NOTRE BIBLIOTHÈQUE.
i3
un délai assez court, une dépression très sensible des éner-
gies et des capacités de toute la nation.
C’est là le fléau dont devaient, à bon droit, se préoccu-
per tous ceux qui songent au brillant passé de la France
et qui croient que ses destinées dans le monde ne sont pas
encore près de finir.
Les initiateurs de la Revue Universelle illustrée, après
de mûres délibérations, achevèrent d’élaborer leur mul-
Le Chateau de La Gaze.
(Gravure extraite de la Revue Universelle illustrée.)
tiple programme en 1888 et, avec beaucoup de résolution
et d’esprit de suite, ils passèrent immédiatement à l’exé-
cution. Voici, en peu de mots, ce qu’ils se proposaient de
faire.
Ils voulaient créer un recueil à la fois littéraire et
scientifique qui, en évitant soigneusement « le genre
ennuyeux », en restant récréatif, bien vivant, bien moderne,
se conformât scrupuleusement aux règles de la morale et
du goût, qui sont d’ailleurs absolument les mêmes. Leur
ambition était de fonder une revue qui pût pénétrer dans
toutes les classes de la société. Véritables « optimistes »,
ils se figuraient qu’il existe, dans tous les milieux, en dépit
Le Pas du Souci.
(Gravure extraite de la Revue Universelle illustrée.
de la diversité des fortunes et des carrières, des gens intel-
ligents et bien doués, avides de cultiver leur esprit, et qui
accueilleraient avec empressement et reconnaissance un
périodique où ils trouveraient chaque mois une vraie petite
encyclopédie de plaisir et de travail. Il s’agissait de faire
une revue assez jolie d’aspect, d’une correction assez élé-
gante pour qu’elle pût pénétrer, sans être accusée d’intru-
sion, dans le salon le plus mondain ; — et, en même temps,
assez intelligible, assez attrayante, assez accessible à tous
les points de vue, pour qu’il lui fût possible de conquérir
ces « milieux populaires intelligents » que l’on a réussi à
former chez nous, qui chaque jour se relèvent et se perfec-
tionnent et qui seront certainement dans l’avenir le salut
de notre laborieuse et pacifique démocratie.
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un délai assez court, une dépression très sensible des éner-
gies et des capacités de toute la nation.
C’est là le fléau dont devaient, à bon droit, se préoccu-
per tous ceux qui songent au brillant passé de la France
et qui croient que ses destinées dans le monde ne sont pas
encore près de finir.
Les initiateurs de la Revue Universelle illustrée, après
de mûres délibérations, achevèrent d’élaborer leur mul-
Le Chateau de La Gaze.
(Gravure extraite de la Revue Universelle illustrée.)
tiple programme en 1888 et, avec beaucoup de résolution
et d’esprit de suite, ils passèrent immédiatement à l’exé-
cution. Voici, en peu de mots, ce qu’ils se proposaient de
faire.
Ils voulaient créer un recueil à la fois littéraire et
scientifique qui, en évitant soigneusement « le genre
ennuyeux », en restant récréatif, bien vivant, bien moderne,
se conformât scrupuleusement aux règles de la morale et
du goût, qui sont d’ailleurs absolument les mêmes. Leur
ambition était de fonder une revue qui pût pénétrer dans
toutes les classes de la société. Véritables « optimistes »,
ils se figuraient qu’il existe, dans tous les milieux, en dépit
Le Pas du Souci.
(Gravure extraite de la Revue Universelle illustrée.
de la diversité des fortunes et des carrières, des gens intel-
ligents et bien doués, avides de cultiver leur esprit, et qui
accueilleraient avec empressement et reconnaissance un
périodique où ils trouveraient chaque mois une vraie petite
encyclopédie de plaisir et de travail. Il s’agissait de faire
une revue assez jolie d’aspect, d’une correction assez élé-
gante pour qu’elle pût pénétrer, sans être accusée d’intru-
sion, dans le salon le plus mondain ; — et, en même temps,
assez intelligible, assez attrayante, assez accessible à tous
les points de vue, pour qu’il lui fût possible de conquérir
ces « milieux populaires intelligents » que l’on a réussi à
former chez nous, qui chaque jour se relèvent et se perfec-
tionnent et qui seront certainement dans l’avenir le salut
de notre laborieuse et pacifique démocratie.