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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Diehl, Charles: Les mosaïques byzantines de la Sicile, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0115

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L’ART.

incendie et mettent comme un éclair de vie aux austères et immobiles figures des prophètes et
des saints, et l’on comprendra l’enthousiasme des contemporains qui ont vu naître tant de
merveilles, et l’on ne jugera point excessives les pompeuses hyperboles par lesquelles ils ont
célébré l’oeuvre de Roger II. Aujourd’hui encore, comme au temps de l’évêque Théophane
Céraméus, de quelque côté que l’œil se porte, il est ravi en admiration ; ici, près de la clôture
du chœur, c’est ce merveilleux ambon, que supportent six colonnes et dont les plaques de
marbre sont incrustées de mosaïques étincelantes; là, c’est ce candélabre admirable, haut de
près de cinq mètres, dont quatre lions accroupis portent la base, et dont la svelte élégance
s’épanouit en un peuple d’oiseaux, d’animaux et d’hommes, ciselé dans la blancheur du marbre,
œuvre exquise qui montre à mi-hauteur le roi Roger prosterné aux pieds du Christ, et fournit

Intérieur de la Chapelle palatine, a Palerme. (xii° siècle.)
Dessin de MUo Marie Weber.

ainsi, avec le nom du donateur, la date de cet excellent ouvrage ; ailleurs, à l'entrée de la nef
principale, c’est le trône royal, avec ses ornements de marbre et ses délicates incrustations,
au-dessus duquel une mosaïque de l’époque des rois aragonais (13q5) représente saint Pierre
agenouillé devant le Sauveur; puis, c’est le jet hardi des arcades étroites et hautes qui lancent
vers la voûte leur ogive presque arabe, et partout, aux parois des nefs, à la courbe des arcades,
aux voûtes de la coupole, à la conque des absides, ce sont ces remarquables mosaïques à la
composition bien entendue, au coloris plein d’éclat, au dessin ferme et sûr, tout ce peuple de
figures où l’œil ébloui se perd, et dont quelques-unes peuvent compter parmi les œuvres les plus
belles de l’art byzantin du xne siècle.

Il ne saurait être question de décrire dans tous ses détails cette vaste décoration : aussi
bien, plus d’une parmi ces mosaïques a perdu, à force de restaurations, son caractère primitif :
c'est le cas de la Madone assise entre deux images de saints au fond de l’abside principale, et
 
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