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L'ART
l'influence de Hogarth en Allemagne au xvme siècle, et
au xixc celle de la France, et en particulier de Gavarni.
Mais ce sont là des accidents sans portée générale. La
caricature n'en reste pas moins l'expression la plus sincère
et la plus originale, non seulement des sentiments popu-
laires, qui en sont l'occasion, mais de la forme d'esprit où
elle prend sa source.
J'insiste sur ce point parce qu'il me paraît capital. Il
ne faudrait pus, en effet, s'imaginer que des études comme
celles auxquelles se livre M. J. Grànd-Carteret ne sont
que des curiosités, bonnes à amuser les gens qui aiment
à rire. Ce serait se tromper gravement sur la valeur réelle
d'un pareil travail.
M. J. Grand-Carteret a réuni dans le même volume-
tous les documents qui se rapportent aux nations d'ori-
gine germanique, l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse
allemande, — sauf quelques pages consacrées à la Suisse
française pour laquelle il eût été difficile de trouver place
dans un autre volume.
Il a pris un à un tous les caricaturistes de ces trois
pays et a caractérisé la manière de chacun d'eux en
appuyant ses appréciations d'exemples en général bien
choisis. Cette revue complète et soigneusement faite per-
met donc de se rendre compte des divers courants qui.
depuis le xvie siècle jusqu'à nos jours, ont agité les esprits
de l'autre côté du Rhin, et de l'importance que l'esprit
Titre de i, a nouvelle édition des Œuvres de Busch.
(Gravure extraite de : les Mœurs et la Caricature eu Allemagne, en Autriche, en Suisse.)
public a attachée aux questions et aux événements reli-
gieux, politiques et sociaux qui se sont produits pendant
cette longue suite d'années.
On comprend que, pour enfermer une pareille matière
en un seul volume, il lui a fallu choisir et résumer; mais
ses choix sont significatifs et ses résumés sont d'une net-
teté remarquable. Il me semble qu'il eût été difficile de
faire mieux. Peut-être pourrait-on regretter qu'il n'ait pas
cru devoir condenser toute cette masse d'observations en'
une appréciation générale des traits essentiels de l'esprit
germanique. Il est vrai que ce travail sera mieux à sa place
dans le dernier volume qu'il aura à écrire sur la carica-
ture, parce qu'alors la comparaison même de l'art carica-
Si nous avions à donner notre opinion sur la caricature
germanique comparée , à la nôtre, il nous semble que la
distinction est facile à faire.
La caricature allemande procède surtout par exagéra-
tions violentes, dont le plus grand nombre sont absolu-
ment froides parce qu'on y sent un effort et un calcul
parfaitement raisonné. Les autres, qui sont de beaucoup
les meilleures, et l'on peut dire les seules qui aient un
caractère artistique, procèdent d'une imagination naturel-
lement portée aux grossissements et aux déformations
fantastiques. Les premières sont purement intellectuelles,
combinées en quelque sorte mathématiquement, avec une
logique trop apparente, qui les ramène à une sorte
tural chez les différentes races rendra plus faciles et plus I d'argumentation plastique ; les secondes, de beaucoup les
intelligibles la distinction et l'appréciation des caractères moins nombreuses, sont des charges sans prétentions
particuliers à chacune. philosophiques, où l'auteur s'abandonne à la fantaisie
L'ART
l'influence de Hogarth en Allemagne au xvme siècle, et
au xixc celle de la France, et en particulier de Gavarni.
Mais ce sont là des accidents sans portée générale. La
caricature n'en reste pas moins l'expression la plus sincère
et la plus originale, non seulement des sentiments popu-
laires, qui en sont l'occasion, mais de la forme d'esprit où
elle prend sa source.
J'insiste sur ce point parce qu'il me paraît capital. Il
ne faudrait pus, en effet, s'imaginer que des études comme
celles auxquelles se livre M. J. Grànd-Carteret ne sont
que des curiosités, bonnes à amuser les gens qui aiment
à rire. Ce serait se tromper gravement sur la valeur réelle
d'un pareil travail.
M. J. Grand-Carteret a réuni dans le même volume-
tous les documents qui se rapportent aux nations d'ori-
gine germanique, l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse
allemande, — sauf quelques pages consacrées à la Suisse
française pour laquelle il eût été difficile de trouver place
dans un autre volume.
Il a pris un à un tous les caricaturistes de ces trois
pays et a caractérisé la manière de chacun d'eux en
appuyant ses appréciations d'exemples en général bien
choisis. Cette revue complète et soigneusement faite per-
met donc de se rendre compte des divers courants qui.
depuis le xvie siècle jusqu'à nos jours, ont agité les esprits
de l'autre côté du Rhin, et de l'importance que l'esprit
Titre de i, a nouvelle édition des Œuvres de Busch.
(Gravure extraite de : les Mœurs et la Caricature eu Allemagne, en Autriche, en Suisse.)
public a attachée aux questions et aux événements reli-
gieux, politiques et sociaux qui se sont produits pendant
cette longue suite d'années.
On comprend que, pour enfermer une pareille matière
en un seul volume, il lui a fallu choisir et résumer; mais
ses choix sont significatifs et ses résumés sont d'une net-
teté remarquable. Il me semble qu'il eût été difficile de
faire mieux. Peut-être pourrait-on regretter qu'il n'ait pas
cru devoir condenser toute cette masse d'observations en'
une appréciation générale des traits essentiels de l'esprit
germanique. Il est vrai que ce travail sera mieux à sa place
dans le dernier volume qu'il aura à écrire sur la carica-
ture, parce qu'alors la comparaison même de l'art carica-
Si nous avions à donner notre opinion sur la caricature
germanique comparée , à la nôtre, il nous semble que la
distinction est facile à faire.
La caricature allemande procède surtout par exagéra-
tions violentes, dont le plus grand nombre sont absolu-
ment froides parce qu'on y sent un effort et un calcul
parfaitement raisonné. Les autres, qui sont de beaucoup
les meilleures, et l'on peut dire les seules qui aient un
caractère artistique, procèdent d'une imagination naturel-
lement portée aux grossissements et aux déformations
fantastiques. Les premières sont purement intellectuelles,
combinées en quelque sorte mathématiquement, avec une
logique trop apparente, qui les ramène à une sorte
tural chez les différentes races rendra plus faciles et plus I d'argumentation plastique ; les secondes, de beaucoup les
intelligibles la distinction et l'appréciation des caractères moins nombreuses, sont des charges sans prétentions
particuliers à chacune. philosophiques, où l'auteur s'abandonne à la fantaisie