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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Diehl, Charles: Les mosaïques byzantines de la Sicile, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0126

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I 12

L’ART.

parmi les plus vénérés de l’Église grecque, et, sans parler des archers au costume tout oriental
qu’on rencontre dans ses ouvrages, à tout le moins on y trouve deux scènes exactement conformes
aux traditions de la composition byzantine ; c'est la Déposition de la croix et le célèbre épisode
de la Descente du Christ aux enfers, bien connu dans 1 art byzantin sous le nom d'Anastasis;
des inscriptions grecques accompagnent au reste l’une et l’autre représentation.

L’intérieur de l’édifice est d'un prodigieux éclat, et l’effet qu il produit est aussi puissant
que merveilleux. La hauteur des voûtes, la vaste ampleur de la nef principale, qui à elle
seule a trois fois la largeur de chacune des nefs latérales, la montée hardie des arcades portées
sur d’admirables colonnes de granit, les énormes proportions de 1 édifice, qui n a pas moins de
io2 mètres de longueur, donnent l'impression d'une grandeur sans égale, tandis que les plaques

DÉTAIL DE LAPORTE PRINCIPALE DU DÔME DE MoNREALE. ( X 11 “ SIECLE.)

Dessin de MUo V. M. Henvegen.

de marbre qui tapissent tout le pourtour du dôme, les mosaïques qui en décorent les murailles
et les voûtes, étonnent par une richesse et une splendeur incomparables. Ce n’est plus pourtant
le charme exquis, intime et presque mystérieux de la Chapelle palatine ; dans cet immense
vaisseau de Monreale, l’œil demeure d’abord ébloui et l’admiration confondue. On est frappé et
presque écrasé de la grandeur de l’œuvre ; on en goûte moins librement les colossales beautés.
Le regard se perd dans ces mosaïques innombrables qui couvrent une surface de plus de
6,ooo mètres carrés ; il reste saisi à la vue de ces énormes figures solennellement rangées au
pourtour de l’abside, de ce Christ gigantesque dont la majesté un peu farouche emplit le fond
de l’édifice; dans cet ensemble grandiose, nul détail ne l’attire et ne le séduit. L’esprit est
comme étourdi dans cette immensité ; il y sent fortement la puissance, la grandeur, l’infini de la
religion ; il en goûte moins la douceur ineffable. Le Dieu qui se révèle à Monreale, c’est le
maître du monde, le Seigneur tout-puissant qui réclame 1 hommage et 1 adoration de tous ses
 
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