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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 1)

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Mannheim, Jules: L' exposition rétrospective d'objets d'art français au palais du Trocadéro, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25869#0138

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L’ART.

Au môme propriétaire appartiennent, entre autres, un
éventail Louis XV, à l’allégorie de la prise de possession
du trône d’Espagne par Philippe V, duc d’Anjou, petit-
fils de Louis XIV ; un autre, offrant le Jugement de Paris,
et deux éventails en vernis Martin, l’un à feuille de peau
où figure une Diane, l’autre, tout en vernis, représentant
une danse dans un paysage.

Une pièce des plus remarquables est l’éventail de
M. Martel, du temps de Louis XV, à monture de nacre et
or, et à feuille où est peint le char de Neptune, dans le
goût de A. Coypel ; cette jolie aquarelle fait regretter que
la coutume de signer les feuilles d’éventail n’ait pas pris
naissance un siècle plus tôt et que l’on doive ignorer les
auteurs de charmantes compositions, telles que la précé-
dente ou que la Fête champêtre sous Louis XV, Tancrède
venant chercher Renaud dans les jardins d’Armide, scène
tirée de la Jérusalem délivrée du Tasse, les Amours d’An-
gélique et Médor, du Roland furieux de l’Arioste, retracés
sur les feuilles d’éventail de Mme Ch. Mannheim, ou que
l’Armée en marche, dont un militaire de l’époque eût
reconnu les uniformes, à Mme Doistau.

Avant de mentionner quelques montres, n'oublions
pas, dans la même vitrine, les aumônières de Mlle Mann-
heim, dont deux en velours rouge, aux armes de France
et de Pologne, et une en velours vert, aux armes de la ville
de Paris.

La plus curieuse des montres est celle à cadran minus-
cule fixée sur le chaton d’une bague, à Mlle Grandjean ;
on n’en peut affirmer le lieu d’origine pour les mêmes
motifs que nous avons signalés au sujet des montres du
xvie siècle.

Les autres, de dimensions plus respectables, sont
presque toujours signées : ainsi, celles de M. Olivier,
dont une en or, de 1709, de chez Joseph de Camus à
Paris; une émaillée, à entourage de brillants, de che7
Vauche7 à Paris; une en or de couleurs, à fleurs et
oiseaux, avec roses, de chez Lépine, ce s deux dernières
du règne de Louis XVI; celle en or de couleurs, de chez
Lépine également, à Mme Gasc; enfin, celle à double boî-
tier en or, avec scène tirée de l’Histoire de Coriolan, de
l’époque Louis XV, à M. Blondel.

Trois médaillons en or, à M. Ch. Mannheim, le premier .
orné d'un satyre et d’une femme, signé Michel 1777, les
deux autres décorés d’amours et de paysages, sans date,
mais portant le même nom qui est celui de la famille de
Clodion, nous servent de transition pour arriver aux
collections de tabatières et de bonbonnières dont les
échantillons offrent le même travail de gravure et de
fine ciselure.

Une bonbonnière et une tabatière en or de couleurs,
l’une ovale, à sujet de chasse, l’autre contournée, à l’allé-
gorie des sciences, du temps de Louis XV, toutes deux à
Mme Besnard, et nous voici aux quatre importantes col-
lections d’objets de cette espèce, à MM. Kann, de Thuisy,
Josse et Doistau.

Mettant en première ligne la série de M. Kann, dont
les pièces ne présentent même pas l’ombre d’une éraflure,
il ne nous est guère possible, après avoir payé notre tribut
d’éloges aux trois autres suites et félicité leurs heureux
possesseurs, que de nous livrer à une énumération un peu
sèche des merveilles les plus saillantes qu’ils ont exposées
dans leurs vitrines :

A M. Kann, six émaux par Dailly, provenant d’une
boîte donnée par Louis XVIII et reproduisant les traits
des quatre filles de Louis XV et des quatre enfants du
Dauphin ;

Une boîte ovale émaillée, à médaillons, d’après Bou-
cher ;

Une boîte ronde en malachite, enrichie du portrait de
Mme de Montespan, par Petitot.

Au marquis de Thuisy, une boîte en or émaillé, ornée
d’une miniature de Van Blarenberghe où est représentée
Catherine II à la translation du rocher de Pierre le Grand
sur le pont Isaac, à Saint-Pétersbourg;

Une autre en vernis Martin, avec des fixés par le même
peintre, dont l’un est une vue du Théâtre de Bourgogne,
à Versailles;

D’autres, avec portraits de Louis XIV, par Petitot et
par Bordier; de Marie-Thérèse, par Petitot, etc.;

Un carnet de bal en ivoire avec une miniature de
Sicardi : Louis XVI en 178a.

A M. Josse, une boîte en or de couleurs Louis XV,
avec des cavaliers ;

Une rectangulaire en lapis et or avec paysage et ruines.

A M. Doistau, un médaillon à portrait d’homme, de
Hall; une boite en écaille avec portrait de femme, par
Sicardi, en 1786 ; une miniature représentant Mmc de
Mesme en Diane, du temps de Louis XVI; une autre, de
l’époque de Louis XV, représentant Catherine de Pomercu ;
des œuvres d’Augustin, de Dumont, d’Isa'bey.

Enfin de ci de là, des bonbonnières en émail, en jaspe,
en poudre d’écaille, en émail de Saxe, en porcelaine de
Saxe; des étuis en or, en vernis Martin; des pommes de
cannes, des couteaux, des boîtes à mouches, des néces-
saires, des carnets, des bagues, des flacons, en un mot les
mille babioles dont les raffinés étaient épris, à l’époque
des robes à paniers ou des poufs en vaisseau, sans oublier
les gouaches à sujets légers alors en vogue, telles que le
Bal de mai, de Leguay, 1784; la Rixe chez Ramponneau,
l’Atelier de coiffure, de Lavreince; Psyché jouée à Tria-
non, et d’autres beaucoup plus risquées de la collection
Josse.

Il est malaisé de découvrir un mode de classement
quelque peu rationnel pour les objets variés qu’il nous
reste à passer en revue : aussi nous en remettons-nous
au hasard du soin de procéder avec logique : il nous con-
duit devant une vitrine, à Mme Maillet du Boullay, conte-
nant de jolies bijoux des règnes de Louis XIV, Louis XV,
Louis XVI, boucles d’oreilles à perles, peignes, boucles
de ceinture, pommes de canne, bagues dont beaucoup,
suivant la mode à la période correspondante, en cailloux
du Rhin ;

Puis, c’est le tour d’une série très importante de cachets
des mêmes époques, à M. Vial, qui en a fait donation au
Musée de Cluny après l’Exposition;

Ensuite voici une curieuse serrure et sa clef en fer,
ainsi qu’une poignée d’épée de cour Louis XV, au comte
de la Bourmène ;

Une belle collection de ces mêmes armes platoniques,
les instruments de guerre plus sérieux étant à l’Esplanade
des Invalides, appartenant à M. Doistau, et que nous
n’avons pas la place de détailler, malheureusement;

Un remarquable Christ en ivoire, à M. Thouroude;

Une râpe à tabac prêtée par M. Shiff, en bois, à tro-
phées d’instruments de musique élégamment sculptés, du
temps de Louis XV ;

Deux harpes, l’une à M. Samary, de chez Cousineau
père et fils, luthiers de la reine, 1 autre, à M. Doistau,
avec table d’harmonie en vernis Martin, qui représentent
à peu près seules l’art d’Euterpe dont les autres attributs
paraient le centre du Palais des Arts libéraux.

En dernier lieu, de nombreuses vitrines débordant de
ferronneries aux reflets tristes et farouches, mais moins
rébarbatifs que dans les salles précédentes, envoyées par
MM. Le Secq des Tournelles, Loquet et Doistau, formant
des taches sombres à côté des bibelots d’aspect gai et sou-
 
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