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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Diehl, Charles: Les mosaïques byzantines de la Sicile, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0087

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LES MOSAÏQUES BYZANTINES DE LA SICILE.

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rivalisent avec les merveilles de l'Alhambra. Dans ces combinaisons diverses, les proportions
varient à l’infini : à Sainte-Marie de l’Amiral, à Saint-Jean des Ermites, Byzance domine sans
conteste ; aux dômes de Monreale, de Cefalù, de Païenne, le plan est venu du Nord, la déco-
ration seule appartient à l’Orient ; mais la merveille de cet art, c’est la Chapelle palatine : à un
plan de basilique latine s’ajoute un sanctuaire à coupole byzantine ; un plafond à stalactites se
pose sur des murailles étincelantes de mosaïques, et, dans les voûtes, s’entremêlent les inscriptions
arabes, latines et grecques, parfaite et vivante image de cette originale et séduisante civilisation.

Les contemporains qui ont vu naître ces merveilles n’ont pas assez d’éloges pour les célébrer.
Latins et Grecs, Juifs et Musulmans s’unissent dans un même enthousiasme. « La première fois
qu’on voit la Chapelle palatine, s’écrie dans une homélie l’évêque Théophane Céraméus, de
quelque côté que se tourne le regard, il est rempli d’admiration et d’étonnement » ; et le pieux
orateur décrit le plafond, « pareil à un ciel pur resplendissant d’étoiles », et le pavement de

mosaïques, « semblable à un parterre de primevères », et les murailles resplendissantes. Richard
de San Germano déclare, à propos de Monreale, que jamais roi ni prince dans le monde entier
n’ont rien construit d’aussi beau ; et le pape Lucius, dans une bulle solennelle, confirme que,
depuis l'antiquité, il ne s’est rien fait d’aussi admirable. Hugues Falcand ne se lasse point de
vanter les splendeurs de Païenne, la beauté du palais royal, les ouvrages merveilleux qui sortent
de la manufacture de soieries, les merveilles de la Chapelle palatine, et ces édifices admirables,
et ces jardins splendides, et ces fontaines toujours jaillissantes, et ces arbres toujours verts qui
font de la campagne de Païenne un véritable paradis terrestre. « Pays fortuné, s’écrie le chro-
niqueur, qui offre à lui seul toutes les délices du monde, et dont la séduction est si puissante
que quiconque a eu une fois le bonheur de le voir ne peut plus s’en détacher jamais ».

Le Musulman Ebn-Djobaïr, peu suspect d'un excès de bienveillance à l’égard des princes
chrétiens, demeure ébloui à la vue des splendeurs de Païenne. « Elle offre tout ce que l’on peut
désirer de bon en réalité aussi bien qu’en apparence, tous les fruits ou les feuilles de la vie.
Ancienne et élégante, magnifique et agréable, dans son aspect séduisant, elle s’étale avec orgueil
 
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