Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

DOI Artikel:
Venturi, Adolfo: Ercole de' Roberti
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0060

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext



HrKli



JÉSUS CONDUIT AU SUPPLICE.

Partie de la prédelie peinte par Ercole de’ Roberti et conservée à la Galerie royale de Dresde. — Dessin de Charles E. Wilson.

ERCOLE DE' ROBERTI

e nom de ce peintre a été depuis peu rappelé à la mémoire des éru-
dits et des amateurs d’art, après avoir été, pendant des siècles,
confondu avec Ercole Grandi. Tandis que le premier nous représente
les simples, vulgaires et populaires réalités du xve siècle, le second
est inspiré par les formes idéales du xvie. Ce sont les champions de
deux générations artistiques qui se succédèrent l'une à l’autre,
de deux époques historiques différentes. L’un nous offre des
figures pleines de mouvement et d’ardeur dramatique, avec une
recherche plus profonde, un style lin, solide, tranchant ; l’autre
reproduit des images plus sereines, plus suaves, plus calmes,
moins variées, avec plus d'ampleur dans le style. C’est dans les
écoles de Cosma Tura et de Padoue, sous l'influence du puissant
chef d’école ferrarais et à l’enseignement de Jacopo Bellini, que Roberti a pris sa trempe vigou-
reuse, sa force caractéristique et son amour de l’antiquité. L’art de Lrancia et de Costa a
enseigné à Grandi sa manière suave et son coloris harmonieux. La renommée du premier est
célébrée dans la chronique rimée de Giovanni Santi ', le père de Raphaël; celle du second, dans
l’élégie latine de Daniello Lini i. 2.

Les deux artistes néanmoins devinrent une seule personne, dès l’époque de Vasari, et l’ombre
glorieuse d’Ercole de’ Roberti se confondit avec celle de Grandi, qui vécut à une époque plus
proche du biographe d’Arezzo, auquel il ne fut pas toujours accordé de séparer le vrai du faux,
au milieu des nombreux détails qu'il a recueillis. Deux peintres avaient été appelés à Bologne,
où ils avaient laissé plusieurs de leurs œuvres sous le nom <XErcole da Ferreira ; Vasari les
confondit en une seule personnalité. Il semble pourtant que cet auteur, en parlant d’Ercole
Grandi, ait eu en vue les peintures d’Ercole de’ Roberti ; dans la préface de la troisième partie
de son ouvrage, il cite ce nom avec celui de Mantegna et d’autres peintres dont l’activité se
développa principalement au xve siècle. En tant qu’artiste, Vasari attribue ces œuvres à Roberti ;
en tant que biographe, au contraire, il fournit des renseignements se rapportant à Grandi3 *.

Les Lerrarais furent peut-être entraînés dans cette erreur par Vasari ; Superbi ne parle
que d'Ercole de la famille Grandi h Baruffaldi embrouille davantage encore l’écheveau5 6; et
Barotti, enfin, suppose qu’il doit y avoir plus d’un Ercole de Lerrare, à moins qu’on ne lui
accorde une vie extraordinairement longue5. Cesare Cittadella signala le nom d’Ercole de’ Roberti

i. Pungileoni, Elogio di Giovanni Santi, page 74-

-i. Gualandi, Memorie originali italianc risguardanti le Belle Arti. Série V, 1884, page 167.

3. Vasari, Le Vite, etc.

4- Superbi, Apparato degli huomini illustri ferraresi. Ferrare, 1620.

5. Baruffaldi, Vite de’ pittori e scultori ferraresi. Ferrare, 1844-1846.

6. Pitture c sculture che si trovano nelle chiese, Inoghi publici c sobborghi di Ferrara. Ferrare, 1770.

Tome XLVIII.

7
 
Annotationen