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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 12.1886 (Teil 1)

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Molinier, Émile: Les plaquettes de la Renaissance, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19705#0204

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L'ART

antique qui a été reproduite en plaquette, VAmour condui-
sant un char L D'autres menus objets empruntent aussi à
cette série de monuments leur décoration. De nom-
breuses plaquettes indiquent par leur forme découpée
qu'elles ont dû orner des pommeaux d'épée, et le musée
du Louvre possède un beau sabre du commencement du
xvie siècle dont la poignée est ornée d'une plaquette bien
connue, Lucrèce se donnant la mort, deux fois répétée.
Les mortiers de bronze, les secchie ou seaux à eau sont
décorés de même : une secchia, qui fait partie de la col-

nérotomachie ou Songe de Polyphile, par Francesco
Colonna.

La céramique et l'émaillerie ne pouvaient, pas plus que
les autres arts, échapper à ce courant qui poussait les
artistes du xvic siècle à utiliser les modèles qu'ils trouvaient
dans les plaquettes. Un plat du musée de Pesaro, de la
fabrique de Gubbio, porte, sur l'ombilic et en relief, la
reproduction du revers d'une médaille de Sperandio, deux
génies soutenant un écu chargé d'un aigle, accompagné
des mots : opvs sperandei 1 . On trouve fréquemment

lection Thiers, a±i musée du reproduite sur des plats de la
Louvre -, est ornée au fond ffk même fabrique 2 une plaquette
de la Lucrèce dont on vient Jlwv très connue de l'école de Pa-
de parler, et sur les côtés de doue, représentant la Vierge
deux plaquettes , Apollon et |^vBBB| à mi-corps, de profil à droite,
Marsyas, Cérès et Tripto- r<<8j|SË^%|w^BB>w|^ et portant l'enfant Jésus dans
lème, alternant avec des imita- ffim lîjffiF^ f^lpÇl!s«D ^^Sëi^gjBBaësarJ ses bras; ce groupe est géné-
rions de monnaies romaines. , - —............ .-— ~ ralemcnt accompagné dedeux

Un des plus remarquables | ' ,, ' ' \* .■ ' .„.'.'■" ' . candélabres,

exemples que l'on puisse citer j ■■ iy ^A. : >^ On n'a point jusqu'ici si-

de cette adaptation des plaquet- pj^RN , .'J^^^^. -,= '• .anale d'émaux italiens copiés

tes se remarque encore sur ^ j , ! ■ "\ sur des plaquettes; mais on

une pièce possédée également .' ../ • • ' II''' ~''" '" 'A peut être certain i|ii'en France,

parle musée du Louvre : un , •',> ' ?" v ; 'v les em;i i l ] eu rs de Limoges o-

portant fragment existe à l'était ^ " 4^ 'n^ej^ xvi^ siècle

bien que' cet" usage paraisse ,t','fi '.Si les adaptations dont on

avoir été très restreint. La col- 1 • ' vient de parler sont les plus

lection du marquis Trivulzio, La Vierge et l'Enfant Jésus. nombreuses, elles sont en re-

à Milan, contient une reliure École de Padoue, xv» siècle. (Musée du Louvre.) vanche les moins imprévues

du xvie siècle dont les deux et sont loin de présenter l'in-

plats sont ornés de la reproduction de deux plaquettes de
Giovanni délie Corniole, le Jugement de Paris et Mucius
Scœvola. Pour imprimer ces plaquettes en relief sur le
cuir, on a dû se servir d'une matrice en creux exécutée
sur les originaux de bronze.

Il est probable que les plaquettes ont aussi défrayé
les illustrateurs de livres de la fin du xv° siècle et du com-
mencement du xvie. Cependant on n'en peut guère citer
qu'un seul exemple bien caractéristique. La plaquette
attribuée à Antonio da Brescia représentant une Nymphe
endormie, vers laquelle s'avancent deux satyres, a évidem-
ment inspiré une gravure de l'édition de 1499, de YHyp-

1. E. Mûntz, les Précurseurs, page 71.

2. N° 120 du Catalogue de la collection Thiers.

3. H. Barbet de Jouy,;Notice des sculptures du Moyen-Age, de
la Renaissance et des temps modernes, n° 26.

térêt qu'offre la reproduction des plaquettes dans la
grande sculpture décorative. C'est là un point beaucoup
moins connu et dont l'étude est fertile en conséquences
d'une importance plus générale. Mais, pour que cet intérêt
existe réellement, il faut d'abord démontrer et admettre le
principe suivant: les sculpteurs ont copié les plaquettes,
mais on ne peut considérer les plaquettes comme exé-
cutées d'après des sculptures de grande dimension.

(La suite prochainement.)

Emile Molinier.

1. Voyez nies Majoliques italiennes en Italie, pages 94-0,5. — C'est
le revers de la médaille de Giovanni Bentivoglio. Voyez Armand,
les Médailleurs italiens, tome I, page 65, n° 7.

2. Notamment sur le plat du musée du Louvre, n° D. 5i3.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
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