UN ARTISTE ALSACIEN AU XVe SIECLE
ETUDES SUR MARTIN SCHŒN. n3
Vol. U. 6, n° 26. Saint Georges combattant le dragon.
Le saint galope de gauche à droite ; la sainte est agenouillée
à droite. Se rapproche de la gravure Bartsch 5 r, qui nous
montre le saint en contre-partie. Haut., 10 cent. i/2;larg..
14 cent. 1/2. Bon dessin, et que l'on peut attribuer au
maître.
l'oreille de sa trop crédule victime, tandis que de sa queue
ramenée en avant il active sa marche. Il regarde droit
devant lui. Vers le centre du dessin se trouvent une autre
chèvre et un troupeau de moutons. Au fond, sont couchés
le berger et son chien. Terrain montueux, presque
dépourvu de verdure. Facture très serrée et très écrite,
Vol. U. 7, n° 1 1. Berger s'appuyant sur sa houlette. surtout dans les deux animaux, qui sont tout à fait dans le
Le manteau, sous lequel on aperçoit une besace, flotte au j caractère des gravures de notre maître. Haut., 198 millim.;
vent; la main droite tient un rosaire. Au fond, quelques larg., 275 millim. (Allusion au mauvais pasteur?) Attribu-
brebis à peine indiquées. Le terrain, sans traces de végé- tion probable.
tati.on, est traité dans la manière conventionnelle que — N° 81. Portrait d'homme. C'est un personnage
notre maître paraît avoir empruntée à Rogier. Il faut bien I assez âgé, vu de face et à mi-corps; rond ou assez replet,
l'avouer, Martin Schœn n'est pas paysagiste, pas plus il est rasé ; un turban recouvre sa tête ; ses bras, dont Je
qu'il n'est architecte; s'il sait rendre à merveille une fleur bas manque, sont croisés, à en juger la position des mains,
isolée (par exemple lés roses ou les fraises des tableaux de | Figure compassée, d'un travail plutôt pénible que large et
Golmar), s'il est un ornema- franc. Haut., r53 millim.;
niste de première force (qu'on larg., 112 millim. Encre
se rappelle sa crosse, son en- ^-5^^^ bleuâtre. Attribution proba-
censoir, ses armoiries1, il est / /^^^^^^^^!—~-^ ^a physionomie offre
moins heureux dans la repro- y^! /,■'//^V//^^^^p:^^^^^^^^\i/^k S^^^^^44*^ une certaine ressemblance
duction d'un site ou dans /flf'/f f ;\$Ê ''^JÊ^^^^^SSU^- ^Ê#W' &VQC ce^e ^ dessm n°4' de
l'invention de monuments i\\ 1 \\\ !\l M,// A^siL^lOT l'ancienne collection Didot.
d'architecture. Ses succès- Ji&A%]%\\il ^'Cym^S''^^ Un autre dessin, appartenant
scurs ont sous ce rapport (^^\J^^»v ^l^^ \7\C*^K '^IMlii à M. le professeur Oehri, de
réalisé un progrès notable. ^^S^^s^^^j^^^^l^^^s'^^l^MP Bàle, représente le même
La figure qui nous occupe SgB^^^^^g^^'l ^JHp personnage que le n° 8 1, vu
ne manque ni d'intimité ni ^jHMfâ^^^^^^^==S^^^à^|l.i&Jffliï un peu plus de profil, et avec
de noblesse ; elle pourrait ^^/™^^W^^^m^^^^ÊÊ^Mwm^^ dcs tra'ts 1111 Peu épaissis,
bien être, comme dans l'art /''^^^jjM^HBK^^MMr —N°82. Portrait d'homme
chrétien primitif, une allu- /'yh^Ê v ^^^^^(kMB|H8B^^^ vu de profil. — N° 84. Por-
sion au divin pasteur, car ^"v^^l^ ''y^l^^^^wÊuSOm trait d'homme vu de trois
Martin Schœn traite d'ordi- '^PîN^^^^^^^^mStoB^É^ quarts. — N° 85. Portrait
naire avec plus de rudesse ~~'MlèiêSmM ja^^^mqHWl\MMw/Mffl d'homme vu de face,
les simples^ manants. Haut., ê ^ ^'^^^^^^te^^yp'• '^^^^^^^ ^ — ^N° ^ 90. Portrait cle
debout sur le croissant de la ^^^^^^^A^^^^ ^ .^f^^^^^^^a coiffée d'une sorte de turban
lune. Tournée vers notre f ( R ÏWjfÇ!) //W'/ / rort riche; ses tresses sont
droite, elle tient dans ses bras O WJ \Jj relevées sur ses tempes, ses
son fils, entre les mains du- / W ' y/ yeux baissés sur l'œillet qu'elle
quel on aperçoit une fleur. Sy tient dans sa droite. Haut.,
L'astre dessine une figure /\ /C '5a millim.; larg., 11 1 mil-
humaine. Encre très noire, / . J /: lim.
dessin plus rude qu'à l'ordi- / j J/ Si ce dessin et le n° 81 sont
naire. L'ensemble est d'une / ; de Martin Schœn, ce qui
grande vulgarité; la figure de ^ J*' n'est pas impossible, ilsprou-
l'enfant seule rentre dans la Etude de tête. veraient que le maître s'est
manière de l'artiste. Haut., Dessin de Scliongauer.(Musée de Bâte. Vol. U. 8, n» 82.) aussi essayé dans le portrait.
21 cent. 1/2; larg., 1 2 cent. En effet, ils ont été exécutés
— N° 17. Baptême du Christ. Ce dessin, à la plume, I dans ce but bien déterminé et non pour servir d'étude pré-
avec quelques parties lavées, d'autres rehaussées de blanc, j paratoire à un tableau. Quoique les droits de Martin Schœn
d'autres enfin non terminées, est évidemment une copie de 1 à la paternité du « Pius Joachim », au musée de Bàle (pein-
la gravure Bartsch 8, copie assez sensiblement agrandie, j tures, n° 65), nous paraissent litigieux, nous savons que
La figure du Christ est froide, sans expression, tandis que lorsqu'il voulait représenter des personnages pris dans la
dans l'estampe elle brille d'un éclat si doux et si profond.
Le nez est trop court. Le dessin a peut-être pour auteur
Urs Graf, qui, comme on sait, a publié une copie (en sens
inverse) de la gravure en question 1.
— N° 57. Femme à genoux et priant. Elle est coiffée
d'un turban sous lequel elle a relevé ses nattes ; son voile
flotte. Dessin non terminé ; dans la tête, les contours seuls
sont indiqués. Plus que douteux.
vie réelle, il faisait merveille. Le donateur figuré aux pieds
de saint Antoine, au musée de Colmar, nous en offre la
preuve.
— N° 82. Etude de tête. Le dessin représente un
homme d'un certain âge, tourné à gauche et vu de profil.
Il est coiffé d'un turban; à son oreille est suspendue une
boucle ornée d'une breloque. Sa figure, pleine de vie et de
caractère, exprime la hardiesse. L'exécution est à la fois
— N° 78. Loup et chèvre se dirigeant vers une forêt. \ simple et vigoureuse. Il y a une science profonde rien que
Le loup, d'une taille colossale, paraît tenir entre ses dents j dans l'arrangement du turban. De la plus grande authen-
ticité. Haut., 14 cent. 1/2; larg., 10 cent. 1/2.
1. Le savant directeur du musée de Bâle, M. His-Heusler, a res- — N« 84, Étude de tête. Tête tournée de gauche à
titué à Urs Graf cette copie que Passavant avait cherché à lui enle- , . , -rc- j> 1 r 1 u
ver. (Archivfilr die Zeichn. Kûnste, 1865, page 85, et Jahrbucher fur dr01te' également coiffée d'un turban. La bouche a une
Kuntswissenschaft, 1872, page 145. | expression dure et méprisante; les lèvres, fort développées,
ETUDES SUR MARTIN SCHŒN. n3
Vol. U. 6, n° 26. Saint Georges combattant le dragon.
Le saint galope de gauche à droite ; la sainte est agenouillée
à droite. Se rapproche de la gravure Bartsch 5 r, qui nous
montre le saint en contre-partie. Haut., 10 cent. i/2;larg..
14 cent. 1/2. Bon dessin, et que l'on peut attribuer au
maître.
l'oreille de sa trop crédule victime, tandis que de sa queue
ramenée en avant il active sa marche. Il regarde droit
devant lui. Vers le centre du dessin se trouvent une autre
chèvre et un troupeau de moutons. Au fond, sont couchés
le berger et son chien. Terrain montueux, presque
dépourvu de verdure. Facture très serrée et très écrite,
Vol. U. 7, n° 1 1. Berger s'appuyant sur sa houlette. surtout dans les deux animaux, qui sont tout à fait dans le
Le manteau, sous lequel on aperçoit une besace, flotte au j caractère des gravures de notre maître. Haut., 198 millim.;
vent; la main droite tient un rosaire. Au fond, quelques larg., 275 millim. (Allusion au mauvais pasteur?) Attribu-
brebis à peine indiquées. Le terrain, sans traces de végé- tion probable.
tati.on, est traité dans la manière conventionnelle que — N° 81. Portrait d'homme. C'est un personnage
notre maître paraît avoir empruntée à Rogier. Il faut bien I assez âgé, vu de face et à mi-corps; rond ou assez replet,
l'avouer, Martin Schœn n'est pas paysagiste, pas plus il est rasé ; un turban recouvre sa tête ; ses bras, dont Je
qu'il n'est architecte; s'il sait rendre à merveille une fleur bas manque, sont croisés, à en juger la position des mains,
isolée (par exemple lés roses ou les fraises des tableaux de | Figure compassée, d'un travail plutôt pénible que large et
Golmar), s'il est un ornema- franc. Haut., r53 millim.;
niste de première force (qu'on larg., 112 millim. Encre
se rappelle sa crosse, son en- ^-5^^^ bleuâtre. Attribution proba-
censoir, ses armoiries1, il est / /^^^^^^^^!—~-^ ^a physionomie offre
moins heureux dans la repro- y^! /,■'//^V//^^^^p:^^^^^^^^\i/^k S^^^^^44*^ une certaine ressemblance
duction d'un site ou dans /flf'/f f ;\$Ê ''^JÊ^^^^^SSU^- ^Ê#W' &VQC ce^e ^ dessm n°4' de
l'invention de monuments i\\ 1 \\\ !\l M,// A^siL^lOT l'ancienne collection Didot.
d'architecture. Ses succès- Ji&A%]%\\il ^'Cym^S''^^ Un autre dessin, appartenant
scurs ont sous ce rapport (^^\J^^»v ^l^^ \7\C*^K '^IMlii à M. le professeur Oehri, de
réalisé un progrès notable. ^^S^^s^^^j^^^^l^^^s'^^l^MP Bàle, représente le même
La figure qui nous occupe SgB^^^^^g^^'l ^JHp personnage que le n° 8 1, vu
ne manque ni d'intimité ni ^jHMfâ^^^^^^^==S^^^à^|l.i&Jffliï un peu plus de profil, et avec
de noblesse ; elle pourrait ^^/™^^W^^^m^^^^ÊÊ^Mwm^^ dcs tra'ts 1111 Peu épaissis,
bien être, comme dans l'art /''^^^jjM^HBK^^MMr —N°82. Portrait d'homme
chrétien primitif, une allu- /'yh^Ê v ^^^^^(kMB|H8B^^^ vu de profil. — N° 84. Por-
sion au divin pasteur, car ^"v^^l^ ''y^l^^^^wÊuSOm trait d'homme vu de trois
Martin Schœn traite d'ordi- '^PîN^^^^^^^^mStoB^É^ quarts. — N° 85. Portrait
naire avec plus de rudesse ~~'MlèiêSmM ja^^^mqHWl\MMw/Mffl d'homme vu de face,
les simples^ manants. Haut., ê ^ ^'^^^^^^te^^yp'• '^^^^^^^ ^ — ^N° ^ 90. Portrait cle
debout sur le croissant de la ^^^^^^^A^^^^ ^ .^f^^^^^^^a coiffée d'une sorte de turban
lune. Tournée vers notre f ( R ÏWjfÇ!) //W'/ / rort riche; ses tresses sont
droite, elle tient dans ses bras O WJ \Jj relevées sur ses tempes, ses
son fils, entre les mains du- / W ' y/ yeux baissés sur l'œillet qu'elle
quel on aperçoit une fleur. Sy tient dans sa droite. Haut.,
L'astre dessine une figure /\ /C '5a millim.; larg., 11 1 mil-
humaine. Encre très noire, / . J /: lim.
dessin plus rude qu'à l'ordi- / j J/ Si ce dessin et le n° 81 sont
naire. L'ensemble est d'une / ; de Martin Schœn, ce qui
grande vulgarité; la figure de ^ J*' n'est pas impossible, ilsprou-
l'enfant seule rentre dans la Etude de tête. veraient que le maître s'est
manière de l'artiste. Haut., Dessin de Scliongauer.(Musée de Bâte. Vol. U. 8, n» 82.) aussi essayé dans le portrait.
21 cent. 1/2; larg., 1 2 cent. En effet, ils ont été exécutés
— N° 17. Baptême du Christ. Ce dessin, à la plume, I dans ce but bien déterminé et non pour servir d'étude pré-
avec quelques parties lavées, d'autres rehaussées de blanc, j paratoire à un tableau. Quoique les droits de Martin Schœn
d'autres enfin non terminées, est évidemment une copie de 1 à la paternité du « Pius Joachim », au musée de Bàle (pein-
la gravure Bartsch 8, copie assez sensiblement agrandie, j tures, n° 65), nous paraissent litigieux, nous savons que
La figure du Christ est froide, sans expression, tandis que lorsqu'il voulait représenter des personnages pris dans la
dans l'estampe elle brille d'un éclat si doux et si profond.
Le nez est trop court. Le dessin a peut-être pour auteur
Urs Graf, qui, comme on sait, a publié une copie (en sens
inverse) de la gravure en question 1.
— N° 57. Femme à genoux et priant. Elle est coiffée
d'un turban sous lequel elle a relevé ses nattes ; son voile
flotte. Dessin non terminé ; dans la tête, les contours seuls
sont indiqués. Plus que douteux.
vie réelle, il faisait merveille. Le donateur figuré aux pieds
de saint Antoine, au musée de Colmar, nous en offre la
preuve.
— N° 82. Etude de tête. Le dessin représente un
homme d'un certain âge, tourné à gauche et vu de profil.
Il est coiffé d'un turban; à son oreille est suspendue une
boucle ornée d'une breloque. Sa figure, pleine de vie et de
caractère, exprime la hardiesse. L'exécution est à la fois
— N° 78. Loup et chèvre se dirigeant vers une forêt. \ simple et vigoureuse. Il y a une science profonde rien que
Le loup, d'une taille colossale, paraît tenir entre ses dents j dans l'arrangement du turban. De la plus grande authen-
ticité. Haut., 14 cent. 1/2; larg., 10 cent. 1/2.
1. Le savant directeur du musée de Bâle, M. His-Heusler, a res- — N« 84, Étude de tête. Tête tournée de gauche à
titué à Urs Graf cette copie que Passavant avait cherché à lui enle- , . , -rc- j> 1 r 1 u
ver. (Archivfilr die Zeichn. Kûnste, 1865, page 85, et Jahrbucher fur dr01te' également coiffée d'un turban. La bouche a une
Kuntswissenschaft, 1872, page 145. | expression dure et méprisante; les lèvres, fort développées,