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Hustin, A.: Exposition universelle de 1889: Les peintres du centenaire 1789-1889
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0021
LES PEINTRES DU CENTENAIRE.
11
Tous ces morts, glorieux à des titres aussi divers qu'inégaux, sont encore trop près de nous ;
leur passé, étudié pour la plupart à cette place, est trop connu pour que nous soyons autorisé à
insister.
Il ne nous reste donc plus qu’à prendre congé de nos lecteurs, en les priant d’excuser l’insuf-
fisance et la brièveté de cette revue d’un siècle de peinture.
Un siècle de peinture ! Et quel siècle !
Jamais peut-être on ne vit un art national subir, en l’espace de cent années, autant d’orien-
tations différentes. A l’époque où nous l’avons pris, c’est-à-dire à l’aurore de la Révolution, il
avait déjà subi l’influence des idées nouvelles. Il avait délaissé les élégances parfois licencieuses et le
'T- •
Ferdinand Heilbuth, par lui-même.
grand sentiment décoratif de Boucher, les pastorales de Watteau, pour s’élever dans des régions
plus austères et se faire à la fois philosophe et stoïcien. Avec l’Empire, il fut avant tout héroïque.
Sous la monarchie bourgeoise, il se fit, sous l’étendard romantique, passionné, batailleur, assoiffé
de vie. Ce fut l’époque du triomphe de la couleur que, par une réaction tout humaine, les
élèves les mieux organisés de David avaient inconsciemment préparé. Aux antipodes, il s’essaya
à devenir grec de par M. Ingres, sans cependant conserver de ces deux grands courants originaires
des impulsions nettement définies.
Où va-t-il, à l’heure présente ?
Il serait difficile de le préciser. A la veille du xxe siècle se manifestent des tendances réfor-
matrices. Une école est née, qui prêche le culte de l’observation au dehors, sous les crudités du
ciel. Ce qui paraît la préoccuper avant tout, ce sont les amodiations de la couleur aux milieux,
le secret des reflets mystérieux, l’analyse patiente des ombres et des métamorphoses de la lumière,
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Tous ces morts, glorieux à des titres aussi divers qu'inégaux, sont encore trop près de nous ;
leur passé, étudié pour la plupart à cette place, est trop connu pour que nous soyons autorisé à
insister.
Il ne nous reste donc plus qu’à prendre congé de nos lecteurs, en les priant d’excuser l’insuf-
fisance et la brièveté de cette revue d’un siècle de peinture.
Un siècle de peinture ! Et quel siècle !
Jamais peut-être on ne vit un art national subir, en l’espace de cent années, autant d’orien-
tations différentes. A l’époque où nous l’avons pris, c’est-à-dire à l’aurore de la Révolution, il
avait déjà subi l’influence des idées nouvelles. Il avait délaissé les élégances parfois licencieuses et le
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Ferdinand Heilbuth, par lui-même.
grand sentiment décoratif de Boucher, les pastorales de Watteau, pour s’élever dans des régions
plus austères et se faire à la fois philosophe et stoïcien. Avec l’Empire, il fut avant tout héroïque.
Sous la monarchie bourgeoise, il se fit, sous l’étendard romantique, passionné, batailleur, assoiffé
de vie. Ce fut l’époque du triomphe de la couleur que, par une réaction tout humaine, les
élèves les mieux organisés de David avaient inconsciemment préparé. Aux antipodes, il s’essaya
à devenir grec de par M. Ingres, sans cependant conserver de ces deux grands courants originaires
des impulsions nettement définies.
Où va-t-il, à l’heure présente ?
Il serait difficile de le préciser. A la veille du xxe siècle se manifestent des tendances réfor-
matrices. Une école est née, qui prêche le culte de l’observation au dehors, sous les crudités du
ciel. Ce qui paraît la préoccuper avant tout, ce sont les amodiations de la couleur aux milieux,
le secret des reflets mystérieux, l’analyse patiente des ombres et des métamorphoses de la lumière,