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Vesme, Alexandre de
Le Peintre-graveur italien — Milan, 1906

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https://doi.org/10.11588/diglit.26383#0376

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Frédéric Bencovich

Dans son Abecedario, P.-J. Mariette, dont nous aimons à rapporter, toutes les fois que
l’occasion s’en présente, les articles si riches en jugements clairvoyants et en renseignements
inédits et précieux, parle ainsi de cet artiste :

« Frédéric Bencovich, — mal nommé Boncovich par le Guarienti, auteur de la nouvelle
édition de l’Abecedario^ imprimée à Venise en 1753, — est né à Raguse. Il étoit parent du Gae-
tano, fameux musicien que j’ai entendu à Vienne sur le théâtre de S. M. I. en 1718, et ce
fut ce parent qui le tira de son pays et qui le fit venir à Venise dans le dessein d’en faire
un peintre. Il le fit ensuite entrer dans l’école de Cignani, où le jeune artiste fit de grands
progrès. Il revint à Venise, plein des idées du Corrège, 11e comptant pour rien la correction,
pourvu que ses figures eussent un tour agréable et nouveau, qui se rapprochât de celui que
le Corrège a si heureusement donné aux siennes. C’est précisément ce que cherchait aussi la
Rosalba, et ce qui lui fit désirer la connaissance du Ferighetto (c’est le nom qu’on donnoit
à Venise à notre peintre), surtout lorsqu’étant de retour dans cette ville, il eut mis dans l’é-
glise de Saint Sébastien le beau tableau du bien-heureux Giambacorti, dont il a lui-même
donné une très bonne estampe. Alors la Rosalba prit des leçons de lui, et peignit même
plusieurs miniatures d’après des dessins qu’il lui fournissoit. J’en ai une qui me vient de la
Rosalba même, et qui prouve ce que j’avance. Bencovich aimoit le changement et ne pou voit
demeurer en place. Il passa à Milan, ensuite à Vienne en Autriche, où son parent Gaetano
l’attira sans doute, car ce musicien étoit grand amateur de tableaux. Mais Bencovich étoit
alors bien déchu. Il n’étoit plus ce qu’il avoit fait espSrer. Le manque de dessin le conduisit
dans un abisme, préparé à tout peintre qui négligera cette partie si essentielle de son art. Il
ne fut plus qn’un praticien dont les tours des figures, outrés et peu naturels, déplurent.
Peu occupé, il se retira à Goritz dans le Frioul allemand, et il y est mort. Le Guarienti
ne parle pas de ce peintre fort avantageusement; de là je préjuge qu’ils 11’étoient pas
amis. Il y a dans l’église de la Madonne del Piombo, à Bologne, un tableau de ce maître,
qu’on dit être fort beau. »

Nous pensons que la naissance du Ferighetto, qu’on appelait aussi le Dalmatino, doit
se placer vers 1670. La dernière date à laquelle on le trouve ancore on vie est 1740.

Zanetti (Délia pittura venezianà) et surtout Lanzi (Storia pittorica) défendent notre ar-
tiste des critiques malveillantes de Guarienti et mettent en évidence ses bonnes qualités ; ils
sont pourtant forcés d’admettre que l’effet de ses tableaux est souvent alourdi par des tona-
lités trop sombres.

Heinecken écrit que Bencovich « a gravé pour son amusement le portrait de Pierre
Gambacorti et un tableau de l’église de Saint-Sébastien à Venise, représentant Saint Pierre
de Pise». Cela est fort inexact, car Pierre Gambacorti et Saint Pierre de Pise sont la même
personne et les deux estampes n’en font qu’une. Le Künstler-Lexicon de Nagler, celui de
Julius Meyer et le Manuel de Le Blanc répètent l’erreur de Heinecken. Remarquons encore
que dans la liste, donnée par le même Heinecken, des estampes gravées d’après Bencovich,
figure un portrait du poète vénitien Apostolo Zeno, portrait qui dans le Münstler-Lexikon de
J. Meyer est devenu une image de Saint Zénon.
 
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