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L’ART,
bibliothèques sous le passeport des e'trennes, laissez-moi
terminer par un souhait sincère, utile dans notre âge de
réalité et de lutte, c’est que vous leur donniez, par l’édu-
cation de l’esprit et du corps, avec la force morale et la
force physique, qui les feront craindre et respecter, la
passion du droit et l’amour de la justice, sans lesquels les
nations ne peuvent se développer par la liberté et le pro-
grès, et sans lesquels non plus il ne saurait y avoir pour
l’homme ni bonheur, ni indépendance, ni fierté. »
De la première à la dernière page, le Journal d’un
lycéen de quatorze ans fait écho à ces nobles sentiments ;
c’est un livre que tout collégien, que tout jeune homme
doivent se donner; il les préparera admirablement aux
austères et magistrales pages d’histoire de la Troisième
Invasion, de notre regretté ami Eugène Véron, l’œuvre la
plus élevée, la plus véridique que l’on ait consacrée à cette
époque fatale 1.
P a u t. Leroi.
D XXX
Paris au Bois, texte et croquis par Crafty. Un volume
grand in-8° de 3e5 pages. Paris, E. Plon, Nourrit
et Cie, imprimeurs-éditeurs, rue Garancière, io. 1890.
Les Types de Paris, texte par Edmond de Goncocrt,
Alphonse Daudet, Emile Zola, Antonin Proust, Ro-
bert de Bonnières, Henry Gréville, Guy de Maupas-
sant, Paul Bourget, J. K. Huysmans, Gustave Geffroy,
Stéphane Mallarmé, L. Mullem, J. Ajalbert, L. de
Fourcaud, Félicien Champsaur, Octave Mirbeau, Henry
Céard, J- H. Rosny, Roger Marx, Paul Bonnetain,
Jean Richepin. Dessins de Jean-François Raffaelli.
Même librairie.
Comme le fait judicieusement remarquer l’auteur, c’est
un peu Monsieur tout-le-monde qui fréquente aujourd’hui
1
Chapitre II.
(Gravure extraite de : Paris au Bois.)
le Bois. Crafty nous donne une véritable monographie du
Bois de Boulogne, très étudiée et très informée, sous
son apparence spirituelle et plaisante. On retrouve, dans
ces différents chapitres, l’expérience consommée d'un vrai
Parisien, pour qui la vie élégante n’a pas un mystère, qui
connaît à fond ses usages, ainsi que le personnel qui se
conforme à ses exigences. L’illustration, abondante et per-
pétuelle, anime heureusement le texte, toujours incisif et
piquant, plein de bonne grâce, de sagesse sceptique et
d’esprit.
Voilà bien cette promenade, si chère aux Parisiens, si
aimée des étrangers. L’auteur en examine successivement
toutes les parties, l’avenue du Bois d’abord, avec ses pié-
tons, ses curieux assis au Club des panés, ses chiens nom-
breux, ses enfants occupés à faire des pâtés de sable. Puis
voici l’allée des Acacias, où nous pouvons voir passer dif-
férents habitués, sans oublier certaines caricatures vi-
vantes. Enfin, voici l’allée des Poteaux, où circule et
galope le Tout-Paris équestre, et où fleurit la noble insti-
tution de la Potinière.
L’auteur, au reste, examine et traite son sujet sous
1. La Troisième Invasion (Juillet iSyo — Mars iSyr), par
Eugène Véron. Paris, Librairie de l’Art, 29, cité d’Antin.
toutes ses faces. Il nous initie à la vie du Bois, aux diverses
heures du jour, dans les différentes saisons de l’année. En
somme, écrit et illustré avec un talent remarquable, très
fantaisiste et très divertissant, ce beau volume sera égale-
ment bien accueilli et par ceux qui vont ordinairement au
Bois, et par ceux qui, n’y pouvant aller, ont la curiosité
de savoir comment les choses s’y passent.
*
+ *
Il y aurait sans aucun doute, dans bien des circons-
tances, plus d’une objection à élever contre 1 esthétique de
M. Raffaelli aussi bien que contre sa technique. Mais tout
le monde conviendra facilement qu il est un habile et
remarquable illustrateur, et qu’il devait, particulièrement,
réussir à souhait à rendre, avec tout leur relief, leur mobi-
lité expressive, leur accent et leur caractère, les types si
variés, si curieux, parfois si singulièrement bizarres, qui
pullulent à Paris. Par sa partie iconographique, ce volume
a l’intérêt d’un recueil de documents fort exacts, que met
en pleine valeur un talent sûr. puissant et rare. L’ensemble
plaît surtout grâce à une surprenante diversité. Tour à
tour mondain et populaire, aristocrate et faubourien, l’ar-
tiste, sur le chemin où nous l’accompagnons, excelle à
L’ART,
bibliothèques sous le passeport des e'trennes, laissez-moi
terminer par un souhait sincère, utile dans notre âge de
réalité et de lutte, c’est que vous leur donniez, par l’édu-
cation de l’esprit et du corps, avec la force morale et la
force physique, qui les feront craindre et respecter, la
passion du droit et l’amour de la justice, sans lesquels les
nations ne peuvent se développer par la liberté et le pro-
grès, et sans lesquels non plus il ne saurait y avoir pour
l’homme ni bonheur, ni indépendance, ni fierté. »
De la première à la dernière page, le Journal d’un
lycéen de quatorze ans fait écho à ces nobles sentiments ;
c’est un livre que tout collégien, que tout jeune homme
doivent se donner; il les préparera admirablement aux
austères et magistrales pages d’histoire de la Troisième
Invasion, de notre regretté ami Eugène Véron, l’œuvre la
plus élevée, la plus véridique que l’on ait consacrée à cette
époque fatale 1.
P a u t. Leroi.
D XXX
Paris au Bois, texte et croquis par Crafty. Un volume
grand in-8° de 3e5 pages. Paris, E. Plon, Nourrit
et Cie, imprimeurs-éditeurs, rue Garancière, io. 1890.
Les Types de Paris, texte par Edmond de Goncocrt,
Alphonse Daudet, Emile Zola, Antonin Proust, Ro-
bert de Bonnières, Henry Gréville, Guy de Maupas-
sant, Paul Bourget, J. K. Huysmans, Gustave Geffroy,
Stéphane Mallarmé, L. Mullem, J. Ajalbert, L. de
Fourcaud, Félicien Champsaur, Octave Mirbeau, Henry
Céard, J- H. Rosny, Roger Marx, Paul Bonnetain,
Jean Richepin. Dessins de Jean-François Raffaelli.
Même librairie.
Comme le fait judicieusement remarquer l’auteur, c’est
un peu Monsieur tout-le-monde qui fréquente aujourd’hui
1
Chapitre II.
(Gravure extraite de : Paris au Bois.)
le Bois. Crafty nous donne une véritable monographie du
Bois de Boulogne, très étudiée et très informée, sous
son apparence spirituelle et plaisante. On retrouve, dans
ces différents chapitres, l’expérience consommée d'un vrai
Parisien, pour qui la vie élégante n’a pas un mystère, qui
connaît à fond ses usages, ainsi que le personnel qui se
conforme à ses exigences. L’illustration, abondante et per-
pétuelle, anime heureusement le texte, toujours incisif et
piquant, plein de bonne grâce, de sagesse sceptique et
d’esprit.
Voilà bien cette promenade, si chère aux Parisiens, si
aimée des étrangers. L’auteur en examine successivement
toutes les parties, l’avenue du Bois d’abord, avec ses pié-
tons, ses curieux assis au Club des panés, ses chiens nom-
breux, ses enfants occupés à faire des pâtés de sable. Puis
voici l’allée des Acacias, où nous pouvons voir passer dif-
férents habitués, sans oublier certaines caricatures vi-
vantes. Enfin, voici l’allée des Poteaux, où circule et
galope le Tout-Paris équestre, et où fleurit la noble insti-
tution de la Potinière.
L’auteur, au reste, examine et traite son sujet sous
1. La Troisième Invasion (Juillet iSyo — Mars iSyr), par
Eugène Véron. Paris, Librairie de l’Art, 29, cité d’Antin.
toutes ses faces. Il nous initie à la vie du Bois, aux diverses
heures du jour, dans les différentes saisons de l’année. En
somme, écrit et illustré avec un talent remarquable, très
fantaisiste et très divertissant, ce beau volume sera égale-
ment bien accueilli et par ceux qui vont ordinairement au
Bois, et par ceux qui, n’y pouvant aller, ont la curiosité
de savoir comment les choses s’y passent.
*
+ *
Il y aurait sans aucun doute, dans bien des circons-
tances, plus d’une objection à élever contre 1 esthétique de
M. Raffaelli aussi bien que contre sa technique. Mais tout
le monde conviendra facilement qu il est un habile et
remarquable illustrateur, et qu’il devait, particulièrement,
réussir à souhait à rendre, avec tout leur relief, leur mobi-
lité expressive, leur accent et leur caractère, les types si
variés, si curieux, parfois si singulièrement bizarres, qui
pullulent à Paris. Par sa partie iconographique, ce volume
a l’intérêt d’un recueil de documents fort exacts, que met
en pleine valeur un talent sûr. puissant et rare. L’ensemble
plaît surtout grâce à une surprenante diversité. Tour à
tour mondain et populaire, aristocrate et faubourien, l’ar-
tiste, sur le chemin où nous l’accompagnons, excelle à