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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0043

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NOTRE BIBLIOTHÈQUE.

DXXXVI

Bibliothèque Internationale de l’Art, sous la direction
de M. Eugene Müntz. Venise, ses Arts décoratifs, ses
Musees et ses Collections, par Émile Molinier, attaché
au Musée du Louvre. Ouvrage accompagné de 207 gra-
vures dans le texte et de plusieurs eaux-fortes. Un vo-
lume in-40 de 29g pages. Paris. Librairie de l'Art.

On a énormément écrit sur Venise; on écrira énor-
mément encore; mais on n’avait jamais pensé à faire ce

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livre bien qu’il s’imposât, et je ne crois pas qu’on s’attaque
de sitôt au même sujet, tant M. Émile Molinier l’a, je ne
dirai pas épuisé, il ne me pardonnerait pas l’expression,
tant M. Molinier l’a magistralement étudié.

Ce qu’il a voulu faire, ce qu’il a si bien réalisé, il l’a
modestement indiqué dans ce passage de sa belle Intro-
duction :

« Le cadre que je me suis tracé, et dont je voudrais
m’écarter le moins possible, est celui-ci : faire connaître
le rôle des arts décoratifs et industriels à Venise, montrer
leur développement et, si cela est possible, leur intime

Margelle de puits vénitien en pierre. xv° siècle.
(Gravure extraite de : Venise, ses Arts décoratifs, ses Musées et ses Collections.)

liaison avec la vie du peuple vénitien, tel est le sujet de ce
livre; sujet si vaste que l’on ne peut ambitionner de le
traiter dans son ensemble et d une façon complète. Tout
ce que je désire, c’est grouper autour de la plus riche
collection de Venise, du Musée Correr, un certain nombre
de renseignements et de monuments propres à compléter
les notions que l’on peut retirer de son étude. Mais là est
un écueil : où finit le grand art et où commence l’art pure-
ment décoratif? Traitera-t-on ceux qui ont pratiqué le
premier d’artistes et n’accordera-t-on aux autres que le
titre d’ouvriers? La distinction, à Venise comme ailleurs,
serait malaisée. A des époques où les arts industriels
Tome XLVIII.

savaient s’élever jusqu’au grand art, et où les plus grands
artistes ne dédaignaient pas de donner des modèles aux
ouvriers et ne croyaient pas s’abaisser en ce faisant, parce
que tous concouraient à un même but : rendre la vie
agréable, il serait puéril de chercher à établir des catégo-
ries. Elles n’existaient pas autrefois : Titien, Véronèse,
Tiepolo, à tout prendre, ne sont que des décorateurs de
génie, aidant de leur palette et de leur pinceau à une
œuvre à laquelle concouraient au même titre des sculp-
teurs ou des architectes, comme Leopardi ou Vittoria,
Scamozzi, Longhena ou Sanmicheli, les mosaïstes, les
verriers, les ferronniers, les tapissiers. Tous les arts,

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