Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Vesme, Alexandre de
Le Peintre-graveur italien — Milan, 1906

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.26383#0406

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Jean-Dominique Tiepolo

Jean-Dominique Tiepolo, fils aîné du peintre Jean-Baptiste Tiepolo, naquit à Venise le
30 septembre 1727. Il fut élève de son père, qu’il aida dans ses travaux et qu’il parvint dans
la suite à imiter si heureusement, qu’ il est quelquefois difficile de distinguer les peintures de
l’un de celles de l’autre. Sa précocité doit avoir été extraordinaire, s’il est vrai que les ini-
tiales « G. D. T. », accompagnées de la date 1737, dans une fresque de la Foresteria de la
Villa Valmarana, se rapportent à lui. Indépendamment des nombreuses peintures auxquelles
il travailla d’après les dessins et sous la direction de son père, il exécuta plusieurs tableaux
et quelques fresques qui sont de son invention. Un de ses premiers ouvrages originaux est
la suite de la Via Cnicis, peinte sur toile pour l’église de Saint Paul à Venise: il grava lui-
même ces compositions eu 1748 ou 1749, et, dans la dédicace qu’ il en fit à un gentilhomme
vénitien, il les déclare « primo s immaturosque mece picturœ ac cœlaminis fructus ». De 1750
à 1752 il grava, également d’après ses dessins, la suite des Idées pittoresques sur la Fuite en
Egypte, au sujet de laquelle on raconte l’anecdote suivante. Jean-Dominique était en pour-
parlers pour un tableau qui devait représenter la Fuite en Egypte, et il avait présenté deux
dessins afin que l’amateur choisît pour 1’ exécution de la peinture celui qu’il préférait. Or, ces
dessins étaient à la vérité un peu trop uniformes, et 1’ artiste eut la mortification de s’ en-
tendre reprocher son manque de fantaisie. Cela le piqua tellement qu’il publia cette suite,
dans laquelle le thème unique de la Fuite en Egypte est traité de vingt-quatre manières tout
à fait différentes.

Jean-Dominique, de même que son frère Laurent, accompagna son père dans les longs
séjours que celui-ci fit à Wurzbourg et en Espagne; mais après la mort de Jean-Baptiste,
arrivée à Madrid en 1770, les deux frères se séparèrent. Cean Bermudez, qui aurait pourtant
dû être bien renseigné à cet égard, écrit (Diccionario histôrico, t. IV, p. 44) que Laurent
retourna à Venise, et que Jean-Dominique, ayant reçu une pension du roi d’Espagne, s’établit
à Madrid et y mourut. C’est le contraire qui eut lieu : tandis que rien n’ indique que Laurent
ait jamais revu sa patrie, on sait positivement que Jean-Dominique ne tarda pas à revenir
à Venise. Il y prit femme le 20 octobre 1776, mais il 11’eut de ce mariage que deux filles qui
moururent en bas âge. Il s’occupait beaucoup de l’administration de sa fortune, et passait
plusieurs mois de l’année à Zianigo, prés de Mirano, dans une villa qu’ il avait héritée de
son père et qu’il décora, à plusieurs reprises, de fresques, dont trois sont datées des années
1749, 1771 et 1791. Cependant il 11’avait pas renoncé à travailler de commande, et en 1783 il
alla à Gênes, où il peignit dans le palais ducal. Il fit son testament le 3 janvier 1795, di-
sposant de ses biens en faveur de sa femme, de son frère Joseph, qui était prêtre, et de
quelques neveux. Il eut la douleur d’assister à la chute de la république et mourut dans sa
ville natale le 3 mars 1804.

Jean-Dominique a lui-même gravé son portrait, qui figure en tête de la deuxième partie
des 60 Têtes de caractère.

Voir aussi les articles biographiques de Jean-Baptiste et de Laurent Tiepolo.
 
Annotationen