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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Diehl, Charles: Les mosaïques byzantines de la Sicile, [3]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0125

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LES MOSAÏQUES BYZANTINES DE LA SICILE. ni

Mais dès le xne siècle, des maîtres indigènes s'appliquèrent à imiter les ouvrages byzantins.
Roger d’Amalfi, à Canosa fmo), Oderisius de Bénévent (1119), à Troja, tentèrent de faire des
oeuvres originales, et, à leur exemple, les maîtres qui travaillèrent à Monreale essayèrent de se
dégager des influences orientales. Tous deux comptaient au reste parmi les plus célèbres fondeurs
de l’époque. Bonannus de Pise, qui exécuta en 1186 la porte principale de la cathédrale, avait
en 1180 fait un semblable travail pour le dôme de Pise; Barisanus de Trani, qui décora la
porte latérale, avait en 1179 ciselé des œuvres presque identiques pour Trani et pour Ravello.
Dans ces ouvrages, où l’art indigène apparaît tel qu’il s’est formé à l’école des maîtres byzantins,
la technique indique déjà quelle recherche d’originalité anime les artistes. Tandis que les portes
byzantines sont de véritables plaques de bronze damasquinées, où les traits des figures, dessinés

Détails de la porte principale du dôme de Monreale. ( x i i 0 siècle.)

Dessin de Mlle V. M. Herwegen.

en creux, ont été avivés ensuite par des fils d’or ou d’argent insérés dans les rainures, ici l’on
trouve au contraire des bas-reliefs véritables, d’une facture souvent grossière encore, mais d’une
inspiration tout originale. A la porte principale, quarante-deux compartiments représentent des
scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament, des patriarches et des prophètes; c’est, comme
l’indiquent les légendes latines inscrites au-dessus de chaque sujet, Eve servant Adam, Noé
plantant la vigne, Abraham recevant les anges, et bien d’autres, toutes scènes d’une facture un
peu rude, où la raideur des attitudes le dispute à la naïveté de la composition. La porte latérale
est d’un art bien supérieur; les mouvements y sont plus libres, les draperies plus habilement
arrangées, les figures mieux posées. Barisanus, de Trani, est un novateur moins hardi ; il se
dégage moins violemment des traditions de 1 école byzantine. Comme à Trani et à Ravello, s’il
accompagne d’inscriptions latines les saints qu’il représente, du moins plusieurs de ces saints sont-ils
 
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