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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 12.1886 (Teil 1)

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Champfleury: La caricature au Japon, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19705#0131

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io8

L'ART.

Le chasseur le ramasse, cherche à le lire; mais les pages
sont couvertes d'indéchiffrables caractères semblables
à des têtards.

A partir de cet événement, les Renards-Fées usent de
mille enchantements pour rentrer en possession de leur
grimoire. Wang-Tchin possède de beaux habits; mais
lorsqu'il veut faire toilette sa robe de soie devient une
feuille de bananier desséchée; de vieilles tiges de nénu-
phar remplacent son bonnet de gaze; au lieu de brillants

Milford, dans Taies of Old Japan 1, a rapporté d'autres
légendes qui tendent à montrer qu'il ne faut pas badiner
avec la réputation des renards.

Dans une soirée, un des invités, Tokutaro, voulant se
donner comme un esprit fort, contredit un des assistants
qui signale les exploits des renards ; lui, Tokutaro, traite
ces récits de fables.

La soirée touche à sa fin. Tokutaro se met en mesure
de traverser un bois pour regagner sa demeure. Sur la

morceaux de jade qui lisière passe un re-
ornaient sa robe, ce ^ nard qui fuit; bientôt
sont de méchants ^^ÊSÊÈS:^'"'. après apparaît une
ronds de bois taillés MpL^MÉ^i^à , jeune fille. C'est, à
dans le tronc d'un ^^^^Ét^^^Sm^k ' ^ ) n'en Pas douter, le
saule pourri. - -^z^^^^Sp^^L^^^^^^ -f renard qui a pris cette
Le serpent rampe, le /^^^^'l '.^^^^^^^^^^^ fo.rme. Tokutaro
tigre bondit, chacun selon ^riSStLSr- Ï3£p<f& , 'i'fjSs' <^èts^^^°"!vPt^4^^&Pk écoute la jeune fille,

l'espèce à laquelle il aP- J&^wÇMÏT J&i / lfi^%^^ J#> W§w essaie de lui faire

partient. Les renards pos- ftWal >jj^3CT ■ ^*^\%» .—-3'"/ HrtSîr

sèdetït des livres divins w/>Jfi'} / \ -1 WfâS Cr°lre 40-11 Prend

auxquels ils attachent un /^>^~e^J^§57* *«tt^~»—->«=■■•■ —^ffl**' plaisir à son entre-

grandprixL . W * V\ tien; mais il regarde

Ce conte chinois v ^^ren*^— a=t**. uvec unc extrême

des Renards-Fées dé- ,se?ea* attention si un bout

chiffrant leur gri- Le Grimoire des rats, de la queue du renard

moire, les Japonais, d'après Hokou-Saî. ne frétille pas sous

sans en faire l'objet la robe.

d'un petit drame aussi complet, l'ont appliqué à des rats
fort savants en apparence. Et c'est ainsi que Hokou-Saï

Tous deux arrivent ainsi chez les parents de la jeune
tille que Tokutaro connaît. « Vous croyez peut-être,

les a représentés, étudiant le texte d'un livre sous la direc- dit-il en les prenant à part, que c'est votre fille que j'ac-

tion bienveillante d'un professeur.

En Europe, nous verrions dans ce dessin la symbolisa-
tion d'animaux rongeurs, « dévorant » au figuré des
livres dans une bibliothèque dépourvue de chats. Mais
pourquoi compliquer l'intellect des artistes japonais et
le surcharger de nos inductions à double sens ? La repré-

compagne? — Sans doute. — Détrompez-vous, c'est un
malin renard. — Notre fille! Un renard! répond la mère.
Quelle impertinence grossière ! »

Pour convaincre les gens, Tokutaro prend à bras-le-
corps la jeune fille et la roue de coups dans le but de lui faire
reprendre sa forme d'animal; mais il frappe si violemment

sentation des rats la prétendue sor-

parodiânt certains ' cière qu'elle tombe

actes de l'homme / / / / / / // . sur le sol sans vie.

suffit pour intéres- / . / / // / / /,/■ . ^U com^e de

ser un instant un / / / / // /p/ //' la ^ureur' ^es Pa"

peuple facileàamu- / /' / // / // pL/ / / /t^^ÉÉS^ rents appellent

ser' / / // / /^^■J^^R/^^^^&S leurs voisins; ils se

En d'autres cir- / / // / /A / /r 1X.\£ ^HJ^ÉHÉ/'^^Ef/^L jettent sur Toku-

constances les Ja- / / ^ ,/ ^ ^ ^ -$^ty/^^^^^^^^^^^^^ taro ;^ lui^ aussi va

fées, un prince (^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^/^^^^^>j trier et obtient sa

tombe éperdument [ vJjjjjggïpY V' ■ grâce à condition

amoureux d'une ' (?) qu'il entrera dans

belle jeune fille, il les ordres, après

i i , , L'armée des renards pendant la pluie, • • • 1

cherche a s appro- avoir subi la ton-

■ ii 11 d'après Hokou-Saï.

cher d elle en tous sure,
lieux. Un soir que Tokutaro ac-

cepte et se soumet à l'opération; mais il n'en reste pas
moins accablé, à demi privé de sentiment.

Tout à coup, le malheureux entend un éclat de rire. Le
jour paraît. Tokutaro se retrouve sur la lisière du bois,
à l'endroit où lui est apparu la veille le renard. N'était-ce
qu'un rêve? Les renards l'ont-ils mystifié pour avoir
médit d'eux? En se frottant les yeux avec la main, Toku-
taro sent son crâne rasé. Honteux, il rentre chez lui;
mais ses compagnons le bafouent de telle sorte que,
vaincu par ses ennemis, Tokutaro est contraint de se faire
moine.

i. Londres, 1871.

la jeune fille s'est laissée aller au sommeil sur un lit de
chrysanthèmes, le prince aperçoit une queue de renard
passer sous la robe de sa maîtresse. Pour échapper aux
sorcelleries de la magicienne qui peu à peu a repris tout
entière sa physionomie de renard, l'amoureux décoche
à l'animal une flèche à la tête ; le lendemain la jeune fille
reparaît toujours séduisante, mais blessée au front. C'en
est fait : le prince est guéri de sa passion.

1. Voir les Renards-Fées dans le Choix de Contes et Nouvelles,
traduits du chinois par The'odore Pavie. In-8". Paris, Benjamin
Duprat. 183g.
 
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