Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

DOI Artikel:
Vachon, Marius: Le mobilier à l'exposition universelle de 1889, [2]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0228

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
JL E MOBILIER

A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE i 8 8 9 1

Le Chapitre du mobilier appelle celai des tissus
d’ameublement. J’aurais voulu, auparavant, consacrer
quelques paragraphes aux œuvres des tapissiers décora-
teurs; j’y renonce. L’Exposition contenait quelques loges
où l’on avait tenté des restitutions d’ensembles décoratifs.
J’écris restitution avec une intention très précise, car ces
travaux, pour lesquels il avait été
dépensé beaucoup d’argent et de
patience, n’étaient rien moins
qu’inspirés par des estampes du
siècle passé. On y regrettait l’ab-
sente des figures de cire, recou-
vertes de costumes historiques an-
ciens; l’illusion en eût été parfaite.

Toutefois, il faut loyalement faire
exception pour une maison, que je
ne nommerai point pour cent rai-
sons variées, qui avait, fort origi-
nalement, résolu de montrer un
ameublement fin de siècle. Elle a
obtenu un immense succès de fou
rire et ce succès était bien justifié.

On en conservera longtemps le
souvenir.

Les tissus d’ameublement cons-
tituent des séries immenses,puisque
cette branche de l’industrie textile
embrasse la tapisserie des Gobelins
et la cretonne imprimée. C’est là,
où il est nécessaire de se borner ;
une simple énumération dans
chaque série exigerait des pages
nombreuses. Mieux vaut résumer
l’impression d’ensemble.

Si l’on établit, pour l’Exposition
de la Manufacture nationale des
Gobelins, une comparaison entre
1878 et 1889,on ne peut que recon-
naître une certaine supériorité à la
production, pendant la dernière période décennale. Les
auteurs des modèles paraissent revenir, petit à petit, aux
vraies traditions de l’art décoratif. Qui contesterait sérieu-
sement à M. Galland de l’originalité, de l’ingéniosité, du
goût le plus fin et le plus délicat, dans ses seize composi-
tions pour le Palais de l’Elysée ? Le Manuscrit et l’Impri-
merie de M. Ehrmann, pour la Bibliothèque nationale,1

1. Voir l'Art, 16“ année, tome I", page 79.

(FIN)

11e sont-ils pas de tiers morceaux ? Les Lemaire le cadet,
les Jacques, les Blain de Fontenay, les Miolon, les Duha-
mel firent-ils autrefois, dans leurs bordures et dans leurs
alentours, des fantaisies plus pittoresques et plus gra-
cieuses de formes, que MM. Charles Lameire, I.avastre
et Luc-Olivier Merson n’en ont mis, avec libéralité, dans
le grand tapis de la Savonnerie,
dans les panneaux décoratifs de la
Marine, de l'Art, des Sciences et
de la Guerre, exécutés pour l’Ely-
sée? Dans tout le trésor du Garde-
Meuble national, il n’y a pas beau-
coup de pièces, de la plus belle
période des Gobelins, qui écrase-
raient par leur somptuosité, par
leur haute allure décorative, la
Filleule des fées, de M. Mazerolle
et les Lettres, les Sciences et les
Arts, de M. Ehrmann. On a voulu
faire un procès de tendances à la
Manufacture nationale de tapisse-
ries, pour avoir entrepris l'exécu-
tion de la décoration de l’escalier
du Sénat, qui comprend le Che-
vreuil, par M. Rapin; l’Ara rouge,
de M. de Curzon; le Faisan, de
M. Lansyer ; les Cigognes, de
M. Paul Colin ; dont le tissage,
appliqué à la reproduction de
fleurs, de plantes et d’animaux, ne
.serait pas digne du talent des ar-
tistes des Gobelins. A-t-011 oublié
la Tenture des Indes, les Maisons
royales, les Grotesques, etc. ? On
est injuste pour les Gobelins, dans
les sévères et violentes critiques,
qui les ont assaillis. Qu’on remonte
mentalement à cinquante ans en
arrière et meme encore plus haut,
et l’on verra quels progrès immenses ont été faits, depuis
1871. On reconnaît loyalement que jamais les artistes
tapissiers ne furent plus habiles, ne pratiquèrent avec
plus d’art leur métier ; on approuve chaleureusement la
généralisation récente du modèle par hachures, substitué
définitivement au modèle par gradations, qui nous a valu
tant de reproductions de tableaux, aujourd’hui en pleine
ruine. Que critique-t-on ? La qualité des modèles. Mais

Etoffe d’ameublement.

Soierie de Lyon fabriquée par MM. Cliatel et V. Tassinari.
(Exposition Universelle de 1889.)
 
Annotationen