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https://doi.org/10.11588/diglit.26383#0346
Antoine Travi
Antoine Travi avait le sobriquet de Sourd de Sestri, parce qu’il était de Sestri-Levante,
près de Gênes, et qu’il était un peu dur d’oreille. Suivant Soprani, il mourut en 1668, âgé
de 55 ans : sa naissance avait donc eu lieu en 1613. Il était encore presque enfant lorsqu’ il
entra comme simple broyeur de couleurs dans l’atelier de Bernard Strozzi, dit le Capucin;
mais en voyant travailler son maître, il se passionna pour 1’ art, et se mit à dessiner et à
peindre lui-même, d’abord en secret, ensuite sous la direction de Strozzi. En 1630, le peintre
Godefroi Waals, appelé en Italie le Goffredo, de Cologne, étant venu s’ établir à Gênes, notre
artiste quitta l’école de Strozzi et produisit une quantité immense de paysages, d’après les
conseils et à l’imitation du peintre allemand. Ces tableaux sont peints avec esprit et légèreté,
mais avec une rapidité excessive. Travi abusa aussi de la remarquable faculté qu’il avait de
retenir dans sa mémoire les types, les objets et les sites qu’ il avait vus, et il négligea trop
souvent de consulter la nature.
Nous avons rencontré de ses tableaux signés avec un monogramme semblable à celui
que portent les deux pièces dont nous allons parler.
I. Le troupeau de moutons dirigé vers le fond. Pièce gravée sur
un cuivre très sale et plein de rayures, l’eau-forte ayant mal
mordu. Le troupeau, indiqué d’une façon très sommaire, est
à la droite de l’estampe. Il est précédé d’un homme (ou d’une
femme?) à cheval, et suivi d’un berger à pied: ces deux per-
sonnages sont vus de dos. A gauche, sur le premier plan, on
voit un bas-relief représentant Pan et Syrinx, et, plus loin, des
ruines d’architecture. Sur le terrain, à gauche: «CASTILIONE.
Daman ex. »; vers le milieu, la marque du graveur: « ^ ».
— Planche: H. 116 mm.; L. 216 mm.
Il paraît qu’il y a des épreuves sans autre chose d’écrit
que le monogramme. Si cela est, il reste à vérifier si elles sont
antérieures ou postérieures à celles avec les noms de Casti-
glione et de Daman.
Mariette (Abecedario, V, 345), après avoir dit ne pas douter
que cette estampe n’ait été exécutée d’après Benedetto Casti-
Antoine Travi avait le sobriquet de Sourd de Sestri, parce qu’il était de Sestri-Levante,
près de Gênes, et qu’il était un peu dur d’oreille. Suivant Soprani, il mourut en 1668, âgé
de 55 ans : sa naissance avait donc eu lieu en 1613. Il était encore presque enfant lorsqu’ il
entra comme simple broyeur de couleurs dans l’atelier de Bernard Strozzi, dit le Capucin;
mais en voyant travailler son maître, il se passionna pour 1’ art, et se mit à dessiner et à
peindre lui-même, d’abord en secret, ensuite sous la direction de Strozzi. En 1630, le peintre
Godefroi Waals, appelé en Italie le Goffredo, de Cologne, étant venu s’ établir à Gênes, notre
artiste quitta l’école de Strozzi et produisit une quantité immense de paysages, d’après les
conseils et à l’imitation du peintre allemand. Ces tableaux sont peints avec esprit et légèreté,
mais avec une rapidité excessive. Travi abusa aussi de la remarquable faculté qu’il avait de
retenir dans sa mémoire les types, les objets et les sites qu’ il avait vus, et il négligea trop
souvent de consulter la nature.
Nous avons rencontré de ses tableaux signés avec un monogramme semblable à celui
que portent les deux pièces dont nous allons parler.
I. Le troupeau de moutons dirigé vers le fond. Pièce gravée sur
un cuivre très sale et plein de rayures, l’eau-forte ayant mal
mordu. Le troupeau, indiqué d’une façon très sommaire, est
à la droite de l’estampe. Il est précédé d’un homme (ou d’une
femme?) à cheval, et suivi d’un berger à pied: ces deux per-
sonnages sont vus de dos. A gauche, sur le premier plan, on
voit un bas-relief représentant Pan et Syrinx, et, plus loin, des
ruines d’architecture. Sur le terrain, à gauche: «CASTILIONE.
Daman ex. »; vers le milieu, la marque du graveur: « ^ ».
— Planche: H. 116 mm.; L. 216 mm.
Il paraît qu’il y a des épreuves sans autre chose d’écrit
que le monogramme. Si cela est, il reste à vérifier si elles sont
antérieures ou postérieures à celles avec les noms de Casti-
glione et de Daman.
Mariette (Abecedario, V, 345), après avoir dit ne pas douter
que cette estampe n’ait été exécutée d’après Benedetto Casti-