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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Brès, Louis: Exposition universelle de 1889: l'art dans nos colonies et pays de protectorat, [5]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0120

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L’ART DANS NOS COLONIES ET PAYS DE PROTECTORAT.

n’était qu’une reproduction très réduite de l’original ;
mais le caractère en avait été parfaitement conservé. De
même que dans les pagodes du Cambodge, on y accédait
par de nombreuses marches ; il était formé de deux gale-
ries se croisant à angle droit, à l’intersection desquelles
s’élevait la tour cen-
trale aux étages dé-
croissants décorés
de frontons, sur-
montée de la fleur
de lotus. A l’inté-
rieur, des pilastres
carrés supportaient
un entablement où
couraient des figu-
res de danseuses
très mouvemen-
tées, tandis que sur
divers panneaux
des génies à l’atti-
tude hiératique res-
piraient la fleur de
lotus. La lumière
habilement dispo-
sée et tamisée par
un vélum de cou-
leur prêtait à ce s
figures je ne sais
quelle vie mysté-
rieuse.

Là avaient été
réunies les produc-
tions du Cam-
bodge : des étoffes
de soie aux teintes
brillantes, brochées
d’or, des broderies
d’une grande ri-
chesse, quelques
ouvrages d’orfèvre-
rie en repoussé, des
instruments de
musique paraissant
avoir quelque ana-
logie avec ceux que
chacun a pu enten-
dre au Kampong
javanais : le công,
piano cambodgien
formé de calebasses
de cuivre rangées
en demi-cercle; le
thaké, violon à trois cordes ; le sadéave, violon à cale-
basse à une seule corde; une flûte genre biniou, un grelot
en bois, etc. On fait, paraît-il, beaucoup de musique
au Cambodge. Nous tenons le renseignement d’un jeune
Cambodgien, élève de l’École coloniale de Paris, qui
avait bien voulu nous faire les honneurs de l’exposition

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du Cambodge ayant un caractère artistique, quelques
bronzes, de curieuses coiffures de danseuses en bois
sculpté et doré, des bâts d’éléphant curieusement ouvra-
gés, le palanquin du roi des bonzes orné de feuilles de
mica, des fauteuils et des éventails de bonzes, un spécimen

des fameuses cein-
tures en fil d’or
tressé avec plaque
en diamants que le
roi du Cambodge
envoie à ses favo-
ris ; surtout enfin
une série d’aqua-
relles fort curieuses
exécutées par des
artistes cambod-
giens et reprodui-
sant, ainsi que nous
l’a expliqué notre
guide, les scènes
des légendes reli-
gieuses du boud-
dhisme. L’histoire
de Réamké, un vé-
ritable poème na-
tional, que notre
jeune Cambodgien
comparait à l’Ilia-
de, célébrant les
péripéties de la
lutte du roi des
hommes et du roi
des singes alliés
contre le roi des
géants, a inspiré
fréquemment les
peintres du Cam-
bodge. Ces artistes,
ignorants des lois
de la perspective et
épris d’un vif colo-
r i a g e, donnent
pourtant à leurs
compositions un
certain aspect dé-
coratif.

Nous voilà au
terme de cette
étude. Pour nous
résumer d’un mot,
l’un des résultats,
et non des moin-
dres, de cette Exposition universelle aura été de nous
rapprocher de nos colonies et pays de protectorat, de nous
les montrer dans ce qu’ils ont, non seulement d’utile, mais
de curieux et d’attrayant, de nous intéresser à eux et de
nous ouvrir de ce côté des horizons nouveaux où l’art
peut amplement moissonner.

Louis Brès.

de son pays. Nous citerons, parmi les autres productions
 
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