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Vesme, Alexandre de
Le Peintre-graveur italien — Milan, 1906

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https://doi.org/10.11588/diglit.26383#0498

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Bernard Bellotto

Cet artiste naquit à Venise le 30 janvier 1720, et non en 1724, comme 011 l’a cru jusqu’à
ces derniers temps. Il était fils d'une sœur du peintre de perspectives Antoine Canal, et son
nom de baptême lui vient de son grand-père maternel. Après avoir été pendant plusieurs an-
nées l’élève de son oncle Canal, celui-ci lui conseilla d’aller à Rome, comme il l’avait fait lui-
même dans sa jeunesse, pour se perfectionner par l’étude des monuments de l’antiquité. Ce
fut probablement dès ce premier voyage que Bernard, voulant, comme dit Mariette, se mettre
en crédit et se faire honneur d’être le neveu et le disciple d’Antoine Canal, qui était ha-
bituellement surnommé le Canaletto, ajouta à son nom le surnom de son maître et se fit
appeler « Bernardo Bellotto detto il Canaletto ». Il fit à Rome un séjour dont 011 ignore la
durée, et ensuite il visita plusieurs villes de l’Italie, entre autres Vérone, Brescia, Parme,
Milan et, en 1745, Turin.

Mariette nous apprend qu'Auguste III, roi de Pologne et électeur de Saxe, ayant vai-
nement cherché d’attacher à son service Antoine Canal, se rabattit sur le neveu. Bellotto alla
donc se fixer à Dresde, en 1746 ou 1747, avec le titre de peintre royal. Ce fut pourtant moins
pour le souverain qu’il eut d’abord à travailler que pour le premier ministre comte de Brühl,
qui, de 1747 à 1755, lui fit peindre une magnifique suite de tableaux représentant des vues de
Dresde et de Pirna ; mais, à la mort du comte, en 1763, le peintre 11’avait pas touché le plus
petit acompte sur le prix de son travail. Heureusement le roi intervint: il se fit céder par
les héritiers du comte les tableaux de Bellotto et se chargea de payer à celui-ci la somme
de 4200 florins, qui lui était due.

Au commencement de 1758, Bernard alla en Autriche, où l’impératrice Marie-Thérèse
l’avait appelé pour lui faire peindre les vues de plusieurs de ses palais et châteaux. Il s’y
trouvait encore, lorsqu’il reçut la nouvelle d’un grand malheur. En juillet 1760, l’armée du
roi de Prusse avait bombardé la ville de Dresde, et, de la maison de l’infortune artiste, il
ne restait plus que des ruines. Dans un mémoire autographe, publié en Pologne, mais dont
nous ne connaissons pas le texte, Bellotto évalue à 50,000 thalers la perte qu’il fit en cette
circonstance, tant en meubles qu’en œuvres d’art.

Rien 11’est moins prouvé qu’un voyage que Bernard aurait fait en Angleterre peu de
temps avant ou peu de temps après son séjour en Autriche.

Ayant repris son service auprès d’Auguste III, Bellotto, après avoir travaillé quelque
temps au palais royal de Varsovie (1762), s’établit de nouveau à Dresde, et y fut nommé (1764)
membre de l’Académie des arts qu’on venait d’instituer. Pour réparer en partie le désastre qui
l’avait frappé, il fut forcé, à une époque qu’011 ne peut préciser, entre 1766 et 1778, de de-
mander un congé de neuf mois pour aller tenter la fortune à la cour de Russie. En 1770
on le retrouve en Pologne avec le titre de peintre du roi Stanislas-Auguste. Il mourut le 17 oc-
tobre 1780, à Varsovie, d’un coup d’apoplexie, 11e laissant qu’un fils, mort à dix-huit ans, et
trois filles.

Ciampi (Notizie sugVItaliani in Polonia ; Lucca, 1830 ; p. 70) parle de notre artiste en
lui donnant par erreur le prénom de Barthélemy.
 
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