Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

DOI Artikel:
Vachon, Marius: Exposition universelle de 1889: la ferronnerie d'art
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0203

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889

LA FERRONNERIE D’ART

Nous n’en sommes pus encore revenus aux beaux temps
du passé, où le forgeron était le fidèle et fier auxiliaire de
l’architecte ; où le moindre village possédait un artisan, qui
savait habilement marteler à froid et à chaud une barre de
fer et la convertir en une solide et belle penture de por-
tail, en un pied élégant de grille d’église ; où les Mathurin
Jousse, les du Monceau et les Lamour frayaient de pair à
compagnon avec les maîtres du pinceau et de l’ébauchoir.

Lustre,

par MM. Moreau frères. — (Exposition Universelle de 1889.)

Mais, quel chemin il a été fait, cependant, depuis une
cinquantaine d’années, dans cette industrie artistique ! La
fonte de fer avait tué le fer forgé ; on coulait mécanique-
ment dans un moule de sable, en plusieurs fragments, les
balcons, les grilles, les rampes d’escalier, les impostes, etc.,
qui, jadis, sortaient tout entiers de la forge et dont le bras
vigoureux et la main délicate de l’artiste avaient façonné,
sur l’enclume sonore, la végétation exubérante de rin-
ceaux, d’arabesques et de fleurons. Plus de serrures, de

verrous, d’espagnolettes, de marteaux de porte, ciselés,
découpés, repercés, ornés de pittoresques gravures, d’écus-
sons et de figurines, pris dans la masse; ce n’étaient que
de simples morceaux de fonte, à l’épiderme rugueuse,
assemblés les uns contre les autres par des vis et vendus au
poids du vil métal, sans préoccupation d’une valeur de
main-d’œuvre et de celle d’une invention originale de
formes et d’une composition décorative. La restauration
des cathédrales par les Viollet-le-Duc, les Lassus, fit recher-
cher les forgerons, capables de mettre en état ou de repro-

Lustre,

par MM. Moreau frères. — (Exposition Universelle de 1889.)

duire les vieilles pentures de portes, les grilles d’intérieur,
les lampadaires, etc. Peu à peu, par la propagande de ces
travaux, dont la perfection technique avait surpris les
architectes eux-memes, le goût de la ferronnerie renaissait.
Le Musée de Cluny, sous la direction des du Sommerard,
recueillait avec soin les épaves de la rue de Lappe et du
quai à la Ferraille, où les démolitions des vieux quartiers,
troués par l’hausmanisme, avaient rejeté des merveilles
d’art, arrachées aux fenêtres, aux portes et aux escaliers
 
Annotationen