LES ÉCOLES D’ART DÉCORATIF A L
orientaux, ont vu leur enseignement dirigé avec succès
dans cette voie. Des industries locales ont été meme
créées par les circonstances dans certaines villes moins pri-
vilégiées, comme Rennes, où un cours de sculpture à
l’Ecole de dessin a développé dans le pays l’industrie nou-
velle de la sculpture sur bois et delà ferronnerie, qui, dans
l’avenir, ne manqueront pas d’être un élément de prospé-
rité pour la région.
Voilà donc les résultats que nous pouvions espérer,
voilà ce qu’une administration active et intelligente,
sachant se servir de son autorité, non comme d’un pou-
voir discrétionnaire, mais comme d’un continuel stimu-
lant, restant dans son rôle en évitant de se Substituer à
l’action des bonnes volontés locales, a pu obtenir après
'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889. i5g
seulement dix ans d’efforts, avec les difficultés de premier
établissement, les tâtonnements inévitables dans une
entreprise aussi délicate et aussi considérable, alors qu’il
a fallu tout réorganiser, parfois tout changer, la plupart
du temps même tout créer.
Cet épanouissement superbe de l’enseignement de l’art
et du dessin dans notre pays sera certainement une des
gloires de la troisième République ; il fait dès aujourd’hui
le plus grand honneur à l’Administration des Beaux-Arts.
Est-ce à dire, pourtant, que le but soit définitivement
atteint et qu’il ne nous reste plus rien à faire qu’à conti-
nuer régulièrement dans la même voie, tranquilles pour
le présent, confiants dans l’avenir ?
I /enseignement du dessin est-il si généralement
Tapisserie
exécutée à l'Ecole d’Aubusson, d’après M. Galland. — (Exposition Universelle de 1889.)
répandu que chacun de nos futurs ouvriers soit assuré
dès maintenant, dans la moindre des communes, d’en
apprendre les premiers éléments ? Les principes de l’édu-
cation professionnelle sont-ils assez nettement établis
pour que nous ayons la certitude que nos élèves de choix,
au moment de pénétrer dans la vie active de l’atelier,
seront armés de telle sorte que nos industries nationales
défient désormais toute concurrence ?
Non, certes ! Si grands et si rapides qu’aient été les pre-
miers pas, tout n’est pas dit encore sur ce s questions si im-
portantes et nous savons que l’Administration des Beaux-
Arts, toute fière qu’elle puisse être de ses légitimes succès,
ne songe pas à s’endormir sur ses lauriers si bien conquis.
II
Comme l’a parfaitement compris l’éminent chef du
bureau de l'Enseignement et des Musées, M. Crost, dont
les vues nettes et élevées, l’initiative intelligente et hardie,
l’esprit juste et pratique, doublés d’une expérience con-
sommée et d’une activité infatigable, ont préparé le fonc-
tionnement régulier et le développement continu de cette
vaste organisation, le nœud de la question doit être résolu
dans l’enseignement primaire.
C’est l’école primaire qui fournit les ouvriers pour
toutes les industries, depuis les grandes industries artis-
tiques jusqu’aux plus humbles métiers. C’est donc là qu’il
faut inculquer au futur ouvrier les premiers principes
indispensables, soit qu’en sortant de l’école primaire il
aille se perfectionner à l’école spéciale, soit qu’il aborde
directement l’apprentissage et la vie de travail.
Dans le premier cas, le futur ouvrier, déjà préparé,
ne sera pas rebuté par l’enseignement de ces premières
orientaux, ont vu leur enseignement dirigé avec succès
dans cette voie. Des industries locales ont été meme
créées par les circonstances dans certaines villes moins pri-
vilégiées, comme Rennes, où un cours de sculpture à
l’Ecole de dessin a développé dans le pays l’industrie nou-
velle de la sculpture sur bois et delà ferronnerie, qui, dans
l’avenir, ne manqueront pas d’être un élément de prospé-
rité pour la région.
Voilà donc les résultats que nous pouvions espérer,
voilà ce qu’une administration active et intelligente,
sachant se servir de son autorité, non comme d’un pou-
voir discrétionnaire, mais comme d’un continuel stimu-
lant, restant dans son rôle en évitant de se Substituer à
l’action des bonnes volontés locales, a pu obtenir après
'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889. i5g
seulement dix ans d’efforts, avec les difficultés de premier
établissement, les tâtonnements inévitables dans une
entreprise aussi délicate et aussi considérable, alors qu’il
a fallu tout réorganiser, parfois tout changer, la plupart
du temps même tout créer.
Cet épanouissement superbe de l’enseignement de l’art
et du dessin dans notre pays sera certainement une des
gloires de la troisième République ; il fait dès aujourd’hui
le plus grand honneur à l’Administration des Beaux-Arts.
Est-ce à dire, pourtant, que le but soit définitivement
atteint et qu’il ne nous reste plus rien à faire qu’à conti-
nuer régulièrement dans la même voie, tranquilles pour
le présent, confiants dans l’avenir ?
I /enseignement du dessin est-il si généralement
Tapisserie
exécutée à l'Ecole d’Aubusson, d’après M. Galland. — (Exposition Universelle de 1889.)
répandu que chacun de nos futurs ouvriers soit assuré
dès maintenant, dans la moindre des communes, d’en
apprendre les premiers éléments ? Les principes de l’édu-
cation professionnelle sont-ils assez nettement établis
pour que nous ayons la certitude que nos élèves de choix,
au moment de pénétrer dans la vie active de l’atelier,
seront armés de telle sorte que nos industries nationales
défient désormais toute concurrence ?
Non, certes ! Si grands et si rapides qu’aient été les pre-
miers pas, tout n’est pas dit encore sur ce s questions si im-
portantes et nous savons que l’Administration des Beaux-
Arts, toute fière qu’elle puisse être de ses légitimes succès,
ne songe pas à s’endormir sur ses lauriers si bien conquis.
II
Comme l’a parfaitement compris l’éminent chef du
bureau de l'Enseignement et des Musées, M. Crost, dont
les vues nettes et élevées, l’initiative intelligente et hardie,
l’esprit juste et pratique, doublés d’une expérience con-
sommée et d’une activité infatigable, ont préparé le fonc-
tionnement régulier et le développement continu de cette
vaste organisation, le nœud de la question doit être résolu
dans l’enseignement primaire.
C’est l’école primaire qui fournit les ouvriers pour
toutes les industries, depuis les grandes industries artis-
tiques jusqu’aux plus humbles métiers. C’est donc là qu’il
faut inculquer au futur ouvrier les premiers principes
indispensables, soit qu’en sortant de l’école primaire il
aille se perfectionner à l’école spéciale, soit qu’il aborde
directement l’apprentissage et la vie de travail.
Dans le premier cas, le futur ouvrier, déjà préparé,
ne sera pas rebuté par l’enseignement de ces premières