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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Brès, Louis: Exposition universelle de 1889: l'art dans nos colonies et pays de protectorat, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0071

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EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889

L’ART DANS NOS COLONIES ET PAYS DE PROTECTORAT1

(suite)

IV

Vers le milieu de l’Esplanade des Invalides s’élève, sur
une soixantaine de mètres de longueur, une haute con-
struction en charpente aux poutres apparentes, peintes de
couleurs vives où domine le vermillon, surmontée de
dômes campaniformes
vert-de-grisés. Cet édifice
de physionomie suffi-
samment exotique, mais
qui ne vise à rappeler
aucun style, ne manque
pas d’originalité. C’est le
Palais central des Colo-
nies. Il est précédé d’une
pelouse avec pièces d’eau
et massifs de plantes exo-
tiques qu’égayent çà et là
les notes luisantes de
quelques potiches colos-
sales et que traverse une
allée principale décorée
d’une double rangée de
lions chimériques.

Le Palais des Colo-
nies est l’œuvre de
MM. Sauvestre, archi-
tecte, et des Tournelles,
ingénieur, commissaire
adjoint de l’Exposition
coloniale.

La distribution inté-
rieure comprend une
salle centrale couronnée
d’un dôme de trente mè-
tres d’élévation et deux
grandes salles d’exposi-
tion au rez-de-chaussée
comportant un premier
étage de galeries circu-
laires. La surface totale d’exposition s’élève à plus de deux
mille mètres carrés. C’est là qu’ont été réunis les produits
de nos colonies lointaines, sans préjudice des expositions
de la Cochinchine, de l’Annam-Tonkin et du Cambodge,
pour lesquelles ont été édifiés des pavillons spéciaux,

i. Voir l’Art, i5° année, tome II, pages 143 et 200.

Le pavillon d'honneur est occupé par une partie de
l’Exposition permanente des colonies. C’est M. Bilbaut,
conservateur de cette exposition coloniale au palais de
l’Industrie, qui a été chargé de son installation à l’Espla-
nade des Invalides. Il l’a fait avec méthode et avec goût.
Dans des vitrines rangées le long des murs, sont étalées

des collections de bois
sculptés, de boîtes en
laque, de petits meubles,
de plateaux incrustés du
Tonkin, de poteries de la
Cochinchine, de l’Inde,
du Sénégal, de statuettes
hindoues en bronze,
d’armes, de selles et ac-
cessoires divers de har-
nachement brodés de
couleurs vives, d’instru-
ments de musique aux
formes les plus bizarres,
de modèles de barques
et de moyens de trans-
port. Nos pays de pro-
tectorat, nos colonies les
plus lointaines sont re-
présentés là par des spé-
cimens variés de leurs
industries artistiques. Si
quelques-uns de ces ob-
jets, de forme tout à fait
rudimentaire, révèlent
un état social peu avancé,
beaucoup témoignent de
l’influence d’une civili-
sation ancienne et de tra-
ditions artistiques d’une
incontestable originalité.

Au centre du pavil-
lon, sous le dôme même,
s’élève une sorte de pyra-
mide que domine un gigantesque panache de bambous.
Sur les gradins de cet autel, les divinités de l’Inde et de
l’Extrême-Orient ont été placées côte à côte. Parmi elles,
quelques statuettes de bronze, mystérieuses et sombres,
sont l’expression d’un art du plus fier caractère. Nous
remarquons divers fragments d’un ancien char de Bahour,

Pavillon d’honneur du Palais des Colonies.
(Exposition Universelle de 1889.) — Dessin de L. Le Riverend.
 
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