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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Rocheblave, Samuel: L' œuvre gravé de Caylus: description de l'œuvre gravé de Caylus - sa valeur artistique, son sens et sa portée
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0146

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Le Dormeur.

Gravure du comte de Caylus, d’après le Titien.

L’OEUVRE GRAVÉ DE CAYLUS

CAYLUS •—- SA VALEUR ARTISTIQUE
SA PORTÉE

Compagnies que, d’amateur distingué qu’il était, Caylus
a pu passer maître ; c’est en étudiant les travaux et les
méthodes courantes qu’il a pu concevoir le projet de
compléter les premiers, de rajeunir les secondes. C’est de
l’Académie que pour lui tout part, c’est à l’Académie que
tout aboutit. C’est de ce double foyer que rayonnent et se
propagent, par l’intermédiaire des écrivains de tout étage,
des salons, des écoles, de la presse, toutes les recherches,
toutes les découvertes.

L’œuvre entière de Caylus—une des plus importantes
du xvine siècle — portera donc cette marque curieuse
qu’elle est essentiellement une oeuvre d’académicien. Si
elle a fait quelque bien, tout le mérite devra en être rap-
porté à ces corps si décriés par certains contemporains,
objets de tant de discussions passionnées, à ces institutions
que le premier souffle de la Révolution balaya sans pitié.
Bel éloge pour 1’ « Académie royale », et pour ce qu’on
appelait encore la « petite » Académie. Il est vrai que, si
elles firent un peu de bien, ce fut sans bruit ; la politique
et la philosophie étaient bannies de ces modestes assem-
blées. Là, point de ces professions de foi hardies qui trou-
blent les esprits et les divisent; point de ces élections
retentissantes qui semblent un défi jeté au pouvoir. Une
couronne à décerner, un passage à éclaircir, voilà leurs
plus graves disputes. Il n’en sera que plus intéressant de
suivre de près, dans leurs occupations ordinaires, ces
utiles et candides travailleurs; d’assistûr à leurs délibéra-
tions, de se pénétrer de leur esprit. Caylus, surtout, ne
sera bien compris que lorsqu’il aura été vu à l’œuvre,
observé sur son terrain, lui qui mettait ce titre d’acadé-
micien à si haut prix, qu’il le choisit parmi tant d’autres,
pour être l’unique parure de son tombeau.

C’est l’Académie de Peinture et de Sculpture qui le

DESCRIPTION DE L OEUVRE GRAVE DE

SON SENS ET

Sv\\ AV b, Caylus a exercé

x > ~ - a

* ' " une influence consi-

dérable sur l’art du
xvme siècle, ainsi que
sur les études archéo-
logiques. Entre lui,
d’une part, les artistes
et les savants de l’au-
tre, c’est un perpétuel
échange d’idées où
Caylus donne plus
qu’il ne reçoit, une
action continue qui
peu à peu incline l’art,
la science, vers des
voies nouvelles. Le
résultat est double ;
mais la méthode est
une. L’esprit qui l’ap-
plique par instinct
d’abord, par logique
ensuite, n’a jamais
varié un instant. Il
s’est simplement en-
richi et développé :
d un mot, il a grandi.
Ilfautcependant, pour
plus de clarté, étudier
séparément le double
courant de cette action
unique, suivant le milieu où elle s’est exercée, •— ici, à
l’Académie royale de Peinture et de Sculpture, — là, à
l’Académie des Inscriptions. C’est au sein de ces deux

0 cL. A u. Rfcji

Madone.

Gravure du comte de Caylus,
d’après Lucas de Leyde.
 
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