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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Diehl, Charles: Les mosaïques byzantines de la Sicile, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0081

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Figures de saints.

Mosaïque de la Martorana. (xn° siècle.) *— Dessin de Mll° Marie Weber.

LES

mosaïques BYZANTINES DE LA SICILE

ans 1 histoire de l'art byzantin, si peu connue et si digne de l’être, les
monuments de la Sicile méritent de tenir une place éminente. De même
qu’à Ravenne, ville grecque égarée en Occident, l’art byzantin du ve et du
VIe siècle nous apparaît sous sa forme la plus éclatante, ainsi Palerme, en
y joignant Cefalù et Monreale, nous donne, mieux que l’Orient même, une
f; exacte et brillante idée de l’école de mosaïque byzantine qui florissait au
xue siècle. Par une singulière fortune, nul grand souvenir antique, nul
monument moderne ne vient ici obscurcir l’éclat de cette glorieuse époque;
nulle splendeur rivale ne détourne l’admiration de ces incomparables ouvrages de l’art
siculo-normand, véritables bijoux qui ne ressemblent à rien de ce que l’on voit ailleurs.
Pendant près d’un siècle, en effet, — le seul qui marque dans son histoire, — Palerme a
offert au monde un unique et merveilleux spectacle ; sous l’influence d’une dynastie étran-
gère, celle des princes normands, qui furent vraiment la maison nationale de Sicile, elle a
produit une civilisation raffinée, un art original et charmant, qui fut, à sa date, le premier
du monde, art séduisant entre tous, qui a su combiner et fondre trois éléments qui semblaient
inconciliables, et du monde byzantin, du monde arabe, du monde latin, juxtaposés par les hasards
de la conquête sur la terre de Sicile, tirer le plus extraordinaire et le plus attirant mélange qui
fut jamais. Des églises romanes, étincelantes de mosaïques et traitées dans le détail selon les
habitudes arabes et byzantines; des cathédrales qui semblent, suivant le mot de M. Renan,
« historiées de bas en haut comme les pages d'une Bible resplendissante » ; des basiliques latines
s’achevant par des coupoles byzantines, des chapelles bâties sur des plans de mosquées, avec un
plafond décoré de pendentifs en forme de stalactites et orné d’inscriptions coufiques, Sainte-
Sophie et la mosquée d’Omar s’associant à Saint-Etienne de Caen : voilà la combinaison sans
exemple que la Sicile a rêvée au xne siècle et réalisée. La Martorana et la Chapelle palatine, la

cathédrale de Cefalù et l’abbaye de Monreale doivent compter parmi les plus illustres monuments
Tome XLVI1I. IO
 
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