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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 2)

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https://doi.org/10.11588/diglit.19459#0034

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19

sixième à l'art des ouvrages à l'aiguille — Art in Needlework.
Des Correspondances et des Questions et Réponses terminent
le numéro, et cependant ce n'est pas tout : il est encore accom-
pagné d'un supplément d'illustrations pratiques : modèles
d'assiette, de tasse et de soucoupe élégamment décorées, de
broderies, de sculpture sur bois, etc. En résumé le numéro de
mars de The Art Amateur ne contient pas moins de trente-
huit illustrations, et la souscription aux douze numéros annuels
n'est que de quatre dollars, ou vingt francs. Je sais parfai-
tement quelles réserves la critique est en droit de faire, mais
ce que j'ai tenu à constater, c'est que nous ne possédons en
France aucun organe de vulgarisation de cette importance et
de ce bon marché. C'est un signe de plus des énormes efforts
qui se font en Amérique en faveur de la diffusion des connais-
sances artistiques. Ce mouvement a déjà porté ses fruits :
c'est ainsi qu'il est indiscutable qu'à l'heure présente toutes
les importantes publications artistiques européennes sont
beaucoup plus recherchées aux Etats-Unis qu'en Angleterre,
par exemple, où la tendance à se griser plus ou moins incons-
ciemment des grands résultats obtenus est chaque jour plus
manifeste, tendance absolument funeste, car ce n'est qu'en
établissant de plus en plus des points de comparaison avec
l'étranger qu'on pourra, dans le Royaume-Uni, continuer et
compléter chaque jour la série des progrès si heureusement
réalisés jusqu'ici, mais qui ont encore grandement besoin
d'être largement développés pour atteindre le but fécond que
l'on s'est proposé ; il ne suffira jamais de marcher à pas de
géant pour conquérir le goût, de toutes les plantes la plus
désirable, mais la plus délicate à acclimater.

Paul Le roi.

CCXCII

Victor Hugo et son temps. Un volume grand in-8" de 468 pages,
par Alfred Barbou. Édition illustrée de 120 dessins inédits
par MM. Emile Bayard, Clerget, Fiche!, Jules Garnier,
Gervex, Giacomelli, Ch. Gosselin, J. P. Laurens, Lix Oli-
vier Merson, H. Meyer, Edm. Morin, Scott, Vogel,Zier, etc.,
et d'un très grand nombre de dessins de Victor Hugo, gravés
par Méaulle. Paris, G. Charpentier, i3, boulevard'Saint-
Germain.

Ce volume se vend six francs. On a voulu en faire un livre
populaire. C'était une entreprise audacieuse, si l'on sont»e au
nombre des illustrations et au nom des artistes qui les ont
dessinées et gravées. Il est clair que pour vendre bon marché-
un livre comme celui-là, il faut l'imprimer sur un papier infé-
rieur et que l'éditeur ne peut donner à sa fabrication tous les
soins qu'il pourrait apporter à un ouvrage qui se vendrait deux
ou trois fois plus cher. Cela est élémentaire. Mais il y a
une autre considération essentielle qu'on paraît avoir oubliée,
et qui fait grand tort à ce volume. Les dessins et la gravure
sont trop soignés pour supporter un tirage rapide et sommaire
tel que l'exige le prix de ce volume. Les éditions populaires
ne peuvent s'accommoder aux exigences du prix de revient,
qu'à la condition que l'illustration en ait été faite dans le
même sentiment.

C'est ce qui manque ici. 11 y a désaccord entre le fini de
l'illustration et le laisser aller de l'exécution du volume, et par
cela même les gravures paraissent plus mauvaises, que si elles
étaient moins soignées. Dans l'exemplaire que j'ai sous les
yeux, je ne trouve guère que quatre dessins qui aient résisté
a cette cause d'infériorité, le Jardin des Feuillantines, p. 24,
!e portrait de Sarah Bernhardt dans le rôle de Dona Sol, p. 120,
•e portrait de P. Meurice, p. 341, et l'encadrement delà
page 408.

Eugène Véron.

CCXCIII

A descriptive Catalogue of ihe Work of Rembrandt van Rhyn,
by Ciiari.es Henry Middleton, B. A. London, John Murray.
Un volume grand in-8" de lix et J41 pages.

On nous dispensera de revenir, à propos de cette étude
nouvelle de l'œuvre de Rembrandt, sur le fait particulier d'un
enthousiasme trop général, parmi les amateurs, pour n'être
point légitime et — nous osons bien le croire ■—• durable.
« L'opinion ne s'égare jamais tout à fait, dit Fromentin. Par
des chemins incertains, souvent pas les mieux choisis, elle
arrive en définitive à l'expression d'un sentiment vrai. » Et si
l'intelligent critique n'acceptait que sous le bénéfice d'un
minutieux inventaire certaines formes admiratives d'une bana-
lité parfois agaçante pour un artiste doublé d'un lettré, il n'en
avouait pas moins ceci, c'est que Rembrandt a rédigé,
coordonné, promulgué pour ainsi dire le code du clair-obscur.
Il y a bien de quoi suffire à la gloire d'un artiste. Nulle part
mieux que dans ses eaux-fortes, le maître n'asseoit sa règle,
ne donne sa loi, si l'on veut, et il est peut-être regrettable —■
soit dit en passant — que Fromentin n'ait pas songé à pour-
suivre, dans cet ensemble si vaste et si varié, la recherche des
principes qu'il s'efforçait de dégager des quatre ou cinq pages
capitales que conservent les galeries de la Hollande.

Le livre que nous avons à apprécier n'émane ni d'un
artiste ni d'un critique habituel. La sobriété, la simplicité,
essentiellement anglaise, de l'exposition, sont des qualités
auxquelles il faut tenir dans une œuvre que l'on consulte le
plus souvent au hasard des circonstances.

Puis ce travail a un autre caractère, c'est de ne faire
double emploi avec aucun autre. Il n'est ni la reproduction de
l'œuvre du maître, ni le groupement méthodique des sujets
d'après les systèmes de Tischendorff ou de l'abbé Zani, mais
il reprend chaque œuvre dans l'ordre présumé de sa produc-
tion. On s'explique assez qu'une très large part a dû être faite
à l'hypothèse dans ce système, car si l'œuvre de Rembrandt
contient bon nombre de pièces datées, il en renferme bien
davantage de muettes. En admettant même qu'avec un maître
dont les diverses manières sont assez nettement tranchées, un
classement général chronologique ne soit pas impossible, la
question se complique singulièrement, lorsqu'il s'agit d'arriver
à ranger une couple de cent feuilles qui ont parfois le caractère
fugitif des plus simples croquis.

Dire que les travaux de Vosmaer ont été ici d'un précieux
secours, est superllu ; dire encore que l'exposition du Bur-
lington-Club a pu venir en aide à la tâche de l'auteur, est d'au-
tant moins nécessaire que lui-même a participé à cette expo-
sition et à la rédaction de son Catalogue. Il a même été
quelque peu malmené à ce propos dans son pays, ce que nous
ne rappelons que pour dire que le livre de M. Middleton n'en
a pas moins de très sérieux mérites et que MM. Dutuit et
Charles Blanc ont eu raison de joindre sa nomenclature à la
leur et à celles de Bartsch, de Claussin et de Wilson.

L'auteur a cru pourtant devoir transiger avec la rigueur
de son système; il a distrait les paysages des séries de sujets à
figures. On ne saisit pas trop le motif de cette restriction. Dans
l'œuvre de Rembrandt, le paysage tient une place capitale,
précisément parce qu'il est interprété dans le même esprit que
les données issues de la libre fantaisie de l'artiste. Le même
mélange de vérité et de fiction s'y retrouve si bien, que dans
le Paysage aux trois arbres, par exemple, M. Ch. Blanc croit
voir le ciel s'animer et quelque génie de l'air souiller la tem-
pête.

Nous ne sachions pas que sur le continent l'ordre adopté
par M. Middleton ait prévalu jusqu'à ce jour. La clas-sification
 
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