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L’ART.
acheteurs passionnés qui l’alimentent, dont M. Henry
Havard ne donne l’explication ; les termes qui furent en
faveur autrefois ne sont pas plus omis que ceux dont on se
sert aujourd’hui ; rien n’est oublié, et on ne se lasse vrai-
ment pas d’admirer l’énorme labeur devant lequel n’a pas
reculé l’éminent inspecteur des Beaux-Arts, un de ces
fonctionnaires tout à fait exceptionnels qui, ainsi qu’un
tout petit nombre de ses collègues, réussit, à force de
talent, à faire croire à l’utilité d’une inspection dont
trop de confrères incommensurablement ignorants, bien
Armoire a deux corps,
en noyer sculpté. (xvie siècle.)
( Gravure extraite du Dictionnaire de VAmeublement et de la Décoration.)
qu’enrubannés, démontrent chaque jour l’inanité. Je doute
fort que M. Havard se hasarde à demander à ces élus de
la faveur ce qu’est un Jadeau, un Maignen, un Ornicle,
voire un Moraillon ; ils demeureraient par trop muets.
Le ministre devrait exiger que ces messieurs fussent, à
titre d’examen, obligés de rédiger, par exemple, les mots
Noyer et Niche; il rendrait aux délices de la vie privée
ceux d’entre eux qui ne s’en tireraient pas, disons à moitié
bien, et le budget réaliserait l’économie de plus d’un em-
ploi inutile.
Un juge à bon droit difficile, un raffiné, M. Edmond
Bonnaffé, auteur de maints écrits recherchés et d’un livre
excelléntissime : Le Meuble en France au XVF siècle''
n’exposerait pas avec plus de compétence que M. Henry
Havard les divers sujets qui dérivent de Niche, Noyer,
Lit, Lambris, Maison, Meuble, Mobilier, etc.; je ne crois
pouvoir mieux louer l’érudit et le lettré à qui l’on devait
déjà la Flandre à vol d’oiseau, l'Art à travers les Mœurs.
le Voyage aux villes mortes du Zuyder\ée, la Hollande ù
vol d'oiseau, Amsterdam et Venise, Y Histoire de la Faïence
de Delft, VHistoire de la Peinture hollandaise, l'Art et
les Artistes hollandais, etc., etc.
M. Havard a établi avec le grand goût qui le distingue
l’illustration considérable de son Dictionnaire, ainsi qu’en
Moraillon en fer gravé et ciselé. (xvie siècle.)
(Musée de Cluny.)
(Gravure extraite du Dictionnaire de l’Ameublement et de la Décoration.)
témoignent les gravures reproduites ici. Il est très regret-
table que l’éditeur ne se soit pas inspiré de l’auteur poul-
ie tirage des planches hors texte; la tonalité adoptée pour
la plupart d’entre elles est déplorable; je ne sais rien qui
donne moins l’idée des trésors de la Galerie d’Apollon que
le Drageoir en jaspe, dépourvu de toute espèce d’accent,
placé en regard de la colonne 97, pour ne citer que ce seul
très fâcheux exemple. Lorsqu’on a l’honneur de publier
œuvre aussi accomplie que celle de M. Henry Havard, on
se doit à soi-même, on doit au public de se montrer en
toutes choses à la hauteur d'un tel succès.
Paul Leroi.
1. Un volume in-q” de 3oo pages. Paris, Librairie de l’Art.
Le Gérant, E. MÉNARD.
L’ART.
acheteurs passionnés qui l’alimentent, dont M. Henry
Havard ne donne l’explication ; les termes qui furent en
faveur autrefois ne sont pas plus omis que ceux dont on se
sert aujourd’hui ; rien n’est oublié, et on ne se lasse vrai-
ment pas d’admirer l’énorme labeur devant lequel n’a pas
reculé l’éminent inspecteur des Beaux-Arts, un de ces
fonctionnaires tout à fait exceptionnels qui, ainsi qu’un
tout petit nombre de ses collègues, réussit, à force de
talent, à faire croire à l’utilité d’une inspection dont
trop de confrères incommensurablement ignorants, bien
Armoire a deux corps,
en noyer sculpté. (xvie siècle.)
( Gravure extraite du Dictionnaire de VAmeublement et de la Décoration.)
qu’enrubannés, démontrent chaque jour l’inanité. Je doute
fort que M. Havard se hasarde à demander à ces élus de
la faveur ce qu’est un Jadeau, un Maignen, un Ornicle,
voire un Moraillon ; ils demeureraient par trop muets.
Le ministre devrait exiger que ces messieurs fussent, à
titre d’examen, obligés de rédiger, par exemple, les mots
Noyer et Niche; il rendrait aux délices de la vie privée
ceux d’entre eux qui ne s’en tireraient pas, disons à moitié
bien, et le budget réaliserait l’économie de plus d’un em-
ploi inutile.
Un juge à bon droit difficile, un raffiné, M. Edmond
Bonnaffé, auteur de maints écrits recherchés et d’un livre
excelléntissime : Le Meuble en France au XVF siècle''
n’exposerait pas avec plus de compétence que M. Henry
Havard les divers sujets qui dérivent de Niche, Noyer,
Lit, Lambris, Maison, Meuble, Mobilier, etc.; je ne crois
pouvoir mieux louer l’érudit et le lettré à qui l’on devait
déjà la Flandre à vol d’oiseau, l'Art à travers les Mœurs.
le Voyage aux villes mortes du Zuyder\ée, la Hollande ù
vol d'oiseau, Amsterdam et Venise, Y Histoire de la Faïence
de Delft, VHistoire de la Peinture hollandaise, l'Art et
les Artistes hollandais, etc., etc.
M. Havard a établi avec le grand goût qui le distingue
l’illustration considérable de son Dictionnaire, ainsi qu’en
Moraillon en fer gravé et ciselé. (xvie siècle.)
(Musée de Cluny.)
(Gravure extraite du Dictionnaire de l’Ameublement et de la Décoration.)
témoignent les gravures reproduites ici. Il est très regret-
table que l’éditeur ne se soit pas inspiré de l’auteur poul-
ie tirage des planches hors texte; la tonalité adoptée pour
la plupart d’entre elles est déplorable; je ne sais rien qui
donne moins l’idée des trésors de la Galerie d’Apollon que
le Drageoir en jaspe, dépourvu de toute espèce d’accent,
placé en regard de la colonne 97, pour ne citer que ce seul
très fâcheux exemple. Lorsqu’on a l’honneur de publier
œuvre aussi accomplie que celle de M. Henry Havard, on
se doit à soi-même, on doit au public de se montrer en
toutes choses à la hauteur d'un tel succès.
Paul Leroi.
1. Un volume in-q” de 3oo pages. Paris, Librairie de l’Art.
Le Gérant, E. MÉNARD.