit à Turin, le 18 no-
vembre 1741. Sa famille, dont les conditions de fortune étaient fort modestes, était originaire
de la Volvera, petit village à mi-distance entre Turin et Pignerol.

A l’âge de vingt ans, ayant terminé ses études d’ingénieur civil et militaire, il entra
comme dessinateur au bureau du « Censimento » et, quelque temps après, il passa dans celui
des Ingénieurs topographes. Cependant le jeune Porporati, qu’un instinct puissant poussait
vers l’art de la gravure, employait toutes ses heures de loisir à copier à la plume les meil-
leures estampes qui lui tombaient sous la main. Un ami lui ayant prêté le Traité des manières
de graver en taille-douce par Abraham Bosse, quelques jours plus tard Charles-Antoine, qui
jusqu’alors n’avait jamais touché aux outils des graveurs, sans préparation, sans direction
aucune, copia, avec une surprenante habileté, quatre estampes de fleurs d’après Pillement. Il
est fort probable que, s’il avait ainsi continué à être livré à lui-même, il s’en serait tenu à
ce coup d’essai, ou du moins il n’aurait pas fait de grands progrès dans le chemin de l’art;
mais une circonstance imprévue, en faisant connaître son mérite, décida de son sort.

Le comte Bogino, ministre du roi Charles-Emmanuel III, avait l’intention de faire graver
le plan de la prise, opérée par l’armée piémontaise en 1746, de la ville d’Asti. Porporati,
signalé comme le plus habile dessinateur de l’Institut topographique, fut donc chargé d’aller
sur les lieux pour y dessiner ce plan, qu’on se proposait de faire ensuite graver par un ar-
tiste milanais appelé tout exprès à Turin. Mais comme ce graveur était tombé malade et que
la publication du plan pressait, Porporati tenta d’exécuter une eau-forte, qui réussit parfai-
tement ; et le comte Bogino, convaincu du brillant avenir qui attendait le jeune homme,
le prit sous sa protection et lui obtint du roi une pension afin qu’il pût aller à Paris y suivre
méthodiquement l’étude de la gravure.

Porporati, déjà âgé de vingt-sept ans, arriva à Paris (au commencement d’octobre 1768)
plein d’ardeur et désireux de prouver bientôt qu’il n’était pas indigne des bontés qu’on avait
pour lui ; mais, dès ses premiers pas, une déception l’attendait qui 11e manqua pas d’avoir une
grande influence sur son avenir d’artiste. Parmi les nombreux maîtres-graveurs qui habitaient
alors la capitale de la France, le plus illustre était sans contredit l’allemand Georges Wille,
dans l’atelier duquel le jeune piémontais espérait d’être admis; mais il ne put l’obtenir, le
nombre d’élèves que Wille s’était fixé étant au complet (’). Il fallut donc tourner les yeux

(') Mémoires et journal de J. G. Wille; Paris, 1S57; t. Ier, p. 386.
 
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