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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Venturi, Adolfo: Ercole de' Roberti
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0064

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ERCOLE DE’ ROBERTE

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De cette œuvre il existe plusieurs dessins. Le prince George possède l'esquisse originale de
la prédelle qui représente la trahison de Judas; la Galerie de Modène, celui des larrons et du
Cyrénéen et de quelques-uns des bourreaux qui traînent le Christ : ces dessins sont faits à la
plume et à l’aquarelle avec des rehauts blancs. Ces deux dessins, selon l’avis de M. Harck, ne
sont point originaux, mais ont été faits par d’autres mains d’après le tableau même. Cependant,
le dessin de la Galerie de Modène est si différent du tableau, que, si ce n’est pas l’œuvre du
maître, c’est du moins un ouvrage ancien copié d’après un dessin original. Dans ce dessin, il est
facile de reconnaître que le peintre s’est servi de deux modèles, l’un dont la barbe était divisée
en deux; l’autre, plus vieux, osseux et chauve; mais, dans le tableau, il mit plus de variété dans
les têtes et se servit de types plus prononcés. Ici, un vieillard replet et joufflu ; là un barbare
coiffé d’une casquette de loutre. Dans le dessin, les personnages sont tous sur une ligne hori-
zontale, mais dans le tableau l’artiste a fait disparaître la monotonie de cette suite de jambes ;

Dessin d’Ercole de’

Roberti

pour la prédelle de Dresde. (Galerie royale des Offices, à Florence.)

il a disposé ses figures suivant une ligne oblique et ascendante, qui donne plus de mouvement,
plus d ampleur et plus d’effet à la scène. Il accrut aussi le mouvement dans l’attitude même des
figures; le Cyrénéen, par exemple, baissé, presque affaissé sous le poids de la croix, laisse voir
un bourreau que, dans l’esquisse, il cachait tout entier. Le fond manque également dans le
dessin, tandis que le fond du tableau est rempli par une ligne de montagnes qui s’élève sur un
ciel blanchâtre. On pourrait noter également beaucoup d’accessoires importants dont Roberti a
enrichi son magnifique tableau, et qui prouvent que l’expression, le mouvement, la vie étaient
l’idéal suprême de son art .

Deux autres dessins, des études faites pour la prédelle, retrouvés par M. Harck dans la
collection des Offices, appartiennent sûrement à Roberti : l'un représente une des femmes qui
suit le Christ dans le chemin de la croix ; l’autre, tracé d’une main fine et sûre, représente
Jésus arrêté dans le jardin de Gethsémani. Ce dernier dessin, écrit M. Harck, a un cachet si
vénitien qu’on pourrait l’attribuer à Giovanni Bellini, si la comparaison avec la prédelle de

i. A. Venturi, La R. Galleria Estense, etc.
 
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