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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Bessières, Marc: Le musée Frédéric Spitzer et son catalogue, I-IV
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Leroi, Paul: Salon de 1890: introduction, I, [1]; quelqu'un
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0184

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166

L’ART.

d’or émaillé, des vases en cristal de roche ou en pierres
dures nous attirent au fond de la troisième salle, tandis
qu’une autre vitrine; qui contient des échantillons extraor-
dinaires de la verrerie orientale ou vénitienne, nous amène
à la dernière galerie où les majoliques italiennes vous cap-
tiveront par la beauté des motifs et par l’éclat de leurs
couleurs changeantes, tantôt dorées, tantôt empourprées
comme un coucher de soleil. Il n’est peut-être pas de
collection au monde qui contienne en ce genre autant
de ces pièces di primo cartello qui, dès le jour de leur
création, furent considérées comme des objets d’art dignes
de remplacer sur les tables princières l’orfèvrerie d’or ou
d’argent à laquelle le malheur des temps forçait les poten-
tats à renoncer.

IV

Vous voilà parvenus — croyez-vous — au terme de
cette succession ininterrompue d’enchantements plus
variés les uns que les autres. Vous vous trompez. L’im-
mense porte à laquelle aboutissent les éblouissements des
majoliques vous invite à l’ouvrir ; passez-en le seuil; une
gigantesque Armeria vous attend.

D’immenses tapisseries historiques sont fixées aux
murailles; étendards, fanons et oriflammes sont suspen-
dus aux voûtes élancées ; d’immenses croisées contiennent
d’anciens vitraux géants dont les tonalités puissantes se
répercutent en reflets fantastiques dans la forêt des armures
blanches ou dorées. Et partout ce ne sont qu’épées,
casques ou hallebardes, boucliers, pistolets ou arquebuses
remplissant d’innombrables vitrines ou s’étalant en tro-
phées dont s’enorgueillirait à bon droit plus d’un arsenal.

Un seul homme a obstinément voulu tout cela et,
l’ayant voulu, a constamment eu pour foi inébranlable le
proverbe : vouloir, c’est pouvoir.

A lui seul, il a pu ce qu’il avait voulu. Tout cela il l’a
créé sans collaboration aucune.

Je vous entends vous écrier qu’après un tel Exegi
monumentum, M. Spitzer, chargé d’ans et d’honneurs,
s’est définitivement reposé. C’est bien peu le connaître. Il
n’est rien qui vieillisse autant que l’oisiveté. Vous allez
voir comment il entend et pratique l’art de ne pas vieillir
en s’occupant sans cesse.

Marc Bessièrf.s.

(A. suivre.)

SALON DE 1890

INTRODUCTION

I

quelqu’un

a législature actuelle est de date trop récente pour qu’il soit
possible de discerner, dès aujourd’hui, si, parmi les nouveaux
élus du suffrage universel, il se rencontre nombre d’intelli-
gences assez hors de pair pour se rendre compte de l’influence
considérable de l’art sur la prospérité nationale, et cela, je
tiens à l’ajouter à l’honneur de la France, tout autant au point
de vue purement matériel que sous le rapport intellectuel.

Les députés du défunt Parlement n’y ont vu goutte à de
bien rares, à de bien timides exceptions près. Il ne s’est, en
tout cas, trouvé personne à la Chambre pour protester contre
des agissements intéressés qui abaissaient l’art à l’état de
réclame électorale et revêtaient d’une forme nouvelle les écœurantes manifestations du cabotinage.

Il est consolant de penser que le Parlement compte, cette fois, parmi ses membres les plus
distingués, un homme d’une compétence tout à fait supérieure en matière d’art, un homme du
jugement le plus sûr, un homme incapable de se prêter à aucune Prousterie. Cet homme est de
plus un lettré de race, parlant clair et franc, allant droit au but, sans phrases inutiles, sans
citations de remplissage, sans un seul mot superflu, mais avec force idées pratiques, force idées
fécondes, les seules vraiment patriotiques, toujours exprimées avec la netteté chère à la grande
génération des illustres penseurs français du siècle dernier. J’ai nommé M. Ed. Aynard, député
du Rhône, président de la Chambre de Commerce de Lyon. Je lui dois la bonne fortune d’une
lecture qui m’a profondément réconforté; je veux parler de son article Beaux-Arts, publié dans
 
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