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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Bénédite, Léonce: Les écoles d'art décoratif à l'exposition universelle de 1889
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Bessières, Marc: Le musée Frédéric Spitzer et son catalogue, I-IV
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0182

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164

L'ART.

quable étude que nous avons citée. C’est la réforme des
Musées de province, la plupart incomplets, mal organisés,
souvent même insignifiants, qui ne sont que des sujets de
curiosité pour les étrangers et les visiteurs, sans être d’un
profit sérieux pour les élèves, les amateurs ou les artistes.
Or, enseigner par le Musée, c’est autant le moyen de for-
mer le goût des élèves que de développer celui du public,
c’est préparer à l’art à la fois le producteur et le consom-
mateur. Ne pourrait-on, dans les Musées d’ordre secon-
daire, combler les lacunes par des collections de repro-
ductions : moulages, estampes, photographies, etc., et
joindre aux Musées, dans les villes où il n’y a pas de
Musée spécialement consacré aux industries, des salles de
modèles d’art décoratif? Il faut faire en sorte que le Musée'
devienne partout le complément de l’Ecole, essayer enfin
« de grouper le plus possible l’Ecole et le Musée, la
théorie et la pratique, l’exemple et la leçon ».

Mais nous avons le devoir de ne plus tarder. Nous ne

devons pas oublier que l’art ne peut pas rester un seul jour
stationnaire. La marche vertigineuse des progrès utilitaires
se poursuit en se multipliant chaque jour. Il faut que
l’art avance aussi vite que la science, qu’il n’attende pas
l’expansion des progrès nouveaux pour se les approprier ;
il faut, dès qu’une invention nouvelle se produit, une
industrie nouvelle s’annonce, une simplification nouvelle
se présente, qu’il s’en empare immédiatement et sans se
demander s’il ne se met pas en contradiction avec ses
vieux principes. L’art ne doit pas avoir de préjugés, il doit *
tenir à s’introduire partout, à ne rien laisser, même dans
les nécessités les plus vulgaires de la vie, à l’incohérence
et au mauvais goût. Il faut qu’il soit partout et toujours
le maître, s’il ne veut être rapidement abandonné, — ce
qui serait la défaite de nos industries, — ou réduit au rôle
étroit, qui diminuerait de jour en jour, de servir d’amu-
sement à la richesse et de prétexte à la vanité.

Léonce B e ne dite..

Bas-relief en ivoire.

Travail espagnol du début du xvie siècle. (Collection Spit{cr.)

LE MUSÉE FRÉDÉRIC SPITZER ET SON CATALOGUE

1

e toutes les précieuses collections privées, il
n’en est pas de plus familières, non seule-
ment aux Parisiens, mais aux étrangers qui
se succèdent sans cesse à Paris, que les
innombrables trésors d’art réunis, avec une
persévérance acharnée de tous les instants, par l’amateur
éminent dont les savants efforts ont abouti à la création
d’un véritable Musée dans son hôtel de la rue de Villejust.
Cette popularité si légitime a sa source dans le concours
le plus généreux, le plus libéral, prêté, en toutes circons-
tances, aux nombreuses Expositions rétrospectives organi-
sées tant en France qu’à l’étranger, et dans l’empressement
le plus courtois à accueillir tout amateur, toute personne
de goût, et à faciliter constamment l’étude de tant de belles
choses aux érudits, aux archéologues, aux lettrés, aux
artistes.

A l’encontre de certains collectionneurs bourrus, — la
race n’en est pas éteinte, — qui font grise mine, si même
ils ne vous ferment la porte au nez, lorsqu’on s’avise de
solliciter la faveur d’être admis à contempler leurs richesses,
M. Frédéric Spitzer, qui a formé depuis un demi-siècle un
Musée à côté duquel pâlissent les collections publiques de
plus d’un Etat, M. Spitzer n’est jamais plus satisfait que
lorsqu’on met ses galeries à contribution, soit pour
élucider l’une ou l’autre question intéressante, soit pour
faciliter les études archéologiques ou pour aider à la
publication de quelque livre d’art.

Nul seuil n’est plus hospitalier

I I

C’est au premier étage qu'ont été accumulées tant de
merveilles, divisées en sections spéciales et classées avec
un goût exquis, non par les soins d’un ou de plusieurs
conservateurs, mais par l’infatigable activité de leur pro-
priétaire seul, dont la verte vieillesse ignore absolument
le poids des années.

A droite du palier, décoré d’une série d’exquises tapis-
series de la Renaissance, vous pénétrez dans le cabinet de
travail, qui est tout simplement le Hall le plus somptueu-
sement artistique qui se puisse rêver.

La corniche est entièrement rehaussée de portraits
provenant du plafond de la salle d’honneur d’un palais de
Crémone.

Aux murs, séparés par les scintillements de faïences
hispano - moresques, de qualité exceptionnelle, dix
tableaux de tapisserie, chefs-d’œuvre des ateliers des
Flandres et d’Italie. Les spécimens italiens sont en mino-
rité : VAdoration des Mages et /’Annonciation, celle-ci de
provenance mantouane. La Flandre triomphe avec un
Repos de la Sainte Famille en Égypte, une Adoration des
Bergers, une Sainte Famille, la Vierge et le Christ,
représentés à mi-corps, la Vierge, sainte Anne et VEnfant
Jésus, etc., etc. Puis, à droite et à gauche des deux portes
monumentales en bois sculpté, -— de travail espagnol, daté
de 15q 1, —-■ et de la cheminée d’Arnay-le-Duc, -— morceau
accompli de l’art français, publié par Claude Sauvageot
dans Palais, Châteaux, Hotels et Maisons de France du
XVe au XVIIIesiècle, — des meubles de toute beauté, tels
 
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