NOTRE BIBLIOTHEQUE.
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page, qui termine magistralement un ouvrage que je
désire fort voir traduire dans notre langue :
In every place we visited on mainland and island
Venice lias set lier stamp ; lier architecturefills tlie streets,
On ne peut mieux dire
éloquemment.
et on ne saurait le dire plus
Paul Leroi.
lier silversmiths’ work and broidery enriches the treasu-
ries, lier evangelistic lion gnards every gâte, présidés
over tlie judge’s bench, and frowns from every bastion,
and tlie accents oflier smootli softened dialect strike the
car at every turn. Venice will never seen more interesting,
and she will never be so well understood as after a pro-
longed tour in lier old maritime provinces, and among
the old cities wliich on the whole hâve altered but very
little since the time when tliey were still governed by
Venetian counts. The architecture of the mistress city
seemed to us to hâve a fresli meaning as the prototype of
mucli that liad been fami-
lial' during our rambles.
The scutcheons and em-
blems on palace and monu-
ment were the same we
liad learned to know in
the distant provinces as
the bearings of Venetian
counts or provveditori.
The actual stones of buil-
dings across the sea that
are now ruined or des-
troyed are to be found
adorning the temples and
palaces of the capital.
Columns from Pola déco-
rât e the churches, S. Maria
in Caneto was rifled to
enrich the shrine of St.
Mark, and it is only by
good fortune that the am-
phithéâtre of Pola itself
is still standing where it
is, and not on the Lido of
tlie mistress city. St. Mark
isfull of relies of Aquileia
and the cities wliicli peris-
hed with lier at the hand
of Attila; tlie galleries
arefronted with old altar-
slabs, or sarcophagi ga-
tliered from a hundred
cemeteries that were peo-
pled with dead while Ve-
nice herself was y et un-
born ; and the walls both witliin and without the churcli
are enriclied with délicate traceries and sparkle with
crisp Byzantine foliage that speak oftlie âge of Honorius
Tlieodoric or Juslinian ratlier oftlie ruder time ofPietro
Orseolo II.
No European State since the days of the Romans lias
more strongly stamped its individuality on its empire
than Venice ; she carried with lier lier arts, lier peculiar
form of government, and lier very dialect wherever she
went; lier influence may still be traced wherever the
standard of St. Mark lias been planted; and if tlie defects
of lier political System become apparent as one wanders
over lier ancient dominion, one learns also to appreciate
lier greatness '.
'■ Page 439. « Dans tous les endroits que nous avons visités, sur
le continent ou dans les îles, Venise a mis sa marque ; son architec-
ture peuple les rues, son orfèvrerie et ses broderies enrichissent les
trésors d’églises, son lion évangélique garde toutes les portes, sur-
Tome XLVIII.
DXXVIII
Bibliothèque littéraire de la Famille, publiée sous la
direction de M. F. Lhomme, agrégé de l’Université. Les
Chefs-d’œuvre de la Chaire. Un volume in-8° de
460 pages. Paris, Librairie de l’Art, 29, Cité d’Antin.
La Bibliothèque littéraire de la Famille, publiée sous
la direction d’un lettré éminent, M. F. Lhomme, a été
inaugurée par un volume consacré à Voltaire, et qui a
obtenu un succès des plus flatteurs. Avec une excellente
étude de M. Lhomme sur
le maître, le livre contenait
un choix, fait avec beau-
coup de méthode et de
sagacité, des différentes
oeuvres de Voltaire en
prose et en vers. Voltaire
a écrit assez d’ouvrages
pour garnir toute une bi-
bliothèque, mais tout n’est
pas égal dans ce qu’il a
produit ; bien des oeuvres,
conçues et exécutées trop
rapidement, sont dépa-
rées par des faiblesses, et,
monte le siège des juges et sur-
veille du haut de chaque bas-
tion, et les accents de son doux
et musical dialecte frappent
partout l’oreille. Venise ne pa-
raîtra jamais plus inte'ressante
et ne sera jamais aussi bien
comprise qu’après un voyage
prolongé parmi ses anciennes
provinces maritimes et parmi
les vieilles cités qui n’ont en
somme changé que très peu de-
puis l’époque où elles étaient
gouvernées par des comtes vé-
nitiens. L’architecture de la
Cité-mère revêt à nos yeux
une signification nouvelle
comme étant le prototype de
bien des choses qui nous furent
familières pendant nos péré-
grinations. Les armoiries et
les emblèmes des palais et des
monuments se trouvent être
les mêmes que nous avons
appris à connaître dans les
provinces comme appartenant aux comtes ou provveditori véni-
tiens. Les marbres des bâtiments en ruines actuellement, de l’autre
coté de la mer, nous les trouvons ornant les temples et les palais de
la capitale. Des colonnes de Pola décorent les églises; Santa Maria
de Caneto fut dépouillée pour enrichir l’autel de Saint-Marc et c’est
seulement par hasard que l’amphithéâtre de Pola est resté où il est
encore et 11e fut pas transporté sur le Lido de la grande cité. Saint-
Marc est plein de reliques d’Aquilée et des villes qui ont péri en
même temps qu’elle par la main d’Attila; ses galeries sont garnies
de marbres précieux et de sarcophages enlevés d’une centaine de
cimetières que la mort peupla alors que Venise elle-même n’était
pas née ; et les murs de l’église, à l’extérieur et à l’intérieur, sont
riches d’ornementations délicates et étincelants de ces enroulements
de feuillages byzantins qui nous parlent d’Honorius, de Théodoric
ou de Justinien bien plus que de la période plus rude de Pietro
Orseolo II.
« Aucune puissance européenne depuis les Romains n’a plus
profondément imprimé le sceau de sa personnalité sur ses posses- ■
sions que Venise ; elle a partout porté à sa suite ses arts, sa forme
particulière de gouvernement et son dialecte propre; son influence
se retrouve n’importe où fut planté l’étendard de Saint-Marc, et si
les défauts de son système politique sont frappants pour celui qui
parcourt ses anciens territoires, il apprend en même temps à en
apprécier la grandeur. »
4
Intérieur de l’église de Muggia V e c c h 1 a .
Dessin de T. G. Jackson.
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page, qui termine magistralement un ouvrage que je
désire fort voir traduire dans notre langue :
In every place we visited on mainland and island
Venice lias set lier stamp ; lier architecturefills tlie streets,
On ne peut mieux dire
éloquemment.
et on ne saurait le dire plus
Paul Leroi.
lier silversmiths’ work and broidery enriches the treasu-
ries, lier evangelistic lion gnards every gâte, présidés
over tlie judge’s bench, and frowns from every bastion,
and tlie accents oflier smootli softened dialect strike the
car at every turn. Venice will never seen more interesting,
and she will never be so well understood as after a pro-
longed tour in lier old maritime provinces, and among
the old cities wliich on the whole hâve altered but very
little since the time when tliey were still governed by
Venetian counts. The architecture of the mistress city
seemed to us to hâve a fresli meaning as the prototype of
mucli that liad been fami-
lial' during our rambles.
The scutcheons and em-
blems on palace and monu-
ment were the same we
liad learned to know in
the distant provinces as
the bearings of Venetian
counts or provveditori.
The actual stones of buil-
dings across the sea that
are now ruined or des-
troyed are to be found
adorning the temples and
palaces of the capital.
Columns from Pola déco-
rât e the churches, S. Maria
in Caneto was rifled to
enrich the shrine of St.
Mark, and it is only by
good fortune that the am-
phithéâtre of Pola itself
is still standing where it
is, and not on the Lido of
tlie mistress city. St. Mark
isfull of relies of Aquileia
and the cities wliicli peris-
hed with lier at the hand
of Attila; tlie galleries
arefronted with old altar-
slabs, or sarcophagi ga-
tliered from a hundred
cemeteries that were peo-
pled with dead while Ve-
nice herself was y et un-
born ; and the walls both witliin and without the churcli
are enriclied with délicate traceries and sparkle with
crisp Byzantine foliage that speak oftlie âge of Honorius
Tlieodoric or Juslinian ratlier oftlie ruder time ofPietro
Orseolo II.
No European State since the days of the Romans lias
more strongly stamped its individuality on its empire
than Venice ; she carried with lier lier arts, lier peculiar
form of government, and lier very dialect wherever she
went; lier influence may still be traced wherever the
standard of St. Mark lias been planted; and if tlie defects
of lier political System become apparent as one wanders
over lier ancient dominion, one learns also to appreciate
lier greatness '.
'■ Page 439. « Dans tous les endroits que nous avons visités, sur
le continent ou dans les îles, Venise a mis sa marque ; son architec-
ture peuple les rues, son orfèvrerie et ses broderies enrichissent les
trésors d’églises, son lion évangélique garde toutes les portes, sur-
Tome XLVIII.
DXXVIII
Bibliothèque littéraire de la Famille, publiée sous la
direction de M. F. Lhomme, agrégé de l’Université. Les
Chefs-d’œuvre de la Chaire. Un volume in-8° de
460 pages. Paris, Librairie de l’Art, 29, Cité d’Antin.
La Bibliothèque littéraire de la Famille, publiée sous
la direction d’un lettré éminent, M. F. Lhomme, a été
inaugurée par un volume consacré à Voltaire, et qui a
obtenu un succès des plus flatteurs. Avec une excellente
étude de M. Lhomme sur
le maître, le livre contenait
un choix, fait avec beau-
coup de méthode et de
sagacité, des différentes
oeuvres de Voltaire en
prose et en vers. Voltaire
a écrit assez d’ouvrages
pour garnir toute une bi-
bliothèque, mais tout n’est
pas égal dans ce qu’il a
produit ; bien des oeuvres,
conçues et exécutées trop
rapidement, sont dépa-
rées par des faiblesses, et,
monte le siège des juges et sur-
veille du haut de chaque bas-
tion, et les accents de son doux
et musical dialecte frappent
partout l’oreille. Venise ne pa-
raîtra jamais plus inte'ressante
et ne sera jamais aussi bien
comprise qu’après un voyage
prolongé parmi ses anciennes
provinces maritimes et parmi
les vieilles cités qui n’ont en
somme changé que très peu de-
puis l’époque où elles étaient
gouvernées par des comtes vé-
nitiens. L’architecture de la
Cité-mère revêt à nos yeux
une signification nouvelle
comme étant le prototype de
bien des choses qui nous furent
familières pendant nos péré-
grinations. Les armoiries et
les emblèmes des palais et des
monuments se trouvent être
les mêmes que nous avons
appris à connaître dans les
provinces comme appartenant aux comtes ou provveditori véni-
tiens. Les marbres des bâtiments en ruines actuellement, de l’autre
coté de la mer, nous les trouvons ornant les temples et les palais de
la capitale. Des colonnes de Pola décorent les églises; Santa Maria
de Caneto fut dépouillée pour enrichir l’autel de Saint-Marc et c’est
seulement par hasard que l’amphithéâtre de Pola est resté où il est
encore et 11e fut pas transporté sur le Lido de la grande cité. Saint-
Marc est plein de reliques d’Aquilée et des villes qui ont péri en
même temps qu’elle par la main d’Attila; ses galeries sont garnies
de marbres précieux et de sarcophages enlevés d’une centaine de
cimetières que la mort peupla alors que Venise elle-même n’était
pas née ; et les murs de l’église, à l’extérieur et à l’intérieur, sont
riches d’ornementations délicates et étincelants de ces enroulements
de feuillages byzantins qui nous parlent d’Honorius, de Théodoric
ou de Justinien bien plus que de la période plus rude de Pietro
Orseolo II.
« Aucune puissance européenne depuis les Romains n’a plus
profondément imprimé le sceau de sa personnalité sur ses posses- ■
sions que Venise ; elle a partout porté à sa suite ses arts, sa forme
particulière de gouvernement et son dialecte propre; son influence
se retrouve n’importe où fut planté l’étendard de Saint-Marc, et si
les défauts de son système politique sont frappants pour celui qui
parcourt ses anciens territoires, il apprend en même temps à en
apprécier la grandeur. »
4
Intérieur de l’église de Muggia V e c c h 1 a .
Dessin de T. G. Jackson.