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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Vachon, Marius: Exposition universelle de 1889: la ferronnerie d'art
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Bessières, Marc: Le musée Frédéric Spitzer et son catalogue, V-VII
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0207

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LE MUSEE FREDERIC SPITZER ET SON CATALOGUE.

187

la maladie de l’Alt deutsch et du rococo ? C’est là encore
bien plus épouvantable :

Ils n’en mouraient pas tous, mais tous étaient frappés.

En art, la mort 11’engendre pas la vie. Aujourd’hui,
en Allemagne même, comme en France et comme en
Angleterre, commence à se manifester une réaction. On
rêve d’un art, qui, sans cesser d’être national, puise ses

éléments ailleurs que dans la poussière du passé ; qui
s'inspire d’idées vivantes. Après avoir copié brutalement
les chefs-d’œuvre des anciens maîtres, on cherche ins-
tinctivement à les analyser, pour trouver le secret de cette
grâce, de cette fantaisie et de cette grandeur, qui sont en
eux et qui nous charment si profondément. Ce secret, on
l’a découvert : c’est la nature. A l’Exposition de 1889.
plusieurs sections des arts industriels ont prouvé que

Lustre,

par MM. Moreau frères. — (Exposition Universelle de 1889.)

cette évolution s’accomplissait, énergique et décisive. Dans
la section de l’orfèvrerie, on a rencontré maintes œuvres,
où se trahissait la préoccupation d’un art nouveau, basé
sur l’interprétation de l’art ; dans la section de la céra-
mique, le mouvement paraissait plus accentué encore, et,
dans la section des soieries lyonnaises, il était déjà la
révolution. Les brocarts, les velours de Gênes, les lampas
hispano-mauresques, les damas palermitains, les Bony et
les Philippe de la Salle, mêmes, si admirablement imités
qu’ils fussent, à les confondre avec les originaux, ne
tenaient guère, auprès de ces superbes étoffes nouvelles,

d’un coloris si vigoureux et si clair, où les dessinateurs,
formés par les écoles de Lyon, avaient jeté audacieuse-
ment, à pleines mains, les Heurs fraîches de nos jardins et
de nos prés, les feuilles vertes de nos arbres, stylisées par
un goût délicat ou conservées simplement dans toute leur
grâce naturelle. Laissons passer les copistes et les imita-
teurs du passé. Malgré eux, le xixc siècle comptera un style
nouveau, qui reste, pour nous, dans la période indécise
du crépuscule d’aurore, mais qui éclatera, pour nos fils et
neveux, dans toute sa splendeur radieuse.

Marius Vachon.

LE MUSÉE FRÉDÉRIC SPITZER ET SON CATALOGUE'

(suite)

V

Si M. Spitzer, après avoir accompli l’œuvre considé-
rable de sa collection, n’a point voulu goûter des charmes
du dolce farniente, c’est qu’il s’est souvenu de La Fon-
taine et de son

. Défendez-vous au sage

De se donner des soins pour le plaisir d’autruy

11 a donc voulu que ce Musée, création de toute une
vie, servît, et dans le présent et dans l’avenir, à l’instruc-

1. Voir l'Art, iô° année, tome Ier, page 164.

tion de ceux-là mêmes qui n’auraient jamais pu voir tant
de trésors d’art, rassemblés à grands frais, et, bravant les
années, n’écoutant que sa vaillance, il s’est lancé dans une
entreprise nouvelle, non moins colossale en son genre
que sa collection même. *11 n’a pas reculé devant l’établis-
sement de six majestueux volumes in-folio somptueuse-
ment illustrés, décrivant savamment chaque pièce des
différentes sections de ce Musée, fondé par un simple
particulier, et commentant ces descriptions de dessins, de
gravures, de chromolithographies d’une perfection sans
précédent.
 
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