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Vesme, Alexandre de
Le Peintre-graveur italien — Milan, 1906

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https://doi.org/10.11588/diglit.26383#0036

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JUVÉNAL BOETTO

Juvénal Boetto naquit à Fossan, ville du Piémont, nous ignorons si ce fut en 1603 ou
en 1604. La date 1603 résulte d’une estampe exécutée en 1675 et signée : « Giouenale Boetto
di Fossano d’anni 72 »; et la date 1604 est déduite de l’acte de décès de Juvénal, où il est
dit qu’ il mourut le 4 octobre 1678, âgé de 74 ans. Cette contradiction entre les deux dates
pourrait, à la vérité, n’être qu’apparente : en effet, en admettant que notre artiste fût venu
au monde vers la fin de 1603, il se serait trouvé, à l’époque de sa mort, dans sa soixante-
quatorzième année, sans pourtant l’avoir entièrement accomplie. Il était fils du capitaine Da-
mien, qui, plus tard, en 1614, reçut des lettres de noblesse, et de Montarsina Pellazza. Les
Boetto étaient venus d’Asti à Fossan vers la moitié du XVIe siècle.

Joseph Muratori (!) affirme avoir trouvé, dans les archives épiscopales de Savillan, que
Boetto fut l’élève d’un peintre d’origine flamande établi dans la dite ville de Savillan et
nommé Jean Claret, et qu’il'aida son maître dans certaines peintures à fresque et sur toile
que celui-ci fit pour le chapitre et pour la ville. Ch. Novellis (2) soutient par contre que Boetto
apprit le dessin de Jean-Antoine Molineri, surnommé le Caraccino, peintre savillanais. Il n’est
peut-être pas impossible de concilier les deux opinions, car le même Novellis (:i) nous apprend
que Claret et Molineri ont peint quelques tableaux en commun et que souvent, lorsqu’il y
avait à exécuter deux tableaux qui se fissent pendant, chacun en choisissait un. Or il est
vraisemblable que Juvénal, dans ces circonstances, ait reçu simultanément les leçons de Claret
et de Molineri.

Boetto ne commença à graver qu’en 1633. Son coup d’essai est une charmante étude
représentant un jeune homme qui joue du chalumeau. Elle est de petites dimensions, et évi-
demment l’artiste n’y attacha aucune importance et ne crut pas devoir s’en souvenir lorsque,
l’année suivante, il signa ainsi son ouvrage le plus grandiose, l’ornement de thèse de Ch.
Fr. Nicolis de Robilant: « Juuenalis Boetti Fossanensis Primitiæ 1634».

Ni Vernazza (4) ni les autres auteurs qui ont parlé de Juvénal n’ont su nous dire de
qui il avait appris l’art de graver. Sans vouloir avancer autre chose qu’une simple probabi-
lité, nous ferons observer qu’une de ses premières estampes (la plus grande des deux qui re-
présentent Jacob et Racket) fut, par l’artiste même, dédiée à « Jacobo Marcutio amico inge-
nioso ». Il est prouvé que ce Jacques Marcucci, graveur romain de quelque mérite, se trouvait
en Piémont en 1634, mais il y était vraisemblablement venu en 1633, et, par conséquent, il
peut très bien avoir été le maître de Boetto pour la gravure, art qui, dans les années immé-
diatement antérieures, n’était exercé par personne en Piémont.

Les estampes de Boetto sont gravées à l’eau-forte et sobrement terminées au burin.
Leur mérite est fort inégal. Elles sont en général si rares que, de plus de la moitié des nu- (*)

(*) Memorie storiche di Fossano. Torino, 1787, p. 97.

(2) Storia di Savigliano. Torino, 1844.

(3) Illustri Saviglianesi.

(4) Dizionario dei tipografi, article Boetto.
 
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